Il ne peut pas s’en empêcher ! On le sait, pour tout coup reçu, Donald Trump en donne dix. En tous cas, c’est la réputation qu’il a bien voulu se faire. Pendant son rallye en Virginie-Occidentale, il n’a pas spécifiquement réagi à la décision de son ancien homme de main Michael Cohen de se mettre à table, pardon de reconnaître ses crimes, et à la sentence infligée à son ancien directeur de campagne Paul Manafort. Il s’est contenté de ses ritournelles habituelles sur les Fake News et la soi-disant collusion.
Mais il n’a pas fallu attendre longtemps. Donald Trump n’a pu s’empêcher d’activer son compte twitter et d’y inscrire de nouveaux messages pas toujours les mieux inspirés.
Concernant le premier, qui a finalement pris le chemin de la raison ou du remord, il ne peut plus grand-chose. Il a donc seulement rédigé un tweet au second degré à l’image d’un avis sur Yelp en ne recommandant pas Michael Cohen comme avocat. Mais il ne devrait pas pousser trop loin la critique, car son ancien protégé a de nombreuses informations dans sa besace qui pourraient intéresser Bob Mueller. D’autant qu’il a fait savoir par son avocat qu’il était prêt à fournir toutes les informations dont il dispose. Evidemment, Donald Trump n’a pu s’empêcher de critiquer son prédécesseur Barack Obama sur une imaginaire violation de campagne. Il est difficile pour Donald Trump de charger son homme de main pendant plus de dix ans. C’est donc Rudy Giuliani, inventeur de la formule, « the truth is not the truth » qui s’en est chargé.
Donald Trump a sans doute autant de compréhension du principe de la séparation des pouvoirs qu’un chimpanzé est capable d’appréhender la théorie de la relativité. On ne commente pas une affaire de justice dit-on couramment. Mais si bien sûr, si on est Donald Trump, on se délecte à commenter les verdicts d’une « Justice », mise entre parenthèses. Paul Manafort a donc été condamné pour de nombreux chefs d’accusation. Cela n’empêche pas Donald Trump de prendre sa défense, de loueur le fait que, jusqu’ici, il n’a décidé de plaider coupable et de coopérer avec la justice : « Such respect for a brave man! ». Certains analystes interprètent ce tweet comme un message directement convoyé à l’intéressé pour lui dire qu’il sera pardonné. Il peut donc tenir bon, se faire condamner à 150 ans de prison, ce n’est pas grave, car Donald Trump, tel Merlin l’enchanteur, les fera voler en fumée. Alors que s’il décide de coopérer et de fournir les informations dont il dispose, l’effet sur l’opinion pourrait être dévastateur.
Cerise sur le gâteau dans cette marée de corruption que pointe le Représentant démocrate de Californie Adam Schiff, les deux premiers congressmen à avoir soutenu le candidat Donald Trump viennent d’être inculpés pour crimes financiers et fraudes financières lors de leur campagne électorale.