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Collusion, quelle collusion ?

Donald Trump avait pu s’échapper du Swamp pendant quelques heures, invité par Emmanuel Macron pour assister aux cérémonies du 14 juillet pour fêter le 100e anniversaire de l’entrée en guerre des Etats-Unis pendant la Première Guerre mondiale. Lors de la conférence de presse, la première des 4 questions autorisée à la presse a évidemment concerné cette affaire. La réponse de Donald Trump qui a répété que son fils était « bon garçon » (au passage, il a le même âge qu’Emmanuel Macron) et que la plupart des personnes impliquées dans un campagne électorale à qui on aurait proposé des informations contre la partie adverse les auraient acceptées. Donald Trump a par ailleurs présenté Natalia Veselnitskaya comme une avocate « privée » sans aucun lien avec le Kremlin.

Interviewé par Sean Hannity sur la chaîne « amicale » Fox News, Donald Junior a évidemment diminué l’intérêt et l’importance de cette réunion qui s’est tenu dans la Trump Tower le 9 juin 2016. Et a affirmé qu’il était prêt à coopérer et à dire toute la vérité. Sauf que le lendemain, on apprenait qu’une cinquième personne assistait à cette réunion, un russo-américain probablement impliqué dans des affaires de contre-espionnage. Et la liste n’est sans doute pas close. Pendant ce temps, Jared Kushner a modifié pour la troisième fois, le formulaire qu’il avait rempli pour avoir accès aux informations sensibles. L’avocat de Donald Trump a affirmé que le président n’a pris connaissance de cette réunion que le week-end dernier.

Ce que confirme des conversations « off-the-record » avec la presse (Source : Washington Post). Mais on peut se demander raisonnablement comment trois des plus importants collaborateurs de Donald Trump pendant la campagne ont pu participer à une réunion pour obtenir des informations pouvant nuire à Hillary Clinton sans en parler à leur chef. Ce n’est pas vraiment crédible. Par ailleurs, juste après cette réunion, Donald Trump avait indiqué lors d’un meeting de campagne qu’il serait en mesure de révéler des informations très compromettantes sur Hillary Clinton quelques jours plus tard.

Pour de nombreux commentateurs conservateurs, la coupe est pleine : George Will, Charles Krauthammer (Bungled collusion is still collusion), William Kristol qui s’est fendu d’un tweet assez drôle (voir ci-dessous), Bill Shepard Smith… Mais les Sénateurs ou les Représentants républicains n’ont pas encore beaucoup bougé. Les premiers sont trop occupés à la loi santé dont le vote encore très incertain devrait intervenir mardi. Si cette loi est votée et dont les conséquences décrites par le CBO sont plutôt désastreuses, la machine à célébration va se mettre en marche et Donald Trump ne va pas se gêner pour lancer la propagande. Le vote a été reporté d’une semaine car John McCain doit subir une intervention chirurgicale et les républicains ne peuvent pas se permettre de perdre une seule voix.

Parmi les autres affaires qui viennent d’être mis au grand jour et qui font l’objet d’une enquête, il est question de savoir si Jared Kushner, conseiller spécial et gendre de Donald Trump, responsable pendant la campagne du digital, a utilisé l’aide des russes pour cibler des messages anti-Hillary sur des zones particulièrement stratégiques. Il faut se souvenir que dans trois états – traditionnellement démocrates dans la Rust Belt, le Wisconsin, La Pennsylvanie et le Michigan, Donald Trump avait rallé toutes les voix des grands électeurs avec seulement 77 000 voix populaires de plus qu’Hillary Clinton. Ces grands électeurs avaient donné la majorité à Donald Trump et donc la présidence. Avec près de 3 millions de voix de moins qu’Hillary Clinton, il faudra toujours le rappeler.

Quid des explications sophistiquées des « petits blancs col bleu en colère », laissés-pour-compte de la mondialisation, wall people contre web people ; Elles restent toujours d’actualité et doivent être prises en compte. Mais l’explication majeure du résultat serait alors beaucoup plus simple : nombre d’électeurs se seraient fait manipulés par de fausses informations diffusées par des réseaux sociaux alimentés par des russes et ciblés par l’équipe de campagne de Donald Trump. Pour l’heure rien n’est avéré, mais l’enquête est en cours.

La barque commence à être bien chargée !

 

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