He the returned to the issue of Loyalty, saying again, « I need loyalty »
I paused again. « You will always get honesty from » I said.
He paused. « That’s what I want, honest loyalty » he said. This appeared to satisfy him as some of sort of « deal » in which we were both winners.
L’échange, déjà narré à de nombreuses reprises, est évidemment présente dans le livre A Higher Loyalty, Truth, Lies, And Leadership que vient de publier James Comey. L’ancien directeur du FBI a été présent sur tous les médias pour faire la promotion du livre, notamment à l’occasion d’une interview fleuve de 5 heures sur la chaine ABC. Cette publicité faite à l’occasion de la publication de ce livre a évidemment déclenché l’ire du président par de multiples tweets rageurs totalement incontrôlé. Et aussi à l’occasion de la publication des mémos écrits suite aux entrevues avec Donald Trump. [Read the memos here.]
Sur les 14 chapitres, 3 seulement sont consacrés aux échanges entre James Comey et Donald Trump. Dans ce livre, James Comey raconte sa vie professionnelle avec quelques anecdotes sur sa vie personnelle. Mais contrairement à l’ouvrage de Michael Wolff qui évolue entre réalité et fiction, entre faits et interprétation, celui de James Comey est avant tout factuel avec une précision du détail qui caractérise ce haut fonctionnaire, qui a consacré une bonne partie de sa carrière au service public. Les faits, rien que les faits mais tous les faits. C’est seulement à l’épilogue où l’ancien directeur du FBI fait part de ses sentiments.
Ce n’est pas un hasard si James Comey commence par sa fonction d’US Attorney dans le Southern District de New York, l’un des plus prestigieux des 94 Federal Districts des Etats-Unis sous l’autorité de Rudy Giuliani, qui sera plus tard Maire de New York. Dans ce premier emploi, James Comey raconte ses actions la mafia des 5 familles new-yorkaises, dont le comportement n’est pas sans rappeler, suggère l’auteur, celui du clan Trump.
James Comey a servi dans le cadre de différentes fonctions sous trois présidents : George Bush qu’il apprécie, Barack Obama pour lequel il a beaucoup d’estime et de respect et Donald Trump pour qui son jugement est très sévère. Comment un homme de 70 ans qui a passé sa vie à défendre ses propres intérêts en utilisant les plus souvent des moyens discutables, peut-il d’un coup défendre l’intérêt général ? Comment peut-il changer ses pratiques ? En un mot comment peut-il endosser les habits de président et en comprendre les devoirs, les obligations et les limites de la fonction ? Les réponses sont dans les questions.
Et s’il fallait expliciter : « Running a private family-held company is, of course, quite different from running a nation – or even running a large public corporation. You have to deal with various constitutiencies who don’t report to you and to live under a web of laws and regulations that’ don’t apply to a typical CEO ». Bref, pour James Comey, l’expérience professionnelle de Donald Trump ne lui est que de peu d’utilité pour exercer la plus haute charge des Etats-Unis, d’autant que l’occupant de la Maison Blanche n’est pas prêt à se plier aux us et coutumes, aux règles écrites ou non…
Curieusement de la dizaine d’interactions entre Donald Trump et James Comey, toutes ont été, d’après ce dernier, toujours cordiales même si le président – tout comme son premier Chief of Staff Reince Preibus – n’arrive pas à comprendre la distance nécessaire qu’il convient de mettre entre la Maison Blanche et le FBI. La mission du FBI n’est pas de défendre les intérêts du président, mais ceux du peuple américaine, l’état de droit (rule of law) et la Constitution. Toutes sauf, la dernière, celle du 11 avril. Le 9 mai, James Comey apprendra par la télévision qu’il est démis de ses fonctions en voyant Washington avec son avion de fonction, Donald Trump aura la petitesse d’en faire toute une histoire et en tiendra rigueur à Andrew McCabe, son successeur.
James Comey rapporte que John Kelly, le nouveau Chief of staff, lui confie qu’il entend protester contre cette manière « déshonorable » de traiter le directeur du FBI. James Comey lui a répondu que la nation a d’autant plus besoin de personnes comme lui pour cadrer et canaliser Donald Trump.
Dans son épilogue, James Comey ne retient pas ses coups et détaille le peu de considération qu’il a pour son ancien patron, dont le comportement se rapproche plus de celui d’un parrain que d’un président : « This president is unethical, and untethered to truth and institutional values. His leadership is trasactional, ego driven, and about personal loyalty (…) Yes the current president will do significat damage in the short terme ». Mais il se veut pourtant optimiste : « The next president, no matter the party, will surely emphasiez values – truth, integrity, respect and tolerance ».
S’il a peu d’estime pour Donald Trump, James Comey ne semble pas apprécier Hillary Clinton. Il explique en détail les actions entreprises sur l’histoire des emails qui ont collé à la peau de la candidate. Pour quoi il clôt l’enquête en juin, pourquoi il la rouvre 11 jours avec le jour de l’élection pour la fermer le dimanche précédent le mardi 8 novembre 2016. Il semble sincère dans sa démarche en expliquant qu’il l’a fait parce qu’il pensait que c’était juste. On peut le croire mais on peut aussi penser que cette initiative dans les derniers jours de la campagne a fait basculer l’élection. Donald Trump pourrait lui en être reconnaissant.