On en parlait depuis un moment. C’est arrivé. Alors que George Papadopoulos, Paul Manafor et Robert Gates pouvaient être considérés comme respectivement des petites et moyennes prises (Circulez, il n’y a rien à voir !), Michael Flynn, est, lui, a classé dans la catégorie des gros poissons. L’ancien conseiller à la Sécurité Nationale de Donald Trump (Michael Flynn : What’s next ? Who’s next ?) en poste pendant 24 jours et l’ancien conseiller du candidat pour les affaires étrangères et de sécurité plaide coupable pour avoir menti à un agent du FBI en deux occasions, en niant des conversations avec Sergey Kislyak, ancien ambassadeur russe aux Etats-Unis.
Une première fois concernant un vote au Conseil de sécurité des Nations Unies visant à condamner Israël sur les installations en territoire occupé, une seconde fois pour demander à la Russie de restreindre ses velléités de représailles suite aux sanctions prises par l’administration Obama.
En choisissant de plaider coupable et de coopérer avec le FBI, Michael Flynn allège considérablement les peines encourues. Mentir au FBI peut causer une peine de 5 ans d’emprisonnement.
Est-ce qu’il y a là des informations pouvant conduire à la certitude d’une collusion, voire d’une conspiration ? Il est encore trop tôt pour le conclure même si certains n’hésitent à prendre un peu les devants. C’est l’avis de John Brownley, ancien procureur fédéral qui considère que cet événement est très important pour trois raisons :
- Il s’agit de l’ancien conseiller à la Sécurité nationale, un des postes les plus importants de l’administration ;
- Parce qu’il a décidé de coopérer avec le FBI ;
- Par le message qu’il envoie aux autres suspects en établissant clairement la comparaison entre un Michael Flynn qui coopère et ainsi risque des sanctions très légères et un Paul Manafort qui lui ne plaide pas coupable et ne veut pas coopérer et encoure des peines très lourdes.
Mais Michael Flynn présente deux faiblesses de taille. Son passé ternit considérablement sa crédibilité. Tous les faits qu’il pourra révéler devront être corroborer. Rappelons qu’il a été renvoyé par Barack Obama et qu’il a dû démissionner en tant que conseiller de Donald Trump. Sans parler des affaires peu transparentes auxquelles il a été mêlé et les histoires de son propre fils. Et jusqu’ici conclut John Browley, aucune preuve n’a à ce jour été produite quant à une possible collusion ou conspiration.
Robert Mueller avance méthodiquement en sortant de temps en temps des informations substantielles. Même si la Maison Blanche a sorti un communiqué affirmant que ce qui arrivait à Michael Flynn ne concernait que lui, il est assez sûr que l’inquiétude des protagonistes dans cette affaire jusqu’au plus haut niveau a dû monter d’un cran.