« Alors que la majorité des Américains ont du mal à joindre les deux bouts, nous, les super riches continuent à bénéficier d’énormes avantages fiscaux » a déclaré il n’y pas très longtemps le milliardaire Warren Buffet ? Proportionnellement, je paye moins d’impôts que ma femme de ménage ».
La réplique de la classe politique ne s’est pas fait attendre avec l’ultime injure : « Warren Buffet est-il socialiste ? »
Too big to fail? Peut-être. Mais pas too big to pay back. 3 ans après l’explosion de la bulle immobilière suite à la crise dite des subprimes, le gouvernement américain se trouve un peu dans la situation d’une après marée noire où il faut tout nettoyer. Clean the mess ! Mais cette opération nécessaire pose des problèmes complexes et ne se fera pas sans douleur.
Suite aux opérations de saisies (foreclosures), le gouvernement américain se retrouve propriétaire de 248 000 résidences particulières (1), soit près d’un tiers des maisons ayant fait l’objet d’une telle procédure. Et apparemment, il ne sait pas trop quoi en faire sachant qu’en plus il faut en financer la maintenance de ces maisons. D’ailleurs, il a lancé un appel à contribution (joint plea) pour recueillir des idées sur le sujet. Les mettre en vente exercerait une forte pression à la baisse d’un marché déjà largement déprimé. Selon les indices S&P et Fiserv, le marché est au niveau de 2003 (environ 130) sachant qu’il était monté jusqu’à 190.
Certes la popularité de Barack Obama est au plus bas et l’argument selon lequel la situation aurait pu être bien pire si certaines mesures n’avaient pas été prises n’est pas très vendeur. Mais cela ne change pas l’appréciation qu’ont les Américains ont sur son prédécesseur dont une majorité le tien pour principal responsable des problèmes économiques actuels.
Selon une enquête réalisée par AP/Roper/GfK, 51 % des Américains pensent que George W. Bush porte la plus grande part de responsabilité de la situation économique actuelle, 44 % l’attribuent aux républicains du Congrès, 36 % aux démocrates du Congres et seulement 31 % à Barack Obama.
Après avoir connu un certain regain à la suite de l’opération Geronimo qui avait conduit à la mort de Oussama ben Laden, la cote de Barack Obama n’en finit pas de baisser. A 50 % d’approbation, les Américains ne sont pas plus que 40% selon les derniers chiffres de l’institut Gallup (1), l’étiage le plus bas qu’ait connu le 44e président des Etats-Unis.
L’autre point intéressant concerne les niveaux d’appréciation selon les groupes raciaux. L’appartenance à un groupe racial - Noirs, Hispaniques et Blancs - est un facteur clairement discriminant pour expliquer le niveau d’approbation. L’Amérique n’est pas une société post-raciale comme on avait pu le penser, notamment après l’élection du premier président Noir. Les chiffres d’approbation de Barack Obama sont éloquents : 83 % chez les Noirs, 44 % chez les Hispaniques et 32 % chez les Blancs. A noter que la baisse la plus importante s’observe chez les Hispaniques. Il faut mentionner aussi que l’institut Gallup dans ce type de sondage ne s’intéresse pas à la communauté asiatique.
L’industrie informatique est de loin l’industrie la mieux appréciée des Américains avec 72 % des personnes interrogées qui en ont une image positive. C’est ce qu’indique l’institut de sondage Gallup qui vient de publier les résultats d’une enquête intitulée Americans Rate Computer Industry Best, Federal Gov't Worst. Et l’industrie Internet se situe en 3e position avec 56 % des personnes ayant une image positive.
Il est vrai ces deux industries ont réalisé des progrès spectaculaires ces dernières années. La première grâce à la loi de Moore qui prévoyait au début des années 70 un doublement de performance des microprocesseurs tous les dix-huit mois. Pour ce qui concerne, l’Internet, les Etats-Unis et plus particulièrement la Silicon Valley, hébergent les succès les plus remarquables de 15 dernières années, notamment Google, Facebook ou encore Twitter.
Alors que Mitt Romney semblait se dégager comme le leader des candidats républicains pour les élections 2012, Rick Perry, qui avait déjà fait une percée significative, est donc propulsé comme le nouveau champion du GOP dans les derniers sondages.
Sachant que dans la liste des 8 prétendants actuels, Tim Pawlenty a déjà jeté l’éponge et il est vraisemblable qu’il sera rapidement suivi par d’autres qui réaliseront que leurs chances d’être choisis comme le prétendant des Républicains pour l’élection de 2012 sont quasi nulles.
En revanche, il y a encore des « vedettes » qui ne se sont pas encore déclarées parmi lesquelles Sarah Palin, l’égérie du Tea Party, et Rudy Giuliani, l’ancien maire de New-York.
Les pauvres deviennent plus pauvres, une partie des classes moyennes devient pauvre et les riches deviennent encore plus riches. Tel est le tableau qui décrit l’évolution des Américains depuis plusieurs années. Et la crise depuis 2008 n’a fait qu’aggraver la situation. Et aux Etats-Unis où l’on procède à des statistiques ethniques, cela se traduit entre…
L’accord signé à l’arraché le 2 août dernier, le jour même de la dead line comporte les éléments suivants :
Une augmentation d’au moins 2100 milliards de dollars portant le plafond de la dette souveraine à 16,4 milliards de dollars. Cette augmentation se fera en deux étapes jusqu’en 2013 :
- Une réduction des dépenses de l’Etat américain de 1000 milliards de dollars sur dix ans ;
- La création d’une commission bipartisane qui doit identifier des réductions supplémentaires sur la décennie d’un montant de 1500 milliards de dollars.
La notion même de debt ceiling (plafond de la dette qui n’est pas un « plafond de verre » !) a vu le jour en septembre 1917. A cette époque le Congrès avait accordé un plafond de 11,5 millions de dollars de l’époque représentant environ 193 milliards exprimés en dollars de 2011. Cette mesure a été prise au moment où les Américains s’engageaient dans la première guerre mondiale.
Au 29 juin 2011, la dette américaine a atteint le niveau astronomique de 14 460 milliards de dollars équivalant à 98,6 % du PIB calendaire 2010. Selon le FMI, cela place les Etats-Unis au 12e rang dans le monde. Ce niveau est surtout légèrement supérieur au plafond de la dette autorisé par le Congrès. D’où les âpres négociations de ces dernières semaines entre le président Obama et les républicains du congrès pour aboutir à un compromis et autoriser de relever le plafond de la dette afin que le gouvernement américain puisse honorer ses paiements et ne pas faire défaut. Une situation qui ne s’est jamais vu et qui pour le moins aurait placé les Etats-Unis dans une situation très délicate et aurait pu déclencher une crise de même amplitude que celle provoquée par la faillite de la banque d’investissement Lehman Brothers.