C’est la situation la plus probable quinze jours avant les élections de mi-mandat du 6 novembre prochain.
Et l’on ne devrait pas avoir la surprise que l’on a eue en 2016 avec l’élection de Donald Trump, lié en grande partie à la bizarrerie du système américain des élections présidentielles.
Rappelons que la Chambre des Représentants est réélue tous les deux ans alors que le Sénat est renouvelé par tiers tous les deux ans.
Quelle est la situation actuelle ?
Côté Sénat, les républicains détiennent une faible majorité de 51 sièges contre 47 sièges aux démocrates et 2 aux indépendants. Le Sénat est de moins en moins démocratique selon la règle : un citoyen, une voix. Chaque Etat détient deux sièges de sénateurs et ce quelle que soit sa population. Et ce fossé s’accroît en permanence. En 1787, la Virginie hébergeait dix fois plus d’habitants que le Rhode Island alors que la Californie a selon le recensement de 2000 avait 70 fois la population du Rhode Island.
Sur les 35 sénateurs qui se présentent cette année devant les urnes, 27 sont démocrates et 8 sont républicains. L’élection est donc plus difficile et risquée pour les démocrates cette année. De telle sorte que les républicains ont toutes les chances de conserver la majorité, voire même de l’accentuer un peu. Le site 538 (édité par le statisticien Nate Silver qui avait prévu les résultats des dernières élections) donne ainsi 2 chances sur 9 aux démocrates et 7 chances sur 9 aux républicains.
Du côté de la Chambre, c’est donc une remise à plat complète à laquelle on va assister. A ce jour, les républicains ont 235 sièges et les démocrates 193 et il y a 7 sièges vacants. Il faut donc 218 sièges pour obtenir la majorité. Le même site 538 accorde un gain de 40 sièges aux démocrates leur donnant ainsi une majorité de 233 sièges assez comparable à celle dont bénéficient républicains actuellement. Globalement, les démocrates auraient 6 chances sur 7 de gagner la majorité. Un mouvement qui devrait être assez loin des hécatombes qu’ont connues Barack Obama en 2010 et Bill Clinton en 1994. Élément qui milite en faveur de cet argument, la cote de popularité de Donald Trump à la hausse selon le dernier sondage de la chaîne CNN (47 % approuvent le travail du président, 49 % le désapprouvent).
Evolution de la Chambre des représentants depuis 1920
Une troisième élection est également en course, celle des gouverneurs, un peu moins médiatisé, mais tout aussi important. Le gouverneur est en effet le pouvoir exécutif des Etats. En 2018, 36 postes de gouverneurs sont en lice : 26 dans 33 états républicains, 9 dans 16 états démocrates et 1 indépendant (Alaska). Les chiffres laisseraient à penser que, là encore, les républicains dominent le paysage des gouvernorats en faisant le compte des Etats. En revanche, en termes population, les populations dirigées par des gouverneurs démocrates sont assez largement plus nombreuses : 197 millions d’habitants contre 132 millions. Les élections devraient rééquilibrer la situation : 538 donne 24 états aux gouverneurs démocrates et 26 aux républicains.