A peine Donald Trump était-il entré à la Maison Blanche que l’on commençait à parler d’Impeachment. Une situation pour le moins inhabituelle. Pour autant, ce n’est pas une procédure anodine. Elle ne s’est produite que trois fois dans toute l’histoire des Etats-Unis.
Les deux dernières sont connues mais la première beaucoup moins. Elle concerne Andrew Johnson, vice-président d’Abraham Lincoln, devenu président à la suite de l’assassinat de ce dernier par l’extrémiste confédéré John Wilkes Booth. La raison de l’Impeachment est un différend politique entre le Congrès et le président concernant l’approche a mené vis-à-vis des Etats du Sud pendant cette difficile période de la Reconstruction. Le Congrès considérait que le président, un « petit blanc du Sud » était beaucoup trop conciliant là où le Congrès souhaitait une attitude beaucoup plus radicale, en particulier concernant l’esclavage. La procédure ne put aboutir car il manque une voix pour réunir la majorité des deux tiers pour une condamnation.
Maintenant que les démocrates vont avoir la majorité à la Chambre des représentants, la question redevient-elle d’actualité ? En tous cas, avec les révélations récentes et l’attente de la publication de l’enquête Robert Mueller, on ne peut l’exclure totalement.
L’occasion de revoir comment fonctionne cette procédure qui, rappelons est politique et non judiciaire.
Comme le montre le site Statista, la procédure est longue et a peu de chances d’aboutir : la Chambre des Représentants doit initier la destitution, dont les accusations seront établies par une Commission Judiciaire. Avant d’être portées devant le Sénat, les charges doivent être votées à la majorité simple. Le Sénat examine ensuite les charges et un jury constitué de sénateurs délibèrent. Les deux-tiers du Sénat doivent ensuite voter pour la destitution afin que le Président des États-Unis soit démis de ses fonctions.