44 % des Américains considèrent la situation du pays actuel de manière positive contre 34 % négativement. C’est ce qu’indique l’institut Gallup dans un sondage réalisé à l’occasion du discours sur l’Etat de l’Union, un rendez-vous important dans la vie politique américaine.
George Washington avait délivré le premier discours le 8 janvier 1790 mais Thomas Jefferson interrompit cette pratique jugée trop monarchique. Le discours était alors lu par un intermédiaire jusqu’en 1913, année à laquelle Woodrow Wilson remit cette pratique au goût du jour qui a été adoptée ensuite par la majorité des présidents. Le dernier président à avoir fait lire son discours est Jimmy Carter.
Certains discours ont marqué les esprits. Ce fut le cas de Lyndon Johnson qui, en janvier 1964, quelques semaines après le traumastisme lié à l’assassinat de John Kennedy, lança sa politique de « lutte contre la pauvreté ». Ou encore de Gerald Ford qui, en janvier 1975, déclara « the state of the Union is not good… ». Les États-Unis venaient de sortir du scandale du Watergate, étaient encore englués dans la guerre du Vietnam, avaient été confrontés à la première crise pétrolière et devaient faire face à un chômage élevé. C’est d’ailleurs à cette période que l’indice Gallup est à son plus bas niveau sur la période allant 1959 à nos jours. Un tiers seulement des Américains considéraient alors la situation de l’Amérique de manière positive. Dans son discours de janvier 2002, juste après les événements du 11 septembre 2001, George W. Bush avait identifié la Corée du Nord, l’Iran et l’Iraq comme les principales menaces des États-Unis et les avait déclarées comme « l’axe du mal ». Une déclaration étonnante lorsqu’on se souvient que sur les 19 terroristes responsables des attentats, 15 étaient d’origine saoudienne.
On le sait, la polarisation est très forte actuellement aux États-Unis et le principal critère qui positionne les Américains sur les différents sujets est leur appartenance politique. Autour de cette moyenne de 44 %, les Républicains se situent à 69 % alors que les démocrates sont à 28 %.
Depuis l’an 2000, le plancher avait été atteint en 2010. Les États-Unis venaient à peine de sortir de la crise des subprimes généralisée en crise économique et financière avec toutes les conséquences sociales que l’on sait. La politique de relance de Barack Obama a permis au pays de retrouver le chemin de la croissance, une situation dont a hérité Donald Trump et dont il n’est pas avare de s’attribuer le crédit.
Maintenant quelle va être la tonalité du discours de Donald Trump ? Négative et noire à l’instar de son discours d’investiture ou hyperbolique et dithyrambique sur la situation conséquence d’une action énergique de l’actuel président. On peut plutôt miser sur la deuxième hypothèse si l’on juge par la teneur de ses tweets récents. Dans son discours sur l’Etat de l’Union de 1974, Richard Nixon demandait que toutes les initiatives sur l’enquête soient arrêtées et affirmait haut et clair qu’il ne renoncerait pas.
Mr. Speaker, and Mr. President, and my distinguished colleagues and our guests: I would like to add a personal word with regard to an issue that has been of great concern to all Americans over the past year. I refer, of course, to the investigations of the so-called Watergate affair. As you know, I have provided to the Special Prosecutor voluntarily a great deal of material. I believe that I have provided all the material that he needs to conclude his investigations and to proceed to prosecute the guilty and to clear the innocent.
I believe the time has come to bring that investigation and the other investigations of this matter to an end. One year of Watergate is enough.
Que fera Donald Trump ? Quelle sera l’attitude des Républicains : « The rule of trump or the rule of law » ?