La bourse monte, c’est grâce à lui, elle baisse, c’est la faute de la FED. Telle est la rhétorique habituelle de l’occupant du Bureau ovale pour qui, quand ça ne va pas, c’est de la faute des autres : les démocrates, les Fake News, la FED, le FBI, la Chine, le Canada, la Lune…
On se souvient qu’il était seulement président élu et n’avait pas encore prêté serment, le monde et les marchés allaient beaucoup mieux. C’est ce que le nègre de son best-seller The Art of The Deal, Tony Schwartz, a qualifié d’« hyperbolie ».
L’économie américaine va plutôt bien, le chômage est au plus bas depuis près de 50 ans – l’immigration n’est donc plus responsable de la situation de l’emploi ! -, les profits des entreprises s’envolent, la croissance est assez solide. Mais tous les indicateurs ne sont pas au beau fixe. Les inégalités augmentent, les riches sont plus riches et les pauvres plus pauvres, des américains ont perdu leur assurance santé suite au torpillage systématique de l’Obamacare (qui n’a malgré tout été ni repeal et encore moins replace) Si l’on tient compte de la reprise de l’inflation, les salaires des classes moyennes n’augmentent pas vraiment, le déficit sera le plus important depuis plusieurs années, un paradoxe alors que la croissance est élevée – creusant la dette à un niveau abyssal.
Dans un contexte global plutôt favorable, le taux d’approbation du président Trump reste scotché sur sa base qui, quoi qu’il arrive, ne semble pas sourciller. Résultat un taux d’approbation qui oscille de part et d’autre des 40 %. Le taux le plus bas de tous les présidents depuis que les instituts mesurent ce type d’indicateurs. Alors qu’avec un environnement économique, il devrait être largement au-delà des 50 %.
Pour éviter la surchauffe, la FED a relevé les taux d’intérêt ce qui rend les emprunts plus onéreux pour le gouvernement, les entreprises et les particuliers. La FED a porté à 3,25 % le taux d’intérêt des bons du Trésor à 10 ans, une augmentation significative par rapport au minimum 1,46 % en juin 2016. Pour mémoire, ce taux avait culminé à 15 % en 1981 à une époque où l’inflation mondiale était galopante.
Les marchés ont régi assez promptement à cette initiative, le Dow Jones perdait 800 points en une séance ou 3,3 %. Un sévère correction. Toutefois, les trois indices boursiers (Dow Jones, S&P et Nasdaq) restent encore à des niveaux élevés. La suite n’est pas connue. La correction va-t-elle se transformer en mouvement durable ou n’est-elle qu’un épisode d’un jour ? Toujours est-il que Donald Trump a réagi immédiatement à l’événement comme il sait le faire en blâmant la FED qui, rappelons-le est présidé par Jerome Powell, nommé par Donald Trump, « I think the Fed is making a mistake, s’est-il exclamé lors du meeting de campagne. The Fed has gone crazy »