On le sait, Donald Trump a du mal à faire la différence entre la réalité et ce qu’il pense qu’elle est. Sa conseillère Kellyanne Conway avait inventé la catégorie des « faits alternatifs » remettant en question la fameuse phrase attribuée à l’homme politique Daniel Patrick Moynihan : « Everyone is entitled to his own opinion, but not his own facts ».
Les commentateurs politiques ont logiquement qualifié Donald Trump de « pathological lier ». Le Washington Post recense méthodiquement les mensonges du président actuel et la liste a dépassé récemment les 2000 depuis son entrée à la Maison Blanche. La plupart des hommes et femmes politiques mais aussi des hommes tout court mentent. Parfois sans trop le vouloir parfois avec dessein mais, tous ou presque ont une sorte de surmoi qui doit leur indiquer ce qu’ils font. Pour ce qui les concerne, Donald Trump n’a sans doute même pas conscience qu’il ne dit pas la vérité. Pire, peut-être pense-t-il qu’il suffit qu’il énonce quelque chose pour qu’elle devienne réalité.
Une attitude qui s’applique tout autant aux questions majeures qu’à des petits sujets insignifiants. Cela avait commencé par la taille de la foule qui avait assisté à son inauguration. Et continué à un rythme difficile à suivre. Dernier en date, le tweet qui a suivi son discours sur l’État de l’Union. Donald Trump aurait pu écrire que c’était le plus grand discours sur l’État de l’Union de l’histoire des Etats-Unis. Personne n’aurait pu le contredire sur une base factuelle puisqu’il s’agit là d’un jugement (très personnel il est vrai). Mais Donald Trump n’a pu résister, il a fallu qu’il écrive que son discours avait réuni la plus audience télévisuelle de toute l’histoire. Une vérification basée sur une simple recherche sur Internet montre qu’il n’en est rien. Depuis que l’institut Nielsen analyse ces données les chiffres sont les suivants : George W. Bush : 62 millions en 2003 ; Bill Clinton 53 million en 1998 ; W. Bush 51.8 millions en 2002; Obama 48 millions en 2010; et Bill Clinton 45.8 millions en 1994.
Une déclaration dont la trivialité le dispute au ridicule. Mais c’est comme ça, c’est Donald Trump.