Aller au contenu Skip to footer

Asking is speech

Apparemment, John Lauro, l’un des avocats qui défend Donald Trump sur la troisième inculpation, ne suit pas les conseils de Lawrence O’Donnell de ne pas venir sur les ondes pour parler de l’affaire de son client.

Depuis jeudi dernier, il est sur tous les plateaux pour expliquer que son client n’a pas commis de crimes (au sens américain). Dimanche, il était présent sur les chaînes ABC, Fox, NBC, CBS et CNN. Je ne sais pas ce que dit le droit en la matière mais il me semble que ce n’est pas très malin dans la mesure où il dévoile ses cartes et donne ainsi des éléments au procureur Jack Smith.

L’interview de John Lauro sur CNN à l’émission State of the Union du dimanche 6 août ne peut que surprendre sur les arguments utilisés. Propos qui donnent l’impression qu’il ne va pas tenir ce rôle très longtemps tant ils semblent maladroits (même pour un non juriste, peu au fait du droit américain ; Au passage, je recommande la série Lincoln Lawyer sur Netflix).

Questionné sur la demande d’ordonnance de protection faite par le procureur à la juge chargée de l’affaire Tanya Chutkan à la suite du message posté par Donald Trump, John Lauro place cette affaire sous le contrôle de l’administration Biden avant d’être repris par la journaliste de CNN qu’il s’agit d’une demande du conseiller spécial indépendant de l’administration et qu’il n’y a aucune évidence que Joe Biden soit intervenu dans cette affaire. Mais, rien n’y fait, l’avocat enfonce le clou pour mieux faire passer l’idée d’un procès politique. Ensuite, il embraye sur l’idée que l’information doit être à la disposition de la presse afin que les Américains soient informés. Étonnant pour quelqu’un dont le client présentait la presse comme « the enemy of the people ».

Souhaitez-vous que votre client qualifie le procureur Jack Smith « deranged and mentally ill » ? John Lauro ne répond pas (pourtant pas très compliqué) et reprend le thème de l’initiative menée par Joe Biden pour éliminer un concurrent dans une élection présidentielle. Mais il répond qu’il va vigoureusement défendre le droit que confère le « First Amendement » lui permettant de contester le résultat des élections (deux ans et demi après, il les conteste encore contre toute évidence).

La journaliste propose d’écouter une citation de Bill Barr, l’ancien ministre de la Justice, qui explique que Donald Trump peut dire ce qu’il veut, qu’il peut mentir à loisir, mais le premier amendement ne donne pas le droit d’engager dans une « fraudulent conspiracy ».  

« Il n’y a pas de « fraudulent conspiracy » répond mécaniquement John Lauro, Donald Trump était tout à fait en droit de dire mais aussi de demander « d’engager des actions, de lancer des pétitions, de demander au vice-président de faire une pause pour examiner la situation ». Il est vrai que si Trump tuait quelqu’un sur la 5e avenue, il ne l’aurait pas tué. « Quand je vois un oiseau marcher comme un canard, nager comme un canard et cancaner comme un canard, cet oiseau n’est pas absolument pas un canard, pourrait expliquer John Lauro »

Mais l’inculpation explique que la question n’est pas celle du free speech en soi mais celle de l’utilisation de la parole pour engager des actions, illégales s’entend, par exemple demander des votes pour compenser des votes illicites ou demander à son vice-président de ne pas certifier certains votes de grands électeurs.

C’est là où la “finesse du droit” et des avocats entrent en jeu. Il y a une différence entre « asking » Pence de prendre certaines actions comme rejeter des votes de grands électeurs et « directing » Pence.

« What President Trump was doing is within the reality and the realm of free speech. He’s asking his vice president, ‘What about taking this course of action?, explique John Laurole plus sérieusement du monde. Ultimately, his vice president rejected all of the proposals that were made,” Lauro later added on CNN. “What President Trump did not do is direct Vice President Pence to do anything. He asked him in an aspirational way. Asking is covered by the First Amendment ».

Je demande à ma femme de tuer le boucher in an aspirational way
Je demande à mon fils d’aller voler la banque in an aspirational way
Je demande à mon frère de violer sa voisine in an aspirational way
Pas de problème, c’est autorisé par le Premier Amendement

Vient ensuite la question de la présence des caméras dans la salle d’audience qui n’est pas autorisé dans le cadre d’un procès fédéral. John Lauro y est très favorable.

De son côté, Donald Trump n’a pas chômé n’ont plus en poursuivant son travail de sape et de dénigrement de la Justice en général et du procureur en particulier mais aussi en demandant à la fois de changer de juridiction et de juge parce qu’il ne peut pas avoir un procès équitable à Washington DC et avec Tanya Chutkan, la juge chargée de l’affaire. Il s’entend qu’un procès équitable pour Donald Trump est un procès où le Jury le déclare non coupable. Un peu comme des élections équitables sont des élections qu’il doit gagner.

Sape et dénigrement

DERANGED JACK SMITH AND OUR HIGHLY PARTISAN, AND VERY CORRUPT, DEPARTMENT OF INJUSTICE, COULD HAVE BROUGHT THIS BIDIN “OPPONENT” CASE YEARS AGO, BUT CHOSE TO WAIT AND BRING IT RIGHT IN THE MIDDLE OF MY ELECTION CAMPAIGN. NO WAY!!! I HOPE YOU ARE WATCHING AMERICA. OUR COUNTRY IS BEING DESTROYED. MAKE AMERICA GREAT AGAIN!

Demande de changement de juridiction et de juge

NO WAY I CAN GET A FAIR TRIAL, OR EVEN CLOSE TO A FAIR TRIAL, IN WASHINGTON, D.C. THERE ARE MANY REASONS FOR THIS, BUT JUST ONE IS THAT I AM CALLING FOR A FEDERAL TAKEOVER OF THIS FILTHY AND CRIME RIDDEN EMBARRASSMENT TO OUR NATION, WHERE MURDERS HAVE JUST SHATTERED THE ALL TIME RECORD, OTHER VIOLENT CRIMES HAVE NEVER NEEN WORSE, AND TOURISTS HAVE FLED. THE FEDERAL TAKEOVER IS VERY UNPOPULAR WITH POTENTIAL AREA JURORS, BUT NECESSARY FOR SAFETY, GREATNESS, & FOR ALL THE WORLD TO SEE!

Quelques heures plus tôt, il s’est mis a dénigrer l’ancien vice-président Mike Pence qui semble se réveiller et expliquer aux Américains que « President was wrong then and he’s wrong now : that I had no rigght to overturn the election ».

« WOW, it’s finally happened! Liddle’ Mike Pence, a man who was about to be ousted as Governor Indiana until I came along and made him V.P., has gone to the Dark Side. I never told a newly emboldened (not based on his 2% poll numbers!) Pence to put me above the Constitution, or that Mike was “too honest.” He’s delusional, and now he wants to show he’s a tough guy. I once read a major magazine article on Mike. It said he was not a very good person. I was surprised, but the article was right. Sad! »

Donald Trump est prêt à mettre l’Amérique à genou. Va-t-elle se laisser faire ?

Leave a comment

Recevez les derniers articles directement dans votre boîte mail !

Un Jour en Amérique © 2024. Tous droits réservés. 
Consentement des cookies