On connaissait l’otite, la colite et la cystite. Voici la tweetite. Donald Trump en serait-il atteint. On le sait, il utilise ce canal de communication, d’abord en tant que candidat et depuis un peu plus de deux ans en tant que président.
Avec la sortie du rapport du rapport Mueller, il avait d’abord posté un tweet sous la forme d’une affiche au titre sans ambiguïté « Game Over » et dont le message ne l’était pas moins « No Collusion, No Obstruction » fondée sur la synthèse fournie par le ministre de la Justice donnant une description très favorable du rapport.
Et puis, le rapport est sorti, donnant enfin la possibilité de découvrir la réalité du fonctionnement de la Maison Blanche et du président beaucoup moins favorable que ne le présentait la synthèse de William Barr. Le document, très factuel, étale au grand jour l’accueil très positif de l’équipe de campagne aux initiatives russes et la conduite de Donald Trump, qui peut être naturellement considérée comme une entrave à la justice.
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Et contrairement à ce que certains observateurs déclarent, la question de l’impeachment est donc à nouveau posée. Certains vont même jusqu’à penser qu’il y aurait un risque à ne pas engager la procédure (The Danger in Not Impeaching Trump).
Bizarrement, la publication du rapport et l’interprétation qu’il en fait auraient dû calmer Donald Trump avec l’idée simple « tournons la page et repartons sur de nouvelles bases ». Mais en fait le rapport et les premiers retours qui en ont été faits dans les médias (y compris Fox News avec Step Smith et le juge Napolitano pour qui il y a clairement entrave à la justice), ont peut-être fait prendre conscience à Donald Trump que la situation était beaucoup plus qu’il n’y paraissait. D’autant que les démocrates de la Chambre des représentants, un peu abattu dans un premier temps après la publication de la synthèse de William Barr mais revigoré par le contenu du rapport, ont relancé les investigations : convocation des personnes clés de l’entourage de Donald Trump, demande de documents comme la déclaration des revenus des six dernières années… C’est alors qu’il a relancé frénétiquement sa machine à tweets (une cinquantaine le week-end dernier) dont le contenu démontre une certaine fébrilité. Et a continué à diffuser ses faits alternatifs largement démentis par le rapport Mueller.
Et comme si la publication de tweets n’y suffisait pas, Donald Trump a convoqué Jack Dorsey, le créateur de twitter. La raison : se plaindre du fait qu’il a perdu quelque 200 000 followers. Une initiative qu’il considère « anti-Trump et anti-conservateurs ». Le fondateur du réseau social a eu beau essayer de lui expliquer que, régulièrement twitter fait une purge pour éliminer des faux followers ou des followers créés par des bots, il n’a apparemment réussi à convaincre son interlocuteur.
Autre source de frustration pour Donald Trump, Barack Obama a quelque 106 millions de followers contre « seulement » 59 millions Donald Trump, alors qu’il n’est plus président depuis deux ans et demi et qu’il est beaucoup moins prolixe. Mais là, Jack Dorsey n’y peut pas grand-chose.
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