Précisant qu’il s’exprimait à titre personnel, François Hollande a indiqué dans une déclaration bien laconique à l’AFP que « Je fais savoir que j’ai mis fin à la vie commune que je partageais avec Valérie Trierweiler ». On ne pourrait être beaucoup plus bref. L’ancienne compagne du Chef de l’Etat s’est fendue d’un tweet à ses 282 000 abonnés dans lequel elle exprime « Toute ma gratitude va à l’extraordinaire personnel de l’Elysée. Je n’oublierai jamais son dévouement ni l’émotion au moment du départ ». Bref, on pourrait dire que l’affaire est classée. Est-ce si sûr ? Dans son billet du dimanche matin sur Europe1, Catherine Nay déroule l’histoire sous la forme d’un scénario qui ne serait acceptée par aucun producteur tant la réalité dépasse la fiction.
On reviendra certainement sur cette affaire tant elle est singulière pour un homme normal, fut-il président. Mais si le passé est écrit, le futur ne l’est pas et ne devrait pas manquer de surprise pour maintenir l’intensité du suspense à un tel niveau. Et le passé s’alourdit avec le temps, un homme qui se sépare de la femme qui lui a donné leur quatre enfants pour une plus jeune de 10 ans et qui se sépare à nouveau quelques années plus tard pour une plus jeune de dix ans ne manquera pas de nous surprendre. Tous les dix ans, il semblerait qu’il ait besoin d’une compagne de dix ans plus jeune.
Le New York Times qui se borne à décrire factuellement cette affaire (France’s President Announces Split With His Companion) conclut de manière interrogative : « Also unclear is Mr. Hollande’s relationship with Ms. Gayet and whether she may eventually succeed Ms. Trierweiler as Mr. Hollande’s companion ».
Même tonalité dans le Chicago Tribune (French first lady returns to work with India charity trip) qui ne manque pas de rappeler que si François Hollande est le président le moins populaire de la 5e République (Hollande, 59, is the most unpopular president in modern France, according to polls), ne manque pas de rappeler que sa compagne est aussi très impopulaire : « Trierweiler has been a particularly unpopular first lady, according to a BVA poll. Some 8 percent of respondents had a favorable view of her, compared to 28 percent for Carla Bruni-Sarkozy, the ex-model and pop star wife of Nicolas Sarkozy, and 46 percent for Bernadette Chirac, wife of Jacques Chirac ».
Le Wall Journal Journal va un peu plus loin dans l’enquête (France’s Hollande Separates from Partner) en interrogeant un professeur de sciences politique qui explique que cet épisode révèle une nouvelle facette de la personnalité et de la psychologie de François Hollande : “This affair has thickened the mystery surrounding Mr. Hollande,” said Bruno Cautres, a professor at Sciences Po University in Paris. “He had the image of someone kind, simple and close to people. Now this is being questioned.”
Sur le fait que la déclaration de François Hollande utilise exclusivement le Je comme si cette décision procédait du seul bon vouloir de Monsieur, NBC cite un article publié sur le site Web du Parisien selon lequel “He consulted with her and and told her about it. She accepts the situation as fact but she let him take the initiative on this act.”
Reste une question : Qui s’assiéra à la droite de Barack Obama au dîner lors du voyage de François Hollande ?