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Le 10 mai 1869 : l’Amérique est réunie

Le 10 mai 1869 – il y a 150 ans exactement – est une date majeure dans l’histoire des Etats-Unis. Quatre ans après la guerre de Sécession qui avait failli couper le pays en deux, la technique et la volonté humaine ont permis de connecter les deux lignes de chemin de fer construites à l’Est par la Central Pacific et à l’Ouest par L’Union Pacific. Après sept ans de travaux, la jonction s’est faite à Promontory dans le nord de l’Utah.

« Le mariage des rails est immortalisé par la photo de Andrew J. Russell » précise Bertrand Van Ruymbeke dans son livre Histoire des Etats-Unis de 1492 à nos jours. L’événement est important et structure la consolidation des Etats-Unis, de la cote atlantique à la cote pacifique. Et de fait, huit états de l’Ouest américain rejoindront l’Union dans le quart de siècle qui suivra la finalisation de la ligne transcontinentale poursuivant ainsi l’unification du pays.

Le développement du chemin de fer, dont la ligne intercontinentale est la figure de proue, a eu un impact considérable sur le développement économique du pays, rappelle Bertrand Van Rumbeke. Avec des zones d’ombres de taille, le peuplement à l’Ouest se fait en effet au détriment des populations indiennes qui en seront les grandes victimes. Leur mode de vie nomade qui nécessite de grands espaces est condamné, et leur relogement dans des réserves, géographiquement limitées et souvent remises en question, leur causera un tort considérable. L’extermination des bisons dont leur vie dépend largement portera un coup de grâce.

 

L’événement est célébré en direct dans tout le pays grâce au télégraphe qui envoie simultanément des messages dans les grandes villes du pays.

« The Construction of the Pacific Railroad is a fait accompli » écrit le New York Times dans son édition du 11 mai alors que la jonction d’effectue à 14h20. C’est le miracle de la technique.

A New York, les festivités ont commencé un peu avant. A midi, une cérémonie religieuse est donnée à l’église de l’Old Trinity.

Le révérend Vinton déclare que « this is indeed a great event of the world ; it is one of the victories of peace, – a victory grander than those of war, which leave in their track desolation, devastation, misery and woe. It is a triumph of commerce – a triumph indicaing free trade as a future law of the nation ». Une idée qui résonne actuellement avec la politique de Donald Trump qui remet en cause cette politique du libre-échange.

Il rappelle que la ligne de fer qui relie désormais New York à San Francisco sur 4 degrés de latitude et 50 degrés de longitude constitue la « great highway of the nation ».

Sur place, la cérémonie commence par une prière pour demander les faveurs des cieux dans cette entreprise. Elle aura quand même coûté la vie à des milliers d’ouvriers. Elle se termine par l’envoi d’un télégramme au président des Etats-Unis et d’un autre à l’Associated Press.

Le maire de New York déclare pour sa part que, 50 ans après la construction du canal Erie, reliant les villes de la côte Atlantique aux Grands Lacs, le rail ouvre une nouvelle page de l’histoire des Etats-Unis : « almots half a century ago, by the completion of the Erie Canal, the silver chain of Western inland seas was riveted up the Atlantic Ocean. The metropolis of America exults today, because by the completion of the Pacific Railway two extremeties and coast of an immense continent are commercially welded together. Apart from the relations of this grand event to Chirstianity, political economy, civilization and patriotism, it justifies the metropolis in the pardonably selfish expectation to soon become the commerce exchange of the world ». Une prémonition s’avèrera quelques années plus tard avec l’avènement de New York comme capitale économique, financière et culturelle ru monde.

Cent coups de canon furent tirés

Le chemin de fer a connu un formidable essor. Le réseau ferré à atteint 408 000 kilomètres, le record dans l’histoire du pays et la moitié du réseau mondial. Aujourd’hui, la Chine est le champion du train à haute vitesse avec un réseau de près de 20 000 km.

S’il a régné en maître dans les communications intérieures pendant des décennies, le rail a laissé la place à la voiture et à l’avion depuis la seconde guerre mondiale.

La voiture avec la construction d’un réseau autoroutier décidé dans les années 50 par le président Dwight Eisenhower et finalisé dans les années 70. L’avion à partir des années 60 et l’arrivée du jet.

Aujourd’hui, le rail est tombé en désuétude pour le transport de passagers et les projets de TGV, en Californie, sur la cote du Nord-Est, au Texas pour relier Houston-Dallas-Austin, ont capoté les uns après les autres. Les lobbies des compagnies pétrolières, automobiles et aériennes n’y sont pas pour rien

 

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