Is it more of the same or is there any major change in the american foreign policy ? Telle est la question centrale à laquelle ont essayé de répondre John Negroponte, ancien secretaire d’Etat adjoint et ancien ambassadeur des Etats-Unis aux Nations Unies et en Iraq et François Bujon de l’Estang, président de Citigroup France, ancien ambassadeur de France à Washington et deux journalistes américains, Edward Cody du Washington Post et Axel Krause, à l’occasion du cycle de séminaire sur les Etats-Unis organisé par l’Ifri et la French-American Foundation.
Première remarque à laquelle on ne peut qu’adhérer : la montagne des problèmes auxquels est confrontée l’administration en place, An Himalaya of problems pour reprendre l’expression de François Bujon de l’Estang.
Pourquoi ne faut-il pas s’attendre à un changement radical de la politique étrangère américaine et cela pour deux raisons majeures. D’abord, celle-ci est définie par la défense des intérêts américains, ensuite elle est déterminée à « 90% » par les événements. Sur ce point, ce qui se passe actuellement en Iran est exemplaire. Qui aurait pu prévoir les événements qui ont suivi les élections en Iran ? Dans le cadre d’une politique générale sur cette question, il a bien fallu que Barack Obama prenne une position. Et il l’a fait d’une manière qui n’a pas manqué de surprendre en ne prenant pas vraiment parti pour l’un ou pour l’autre.
Apparemment le présentateur vedette du Daily Show n’a pas les réflexes ni l’impassibilité de barack Obama quant il s’agit de s’affronter à une mouche.
On connaît Lucky Luke, le cow-boy qui tire plus vite que son ombre. A côté d’Obama, Lucky-Luke fait pâle figure. Le président des Etats-Unis a fait preuve de réflexes étonnants en aplatissant une mouche d’un simple coup de main. Les adeptes du jaïnisme qui balayent devant eux pour éviter d’écraser le moindre insecte s’en offusqueront…
L’University of California est sans doute l’un des plus importants systèmes universitaires publics des Etats-Unis avec plus de 225 000 étudiants sur 10 campus et l’une des plus grandes réussites. A une tendance de fond selon laquelle les dépenses publiques ont été réduites de 40% sur les 20 dernières années, s’est ajoutée la crise que traverse l’Etat de Californie.
Lors du référendum sur les 6 propositions soumises par Arnold Schwarzenegger (La Californie ingouvernable (1ère partie)), les citoyens ont opposé leur refus et ont ainsi mis à mal le plan de sauvegarde du gouverneur républicain. De telle sorte que l’Etat va devoir faire face à un déficit inédit pour lequel il est vraisemblable de que le gouvernement fédéral devra apporter une aide - le mot consacré actuellement est celui de bail-out – car il est évident que l’état le plus peuplé qui serait la 8e puissance économique mondiale s’il était indépendant ne peut déposer le bilan.
On ne peut s’empêcher d’établir le parallèle entre le parti républicain américain et le parti socialiste français : ils sont tous les deux dans le creux de la vague et on ne voit pas vraiment ce qui pourrait changer cette situation. Tous deux se cherchent un positionnement. Côté parti républicain, la question se pose de savoir s’il devrait prendre des positions encore plus conservatrices ou, au contraire, adopter une position plus au centre pour attirer des indépendants égarés.
Le trou d’air est relativement normal après une élection qui a porté les démocrates à la Maison Blanche, au sénat et à la maison des Représentants. Mais après six mois, les premiers signes de reprises ne semblent pas se manifester. C’est plutôt le doute qui envahit la droite américaine.
Selon un sondage réalisé par l’institut Gallup, 4 américains républicains sur 10 déclarent avoir une opinion défavorable de leur propre parti. Alors que, de l’autre, Ils ne sont que 7% côté démocrate.
Cela se traduit évidemment au niveau global : 59 % des Américains ont une vision défavorable des Républicains, le niveau le plus élevé depuis une quinzaine d’années.
Mais il y a aussi des différences. D’abord, le PS pourrait bien disparaître sous sa forme actuelle alors qu’il y a bien peu de chances de voir disparaître le parti républicain en raison du régime bi partisan américain. Ensuite, alors que les républicains se cherchent un vrai leader, le PS en aurait plutôt trop.
Dans son interview à Canal Plus le 3 juin dernier avant d’aller au Moyen-Orient, d’abord en Arabie Saoudite, puis au Caire où il a adressé un discours de haute qualité et de consensus, [discours aussi important pour certains analystes politiques que le magnifique discours De la race en Amérique prononcé à Philadelphie quelques jours après la controverse suscitée par les propos du pasteur Jeremiah Wright], Barack Obama a indiqué qu’avec le nombre d’habitants se déclarant de l’islam, les Etats-Unis serait un des plus grand pays musulman du monde.
Cette affirmation est très exagérée et peut-être qualifiée de fausse. Le quotidien St Petersburg Times de la ville éponyme de Floride s’est fait une spécialité de vérifier un certain nombre de déclarations à l’aune des faits. C’est le Truth-O-Meter ou l’outil de mesure de la vérité.
D’abord, il semblerait qu’il n’existe aucun comptage précis du nombre de musulmans aux Etats-Unis. Selon l’Islamic Information Center, un organisme d’éducation sur l’islam, ils seraient quelque 8 millions. Selon le site Web NationMaster.com, ils seraient plutôt 6 millions. Enfin, selon le CIA Online Word Factbook, ils ne seraient que 0,6% de la population américaine soit 1,8 million.
En se basant sur la classification faite par la CIA, il existe une soixantaine de pays musulmans dans le monde. Dans l’ordre, l’Indonésie (206 millions), le Pakistan (176), l’Inde (156), le Bangladesh (129) et la Turquie (76). On remarquera que Barack Obama s’est adressé au monde musulman et que les 5 plus importants pays musulmans ne sont pas des pays arabes.
Si l’on retient le chiffre de 8 millions, les Etats-Unis seraient donc au 29e rang. Avec 6 millions, ils tomberaient à la 37e place. Enfin, avec 1,8 million, ils ne seraient plus que 58e sur 60.
L’affirmation de Barack Obama est donc très largement au-delà de la vérité. C’est là sans doute un moyen pour changer la perception qu’ont les musulmans sur les Etats-Unis.
L'interview de Barack Obama sur Canal Plus [youtube=http://www.youtube.com/watch?v=J4quEKZEoYo&hl=fr&fs=1&]
Ci-dessous la transcription en anglais de cette interview.
D-Day on Omaha Beach
[youtube=http://www.youtube.com/watch?v=dfkKS8auvJU&hl=fr&fs=1&]
Le 6 juin, Barack Obama est présent en France pour fêter le 65e anniversaire du débarquement, une des plus grandes opérations militaires (même opération tout court) jamais réalisées par les hommes. Je me souviens de l’ambiance du 50e anniversaire dans cette Normandie reconnaissante aux Américains venus apporter une aide décisive pour bouter les Allemands hors de nos frontières. Cette opération a été immortalisée à de nombreuses reprises par le cinéma, chaque film traduisant le regard de son époque sur l’événement. A remarquer que le temps de ce 6 juin 2009 est assez semblable à celui de 1944.
La promenade sur le cimetière de Colleville-sur-mer est propice au recueillement. Quand on pense à ces milliers de jeunes gens américains, anglais, canadiens, australiens... qui n’avaient rien demandé et qui sont venus pour nombre d’entre eux sacrifier leur vie pour un problème qui ne les concernaient que de loin, on ne peut qu’être remplis de respect.
Pour avoir discuté avec nombre de vétérans américains venus en France, aucun d’eux ne regrettent et tous sont fiers d’avoir participer à une telle mission.
Ci-dessous le discours d'Obama au Caire en français sous sa forme brute traduit par le logiciel Systran.
REMARQUES DU PRÉSIDENT SUR UN NOUVEAU COMMENCEMENT
Université du Caire
Le Caire, Egypte
PRÉSIDENT OBAMA : Merci beaucoup. Bonjour. Je suis honoré pour être dans la ville intemporelle du Caire, et pour être accueilli par deux établissements remarquables. Pendant plus de mille années, Al-Azhar s'est tenu comme balise de l'étude islamique ; et pendant plus d'un siècle, l'université du Caire a été une source de l'avancement de l'Egypte. Et ensemble, vous représentez l'harmonie entre la tradition et le progrès. Je suis reconnaissant pour votre hospitalité, et l'hospitalité du peuple de l'Egypte. Et je suis également fier de porter avec moi la bonne volonté des personnes américaines, et une salutation de paix des communautés musulmanes dans mon pays : Alaykum d'Assalaamu.
Etes-vous démocrates ou républicains ? Ce bipartisme qui s’est imposé à la vie politique américaine depuis bien longtemps serait-il dépassé ? Si c’est toujours un candidat des deux grands partis qui l’emporte, cela n’empêche pas à certains de tenter leur chance. Il est faux de penser que deux candidats seulement s’y affrontent.