Il fut un temps pas si lointain où certains mettaient largement en avant les prénoms du candidat : Barack en premier prénom, Hussein en deuxième sonnaient à un moment comme deux handicaps. Combien d’Américains avaient entendu ce prénom pour la première fois ? Combien d’opposants ont fait remarquer à l’envi que Hussein était aussi le nom de Saddam Hussein, symbole du mal absolu, en un temps allié des Américains et rempart contre l’expansionnisme de l’Iran pendant la guerre entre les deux puissances régionales.
Il semblerait que les Américains se soient largement familiarisés avec ce prénom. Alors qu’il se situait au 12 535e rang des prénoms choisis en 2007 selon l’administration Social Security, il a fait un bon étonnant en passant au 2 409e rang en 2008.
Barack Obama s’est d’ailleurs longuement cherché. Son histoire nous est plus familière aujourd’hui. Le 44e président est issu d’un père Kenyan musulman – Barack Obama Senior – et d’une mère américaine – Stanley Ann Dunham – née dans le Kansas d’une famille baptiste mais non pratiquante. Ce lien par son père avec la religion musulmane, renforcé d’un second prénom Hussein, aura été un filon un peu facile utilisé par ses adversaires. C’est lui qui a décidé de reprendre son prénom d’origine. Beaucoup d’américains se font appeler par leur surnom plutôt que par leur prénom officiel. Les présidents ne font pas exception : Bill Clinton (au lieu de William), Jimmy Carter (au lieu de James).
Les 10 premiers prénoms en 2008
Rank |
Nom masculin |
Nom féminin |
1 |
Jacob |
Emma |
2 |
Michael |
Isabella |
3 |
Ethan |
Emily |
4 |
Joshua |
Madison |
5 |
Daniel |
Ava |
6 |
Alexander |
Olivia |
7 |
Anthony |
Sophia |
8 |
William |
Abigail |
9 |
Christopher |
Elizabeth |
10 |
Matthew |
Chloe |
Après avoir été appelé Barry depuis sa plus tendre enfance, il décide au début des années 80 de revenir à Barack. C’est lorsqu’il est à l’Occidental College que quelques étudiants commencent à l’appeler Barack – qui signifie « béni » en swahili, l’une des 5 langues parlées au Kenya. Seuls ses grands-parents et sa mère ont continué à l’appeler Bar . Dans un cheminement inverse, son père, Barack Senior, pris également le surnom Barry lorsqu’il est venu étudier aux Etats-Unis, une évolution assez courante. Il ne faudrait pas néanmoins penser qu’il s’agit d’un raz de marée. Pour donner une un ordre de grandeur, le nom qui est placé à la 1000e place (Jax pour les garçons et Finley pour les filles) n’a été respectivement attribué qu’à 956 garçons et 1345 filles sur la dernière décennie. On constate une distribution très grande. Les 1000 premiers noms de garçons représentent environ 80 % de l’ensemble des garçons et 68% des filles.
Si l’effet Barack est indiscutable, il n’existe pas sur les autres membres de la famille Obama. Le prénom Michelle est de passé de la 94e à la 103e place, Malia a progressé de 400e à 345e alors que Sasha rétrogradait de la 351e à la 363e place.
Une très grande stabilité des prénoms
L’attribution des prénoms est marquée par des périodes longues de popularité ? A côté de Emily qui a régné en maître de 1996 à 2007, il y a eu l’époque des Jessica à partir de 1984, puis celle des Jennifer et avant celle des Lisa. Chez les garçons, la stabilité est encore plus grande. Michael a été numéro un de 1954 à 1998 (à l’exception de l’année 60 où il était en deuxième position derrière David.
Dans le choix de leur prénom, les Américains ont montré ces dernières années une constance certaine. Chez les filles, Emily a été numéro un sur les neuf dernières années, détrôné cette année par Emma qui était numéro trois en 2007 et numéro les quatre années précédentes. Chez les garçons, la stabilité est encore pus grande. Jacob et Michael sont respectivement numéro un et deux sur les dix dernières années.