Pendant des décennies, on a beaucoup parlé de la « relation spéciale » entre les États-Unis et le Royaume-Uni. Mais en 2022, les gouvernements nationaux de ces deux pays ont partagé un élément particulier : le niveau de confiance le plus faible de tous les pays membres du G7. C’est ce qu’indique l’institut Gallup dans une note récente intitulée Confidence in U.S., U.K. Governments Lowest in G7.
Le terme gouvernement représentant ici le chef d’état et/ou le chef de gouvernement, son cabinet ou ses ministres.
Lorsque l’institut Gallup a mesuré pour la première fois la confiance nationale dans les gouvernements du monde entier il y a près de deux décennies, le président George W. Bush et le Premier ministre Tony Blair étaient bien avancés dans leur mandat. Les gouvernements qu’ils dirigeaient bénéficiait d’une grande confiance au niveau national, beaucoup plus que pour presque tous les autres pays du G7 (Canada, France, Allemagne, Japon et Italie). Les guerres en Afghanistan et en Irak qui ont désigné un ennemi commun – le terrorisme islamiste – a sans doute joué un rôle important dans les premières années pour s’effriter ensuite.
Aujourd’hui, un adulte sur trois au Royaume-Uni (33 %) et aux États-Unis (31 %) dit avoir confiance en son gouvernement national, ce qui le place au bas de l’échelle des pays du G7. A l’inverse, la confiance dans les gouvernements des autres pays a connu un rebond significatif.
En Europe, la confiance dans le gouvernement italien a presque doublé depuis 2019 (de 22% à 41% en 2022). De même, la confiance dans le gouvernement français n’a cessé d’augmenter depuis l’arrivée au pouvoir du président français Emmanuel Macron, passant de 37% en 2017 à 46% en 2022. Au cours de sa première année complète en tant que chancelier de l’Allemagne, Olaf Scholz a poursuivi la tendance d’Angela Merkel à une confiance élevée de l’Allemagne (61%) dans le gouvernement – le niveau de confiance le plus élevé dans le G7.
Même si la confiance dans le gouvernement canadien a glissé par rapport à ses sommets sous le premier ministre Justin Trudeau, une majorité (51 %) conserve néanmoins confiance en lui. Au Japon, qui s’est classé au dernier rang des pays du G7 entre 2007 et 2012, la confiance dans le gouvernement a plus que doublé depuis pour atteindre 43 % en 2022.
Les États-Unis ont connu une forte baisse de la confiance du public dans le gouvernement national au cours des deux dernières années. En 2020, près de la moitié (46%) des adultes américains ont exprimé leur confiance dans leur gouvernement, probablement stimulés par l’effet de la pandémie de COVID-19.
Mais après l’entrée en fonction du président Joe Biden, la confiance dans le gouvernement a chuté à 40% en 2021 puis à 31% en 2022. Un niveau comparable aux taux de confiance les plus bas mesurés dans le gouvernement américain depuis que Gallup a commencé à le suivre à l’échelle mondiale en 2006 – les autres plus bas mesurés en 2013, 2016 et 2018 sous les anciens présidents Barack Obama et Donald Trump.
Les États-Unis et le Royaume-Uni font face à des élections cruciales en 2024. Des deux côtés de l’Atlantique, les résultats des élections s’avéreront probablement décisifs pour savoir si la confiance du public dans leur gouvernement peut être reconstruite dans les années à venir ou s’éroder encore plus. Toutefois, aux Etats-Unis, on voit comment cette confiance pourrait être restaurée dans l’hypothèse où Donald Trump serait élu.