La réforme fiscale, qui était l’un des quatre piliers de la « sagesse » de Donald Trump avec le mur, le Repeal and Replace de l’Obamacare et le projet de construction d’infrastructure a été votée par la Sénat : 51 contre 49 : 51 Républicains pour, 48 Démocrates contre et un sénateur républicain Bob Corker qui a voté contre parce qu’il considère que cette loi va gonfler les déficits et la dette. Un sujet pour lequel les Républicains sont traditionnellement sensibles mais qu’ils ont totalement mis sous le tapis pour cette occasion.
Adieu le « bipartisanship » ou plutôt au diable le bipartisanship pourvu qu’on ait une loi, fut-elle aussi mauvaise. Jusqu’ici le Congrès n’avait voté aucune loi liée à l’un de ces quatre projets. Mais ce n’est pas fini car il falloir maintenant passer par l’étape dite de reconcialition des deux projets de lois votés, l’un par la Chambre des Représentants et l’autre par le Sénat. Même Donald Trump qui n’a pas l’habitude de finasser l’a bien compris avec un tweet plutôt modeste totalement contraire à ce qu’il publie habituellement.
Trop d’impôt tue l’impôt, pas assez d’impôt annihile l’impôt
Cette soi-disant réforme fiscale est en fait une réduction fiscale pour les plus riches et les entreprises dont le taux d’imposition après bénéfices va tomber de 35 à 20 %. Elle est l’aboutissement d’une idéologie lancée avec la révolution conservatrice de Ronald Reagan dans les années pour qui le gouvernement « qui est le problème » devait être réduit à sa portion congrue – sauf les dépenses militaires – et les taxes minimales. Après l’intermède démocrate de Bill Clinton, George W. Bush est revenu à la charge avec une nouvelle vague de réduction d’impôts dont le résultat s’est soldé par une augmentation des déficits et la plus grande crise économique et financière depuis la grande dépression de 1929. Barack Obama a donc été contrant de sauver ce qu’il était possible de sauver et de pratiquer une politique de relance, notamment en faisant du Quantitative Easing, version moderne de la planche à billet, permettant de relancer l’économie. Une situation sur laquelle surfe Donald Trump mais pour laquelle il reprend tout le crédit à son compte (on n’est jamais mieux servi que par soi-même) et qui se prolonge aujourd’hui. Avec comme effet secondaire une augmentation sensible de la dette. Mais y avait-il une autre alternative ?
Et Donald Trump est arrivé – contre toute attente, tout en étant minoritaire et peut-être avec l’aide des Russes – et parachève ce mouvement de réduction des impôts en l’amplifiant considérablement. Avec l’arrivée de Donald Trump prêt à faire voter n’importe quoi pour dire ensuite dire quoi, les Républicains se sont lâchés et sont allés au-delà de leurs espérances. Pendant les scandales à la Maison Blanche, les travaux continuent au Sénat. Ils répètent à qui veut bien les entendre que cette loi est destinée à relancer l’économie et en faveur des classes moyennes. Emmanuel Macron pourtant surnommé le président des riches joue vraiment petit bras par rapport à Donald Trump qui voit les choses en grand. Car ce sont plutôt les riches qui vont bénéficier de cette loi et plus ils sont riches plus ils vont en bénéficier. Depuis trente ans, le salaire des classes moyennes stagne et la plus grande part de la croissance est captée par les classes les plus favorisées. Cette loi va donc donner un coup d’accélérateur aux inégalités.
La réduction des impôts relancera l’économie et ramènera donc plus de taxes. Tel est le raisonnement des soutiens de cette loi dite « revenue neutral ». L’économie Vaudou comme on l’avait appelée du temps de Reagan. Cette hypothèse est contredite par trois modèles différents qui estime le coût de cette dette entre 500 milliards et 1 390 milliards sur dix ans.
En majorité, les Américains rejettent cette loi qui n’est pas ce que les Républicains essaient de faire si l’on en croit un sondage réalisé le 15 novembre par Quinnipiac University
American voters disapprove 52 – 25 percent of the Republican tax plan. Republican voters approve 60 – 15 percent, with 26 percent undecided. All other party, gender, education, age and racial groups disapprove.
The wealthy would mainly benefit from this tax plan, 61 percent of American voters say, while 24 percent say the middle class will mainly benefit and 6 percent say low-income people would mainly benefit.
American voters say 59 – 33 percent that the Republican tax plan favors the rich at the expense of the middle class.
Only 16 percent of American voters say the Republican tax plan will reduce their taxes, while 35 percent of voters say it will increase their taxes and 36 percent say it won’t have much impact on their taxes.
Only 36 percent of voters believe the GOP tax plan will lead to an increase in jobs and economic growth, while 52 percent do not believe it.
American voter opinions on some of the elements of the Republican tax plan are:
– 49 – 45 percent that lowering the corporate tax rate from 35 percent to 20 percent is a bad idea;
– 58 – 30 percent that doubling the standard deduction is a good idea;
– 59 – 30 percent that eliminating the deduction for state and local income taxes is a bad idea;
– 48 – 43 percent that eliminating the estate tax is a good idea.
“The sentiment from voters: The GOP tax plan is a great idea, if you are rich. Otherwise, you’re out of luck,” Tim Malloy, assistant director of the Quinnipiac University Poll said.