On se souvient que le FBI avait réussi à coincer Al Capone pour de « simples » malversations comptables et non pour tous les crimes qu’il avait pu commettre. A chaque investigation criminelle, c’est l’expression « Follow the money » qui ressort régulièrement. Ce fut l’expression vedette du film « Les hommes du président » qui relatait le scandale du Watergate. A nouveau, l’expression se révélera peut-être le principe actif de l’enquête en cours sur l’influence de la Russie sur les élections de 2016.
Pour l’heure, deux personnes, Paul Manafort et Rick Gates, viennent d’être inculpés notamment pour fraude fiscale, blanchiment d’argent et conspiration avec un pays étranger. C’est donc une étape importante qui vient d’être franchie dans l’enquête menée par Bon Mueller. Pour l’instant, elle ne met pas en cause directement l’équipe de campagne et ne conclut pas à une possible collusion avec la Russie mais elle n’infirme pas le contraire, loin de là. C’est évidemment très embêtant pour Donald Trump. Car cette inculpation n’est pas la fin d’un processus mais plutôt le début.
En tous cas, on peut faire crédit à Donald Trump sur sa constance à dire et redire qu’il n’y avait aucune collusion entre son équipe de campagne et la Russie. On a du mal à imaginer qu’il ait pu dire le contraire. Mais depuis quelques jours, on sentait une certaine fébrilité chez le président qui s’est accentuée depuis l’information publiée vendredi dernier selon laquelle Bob Mueller avait obtenu une inculpation d’un « Grand Jury » dont l’annonce devait être faite ce matin.
Bizarrement, le mot collusion a été utilisé par Donald Trump pour dénoncer l’accord entre Ted Cruz et John Kasich censé lui barrer la route vers la nomination.
A partir de mai 2017, Donald Trump a essayé de tirer parti de la moindre déclaration pour répéter qu’il n’y avait pas de collusion : « il n’y a aucune évidence qu’il y a collusion » se transformant immédiatement en « il est clair qu’il n’y a pas collusion ». Et chaque fois que des informations pour le moins troublantes sont sorties, Donald Trump a fait marcher la machine à tweet à plein régime.
Ces derniers jours, dans un effort concerté pour détourner l’attention, Donald Trump et ses soutiens ont essayé de faire porter le chapeau à (Crooked) Hillary, à Barack Obama et cette affaire sur une mine d’uranium et aux démocrates en général.
Maintenant, Donald Trump a le pouvoir d’accorder son pardon (comme il l’a déjà pour le Sheriff Arpiao) et de démettre Bob Mueller via le ministère de la Justice. Mais le prix politique serait sans doute maximal car des telles mesures pourraient, cette fois, lancer la procédure d’Impeachment. Les républicains sont prêts à pardonner beaucoup à leur président mais jusqu’à une certaine limite.