Et si l’on interdisait aux hommes de voter ? L’idée est évidemment saugrenue. Faut-il néanmoins se souvenir que les femmes n’ont le droit de vote aux Etats-Unis que depuis 1920.
En tous cas, l’effet serait immédiat, le pouvoir reviendrait aux démocrates : la Chambre des représentants et même le Sénat aux prochaines élections de mi-mandat, la présidence dès 2020.
On a vu que la polarisation mesurée comme la différence entre l’approbation d’un président par les camps n’a fait qu’augmenter au fil du temps pour atteindre des niveaux impressionnants (la polarisation en marche !). Il en va de même pour ce que les politologues américains appellent le « gender gap », c’est-à-dire la différence entre le vote des femmes et celui des hommes qui n’a, lui aussi, jamais été aussi grand.
Les femmes votent démocrates à 22 % au-dessus de la moyenne générale et les hommes républicains 8 % ce qui fait un écart (gender gap) de 30 points, l’écart le plus important jamais observé aux élections de mi-mandat depuis 1958. En 2016, alors qu’une femme, Hillary Clinton, se présentait aux élections, les femmes n’ont voté démocrates qu’à 14 % au-dessus de la moyenne. On mesure ainsi le manque de popularité de la candidate, même auprès des femmes.
Les élections de mi-mandat sont, encore plus que d’habitude, un référendum pour ou contre Donald Trump. Ce dernier s’est d’ailleurs largement investi en tenant meeting après meeting. Dernier en date, celui pour soutenir la candidature de « Lying Ted », Ted Cruz qui est opposé au démocrate Beto O’Rourke dans une élection assez serrée. Les deux hommes ne s’apprécient guère ? Faut-il rappeler que Ted Cruz n’avait pas soutenu la candidature de Donald Trump lors de la convention républicaine. Il s’était fait huer par les participants. Quant à Donald Trump, il avait affirmer que le père de Ted Cruz était impliqué dans le meurtre de John Kennedy mais seule la victoire compte.
Dans ce contexte, Donald Trump joue un effet repoussoir chez les femmes – la très controversée nomination de Brett Kavanaugh à la Cour Suprême n’a certainement pas amélioré la situation. A l’inverse, les hommes seraient-ils de plus en plus machos sous l’influence de leur président ?
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