Une nouvelle affaire en chasserait-elle une autre ? Donald Trump fait de son mieux pour distraire son audience – sa base – et la détourner des affaires qui ne manquent pas d’intervenir quasi quotidiennement. En fait, les affaires s’accumulent et finiront un jour ou l’autre par faire chuter l’hôte de la Maison Blanche comme elles le firent en 1974 lorsque Richard Nixon fut obligé de donner sa résignation. La question aujourd’hui est quelle affaire sera déterminante et jouera le rôle de la goutte d’eau qui fera déborder le vase. Et le vase est plein à ras bord.
La liste avait commencé avec le général Flynn obligé de quitter son poste de conseiller à la sécurité nationale – qu’on avait presque oublié – pour arriver à Omarosa Manigaut-Newman. Cette dernière a d’abord participé aux émissions de télé-réalité de Donald Trump The Apprentice et The Celebrity Apprentice. Elle a été démocrate jusqu’en 2015 – elle avait posté un tweet en faveur d’Hillary Clinton en 2014 – pour tourner casaque et rejoindre l’équipe de campagne de Donald Trump. Du 20 janvier 2017 au 20 janvier 2018, elle est directrice de la communication de l’Office of Public Liaison à la Maison-Blanche.
Une relation qui ne s’est pas bien terminée puisqu’elle a été démissionnée ou été congédiée, on ne sait pas trop. Elle s’est ensuite attelée à la rédaction d’un livre extrêmement défavorable sur son expérience avec Donald Trump. Omarosa Manigault-Newman est une créature de Donald Trump, mail tel Frankenstein, elle a peut-être dépassé son maître dans la bassesse et l’abjection. Depuis la sortie de son livre, elle passe sur tous les plateaux de télévision en expliquant qu’elle détient les preuves de toutes les allégations qui sont avancées dans le livre. Et quelles preuves puisqu’il s’agit d’enregistrements audio qu’elle a faits à l’insu de ses interlocuteurs. Une habitude qu’elle pratique apparemment depuis longtemps. Et maintenant, elle les distille comme un serpent répand son venin.
La première bande concernait sa soi-disant démission et le dernier entretien qu’elle a eu avec le général Kelly, Chief of Staff de Donald Trump, dans lequel il profère des propos plutôt menaçants. Cet entretien aurait eu lieu dans la « situation room », un endroit ultra protégé où les participants ne doivent en aucun cas apporter leur téléphone portable. Bonjour la sécurité pourrait-on dire !
Le second enregistrement concerne une conversation entre Lara Trump et Omarosa dans laquelle la belle-fille de Donald Trump propose un travail à Omarosa pour une rémunération de 15 000 dollars par mois. Pour faire quoi ? Se taire sur tout ce qui a pu se passer entre elle et tout l’entourage de Donald Trump. Une pratique habituelle de Donald Trump qui a payé plusieurs femmes avec lesquelles il aurait eu des relations sexuelles pour n’en faire aucune publicité.
Bref, on se situe à très haut niveau, sans doute au niveau du caniveau. Donald Trump avait promis de nettoyer le marigot (Drain the Swamp), on constate le résultat.
Et pour attirer l’attention sur un autre sujet, il a ôté l’habilitation de sécurité (Security Clearance) de John Brennan, ancien directeur de la CIA. Le motif : La Maison Blanche n’a pas donné un motif, mais deux. Selon Sarah Sanders, c’est en raison du comportement erratique posant un risque de sécurité nationale, selon le président, c’est en raison de son implication dans l’enquête russe. Et Donald Trump a indiqué que d’autres devraient suivre rapidement.
Jeudi, une quinzaine de hauts responsables de la sécurité nationale et des agences de renseignements ont répondu à l’unisson contre cette atteinte à la liberté d’expression et condamné cette initiative pour intimider un haut fonctionnaire pour ses opinions.
« the president’s action regarding John Brennan and the threats of similar action against other former officials has nothing to do with who should and should not hold security clearances — and everything to do with an attempt to stifle free speech.
Une fois de plus, les républicains ne se sont pas manifestés pour émettre des réserves sur cette décision.
Cet événement va renforcer les soutiens de Donald Trump et Donald Trump lui-même pour remettre sur le tapis le danger du deep state. Peu importe si la majorité de ces personnes ont servi des administrations démocrates et républicaines. Depuis son arrivée à la Maison Blanche a pris la communauté du renseignement pour cible et n’a eu de cesse de l’invectiver.
Si cette affaire va suivre son cours, ce n’est pas pour autant que la précédente l’offensive lancée par Omarosa est pour autant terminée. Car l’ancienne caution de Donald Trump a bien l’intention de faire durer le plaisir et de distiller les vidéos les unes après les autres jusqu’à sortir celle qui fera vaciller Donald Trump. Richard Nixon est tombé à cause des bandes, Donald Trump pourrait bien trébucher à cause d’enregistrements audio.
1 Commentaire
Alain Baritault
Intéressante la manière dont il vient de sortir la “Security Clearance” dont il serait capable d’ôter à n’importe qui met un peu trop son nez dans des affaires qui peuvent être considérées (ou qu’il considère) comme “secrets d’Etat”… Mueller, fais gaffe…!!