David Souter, juge de la Cour Suprême des Etats-Unis vient de sa démission par une lettre laconique de quelques mots. C’est là un événement important, d’abord parce qu’il est rare (120 Américains ont été juges de cette institution depuis la création des Etats-Unis, ensuite en raison du poids des décisions qu’elle est amenée à prendre.
Scotus, c’est l’appellation officielle de la Cour Suprême des Etats-Unis (Supreme Court of The United States), vient de renvoyer en appel l’affaire dit du Nipplegate. On se souvient qu’en 2004 du sein nu que Janet Jackson avait exhibé - accidentellement ou sciemment – lors de la retransmission en direct du Superbowl, l’émission la plus regardée de l’année. 90 millions d’américains ont pu ainsi découvrir une partie intime de l’anatomie de la chanteuse. La Chaîne de télévision CBS avait été à 550 000 dollars d’amende, une décision annulée par la Cour de Pennsylvanie.
A la différence du crime parfait pour lequel on ne connaîtra jamais le coupable, Le Krach Parfait d’Ignacio Ramonet tente de décortiquer les mécanismes et les hommes responsables de crise dans laquelle nous sommes plongés depuis septembre 2008, mais dont les premiers signes sérieux s’étaient manifestés un an plus tôt.
Ce n’est pas la première crise que nous vivons et la liste est longue depuis le krach boursier de 1987, mais c’est de loin la plus importante par son ampleur et sa force. Pour utiliser le vocabulaire médical à la mode, c’est une pandémie puisqu’elle s’est étendue au monde entier.
Le responsable : la financiarisation de l’économie. Le détonateur : la bulle immobilière alimentée par des prêts hypothécaires d’un nouveau type : les subprimes. Pour faire simple, des prêts usuraires à taux variable à des gens dont on sait qu’ils ne pourront vraisemblablement rembourser et dont la caution s’appuie sur la valeur de la maison qui a fait l’objet du prêt. C’est un véritable miroir aux alouettes pour les emprunteurs qui n’ont pas besoin d’apport personnel, dont on ne vérifie pas vraiment les revenus, ni le patrimoine, ni les prêts qu’ils ont déjà contractés.
S'il na pas été le premier candidat aux élections présidentielles américaines à utiliser les technologies de l'Internet (le candidat Howard avec son site Meetup), Barack Obama est le premier président technophile des Etats-Unis. Selon la fondation française Terra Nova qui a publié une étude intitulée « Moderniser la vie politique : innovations américaines, leçons pour la France », suite à une mission d'étude aux Etats-Unis sur les techniques de campagne, Internet est qualifiée « d'épine dorsale de la mobilisation et de l'organisation on et off line de la campagne ».
Quelques chiffres donnent l'ampleur de l'utilisation des TIC :
- SMS : la campagne Obama a collecté 1,3 million de numéro de téléphones mobiles ;
- Mails : 13 millions d'adresses mail ;
- Elle a investi 30 M$ dans l'achat de fichiers ;
- Grâce à Internet, Obama a levé une armée de 1,2 million de militants et a eu un contact direct (au téléphone ou de visu) avec 68 millions d'Américains ;
- Réseaux sociaux : création de groupes de soutien au sein de plus de 15 communautés en ligne telles que Facebook (3,2 millions de supporters), MySpace...
On le sait, les Américains votent non seulement pour le poste de président, mais aussi pour de nombreux autres fonctions, politiques ou administratives, ainsi que sur des propositions. La Californie vote démocrate aux élections présidentielles depuis 1992, mais ce n'est pas pour autant qu'elle est démocrate, son gouverneur actuel, Arnold Schwarzenegger est Républicain.
Le 4 novembre dernier l'Etat le plus peuplé des Etats-Unis avait largement voté pour Obama, mais avait aussi voté à 52% pour la construction d'un train à grande vitesse (Proposition 1A) destiné à relier San Diego à Sacramento ; une dérivation permettra d'aller à San Francisco. Ce futur TGV californien reliera San Diego à San Francisco qui représente une distance de 596 miles (950 km) en 3h45. Coût total de l'opération environ 19,4 milliards de dollars auxquels il faudra ajouter 1 milliard de coût opérationnel chaque année. Cet investissement devrait créer 160 000 emplois pour la construction et 450 000 emplois indirect liés à la relance de l'économie d'ici à 2035. La Californie possède 3 des 5 zones urbaines ayant le trafic automobile le plus dense.
Pour transporter le même nombre de passager (évalué à 117 millions de passagers par an en 2030), il faudrait construire 3000 miles d'autoroutes plus 5 pistes nouvelles d'aéroport, ce qui coûterait environ 2 fois plus tout en ayant un impact environnemental beaucoup plus élevé et un niveau de sécurité plus faible.
Faire plus avec moins, donner à ceux qui ont moins... ce genre de formule a fait florès et est répété à l'envi, en particulier par les politiciens, comme pour appuyer une idée et lui donner plus de force. Mais, trop souvent, ces formules, ne sont que des caches misères. Faire plus avec moins par exemple veut tout simplement dire qu'on veut supprimer des ressources et qu'on fera ensuite avec les moyens du bord, au mieux, à vue. Donner plus à ceux qui ont moins accompagne souvent l'idée d'égalité des chances, une sorte de pis aller pour tenter de compenser des inégalités tellement flagrantes qu'elles ne peuvent plus l'être.
Donner plus à ceux qui ont plus, telle est la formule qui résume la situation de la santé aux Etats-Unis et la tendance de ces dernières années. La santé a occupé une place centrale lors de la campagne électorale mais malheureusement la crise est intervenue entre temps et il a fallu parer au plus pressé : recapitalisation des banques, sauvegarde du secteur automobile, stimuler l'économie... Les malades attendront !
Christine Lagarde au Daily Show
Notre French Finance Minister est passée au Daily Show il y a quelques jours et s'en est plutôt bien sortie, avec un excellent anglais, face au bouillonnant mais pas méchant Jon Stewart. Elle est très applaudie lorsque l'animateur vedette lui demande de confirmer qu'elle a bien « viré » des banquiers.
Comment dit-on…
Il ne fait pas bon être républicain aujourd'hui et le GOP est bien dans le creux de la vague. Une enquête réalisée par le Pew Research Center révèle que 23% des Américains se présentent aujourd'hui républicains alors qu'ils étaient 30% en 2004, l'année de la réélection de George W. Bush.
Symbole de cette érosion contactée, le sénateur républicain Arlen Specter a changé son affiliation en passant dans le camp démocrate. Parmi ses motivations, le sénateur de Pennsylvanie a indiqué qu'il avait pris en compte les changements intervenus dans son propre état. Dans une tendance généralisée, la Pennsylvanie a vu une érosion du parti républicain.
Les rhinocéros ? Non. Les éléphants ? non, sauf ceux qui peuplent le parti socialiste. Les tigres ? pas encore. En fait, il s'agit tout simplement des républicains qui semblent Ko debout après la pagaille qu'ils ont laissé dans le pays, la victoire d'Obama et la maîtrise avec laquelle il gère la situation. En tous cas, c'est l'avis…
"Et oui, vous êtes bien, vous êtes très bien avec Barack Obama dont on va célébrer mercredi 29 avril prochain les 100 jours de présidence et oui déjà". C'est ce qu'on aurait pu dire en paraphrasant Serge Moati présentant son émission Ripostes. De fait, les Américains sont plutôt satisfaits de leur président, jusqu'ici s'entend.
100 jours et pour puis après
Devant l'étendue de la tâche qu'il avait devant lui, faire un bilan au bout de 100 jours n'est-il pas dérisoire ? Il se trouve que parmi les expressions couramment employées à l'occasion d'élections présidentielles, celle des Cent Jours revient assez fréquemment indiquant que le nouvel arrivant doit, pendant cette période de grâce généralement de courte durée, lancer des réformes importantes avant de retomber dans la gestion des affaires courantes et de faire face à un effritement plus ou moins rapide du soutien populaire.
Les Américains seraient, eux, plutôt aux 3 hamburgers et deux portions de frites.
Les Américains mangent mal, ce n'est pas nouveau, mais n'a pas toujours été. Dans les cinquantaines dernières années, les Etats-Unis se sont transformés en une « fast food nation » selon la formule d'Eric Schlosser. Ces nouvelles habitudes alimentaires déplorables trouvent leur source dans plusieurs facteurs. D'abord, les familles (les femmes pour dire les choses plus simplement) passent de moins en moins de temps à la cuisine et font appel aux produits tout préparés pour leur repas par l'industrie agro-alimentaire. Les produits en question ne répondent pas aux meilleurs critères diététiques pour la transformation des produits et de nombreux additifs sont utilisés pour conserver les produits, mais aussi pour masquer leur faiblesse nutritive ou leur carence de goût.
Ensuite, les chaînes de restauration rapide - les fameux fast food qui pourraient aussi s'appeler bad food - se sont développées considérablement. Je me souviens la première fois où je suis allé aux Etats-Unis (en 1977), McDonald annonçait fièrement sur ses panneaux 25 milliards de hamburgers servis. Le nombre a augmenté régulièrement et est devenu tellement grand que la marque aux arches affiche tout simplement des milliards et milliards de hamburgers vendus. D'ailleurs, la crise profite plutôt bien à ces entreprises. McDonald sert près de 60 millions de repas par jour.