Les arbres ne montent pas au ciel mais la bassesse descend parfois par-dessous terre…
Faire un lien de cause à effet entre les discours haineux et violent d’élus républicains et l’attaque sur Paul Pelosi, est peut-être excessif mais il créé un climat qui favorise ce type d’événement (C’est un des thèmes du dernier podcast de The Bulwark).
Vendredi dernier, le gouvernement fédéral a publié un bulletin conjoint des agences de renseignements mettait en garde contre la menace de violence domestique visant « les candidats à une charge publique, les élus, les travailleurs électoraux, les rassemblements politiques, les représentants de partis politiques, les minorités raciales et religieuses ou les opposants idéologiques présumés ».
Dans ce bulletin, le département de la Sécurité intérieure, le FBI, le Centre national de lutte contre le terrorisme et la police du Capitole des États-Unis avertissent que « la violence dépendra en grande partie de facteurs tels que les griefs idéologiques personnalisés et l’accessibilité des cibles potentielles tout au long du cycle électoral ».
En dépit de ces menaces et de l’attaque contre Paul Pelosi, le conjoint de Nancy Pelosi, certains élus ou personnalités ayant pignon sur rue continuent leur dérapage totalement incontrôlé et n’hésitent pas à se situer largement en-dessous du caniveau.
Le tweet du représentant républicain du Minnesota Tom Emmer est typiquement le type de message qui peut échauffer les esprits. Interrogé à l’émission Face The Nation, il persiste et signe.
Le gouverneur de Virginie Glenn Youngkin que l’on présentait comme modéré a déclaré : « There’s no room for violence anywhere, but we’re gonna send her back to be with him in California. That’s what we’re going to go do. »
Marjorie Taylor Greene fait du MTG.
L’animateur radio John Cardillo ne s’est pas privé de commenter d’abord en écrivant qu’il n’en n’avait rien à faire et ensuite en lançant la machine à théorie du complot avec comme invité Steve Bannon.
Le commentateur Dinesh DeSouza propose une analyse très fine :
Et que dire du message que retweete Donald Trump Junior où l’élégance le dispute à la perspicacité
Le fils de l’ex-président en profite pour faire une analogie entre le marteau et les armes à feu posant la question de l’interdiction des secondes en faisant référence aux premiers.
De son côté, Elon Musk, qui a fait rêver certains aux étoiles avec Space-X, pourrait bien nous faire cauchemarder avec Twitter. Témoin ce message qu’il a posté en réponse à un tweet d’Hillary Clinton mais qu’il a ensuite supprimé. Est-ce là un sursaut de morale ? Plutôt une préoccupation du portefeuille, il ne faut pas trop inquiéter les annonceurs.
Bref, là où un très regrettable et inquiétant événement aurait suscité il y a seulement une vingtaine d’années une réprobation générale, chez les démocrates comme chez les républicains, il montre à quel point la société américaine est aujourd’hui bloquée et où on ne peut que constater que les esprits dérangés dans le personnel politique se trouvent plutôt du côté du parti de l’éléphant qui a joyeusement glissé vers la droite extrême. C’est sans doute ce qui a poussé Liz Cheney, conservatrice devant l’éternel, à soutenir plusieurs candidats du parti de l’éléphant : « We all must stand and defend the republic. » (Once a G.O.P. Stalwart, Liz Cheney Hits the Trail for Democrats).
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