« Repeal and Replace » tel est le refrain que la grande majorité des Républicains, au Sénat et à la Chambre des Représentants ont chanté dès la l’Obamacare a été voté en 2010. Ils s’y sont essayé une soixantaine de fois pendant qu’ils avaient la majorité entre 2010 et 2016. Sans succès.
Pendant toute sa campagne, Donald Trump l’avait promis au peuple américain. Dès le premier jour où il entrerait à la Maison Blanche, il ferait passer une nouvelle loi, beaucoup plus belle, avec du « cœur » pour reprendre l’expression bizarre qu’il a employée. Donald Trump avoir du cœur ? Un peu comme si on demandait à une bactérie d’avoir un cerveau. La réforme de la couverture maladie réalisé d’un trait de plume comme le mur, qui serait construit et payé par les Mexicains, ou la réforme fiscale, qui serait « la plus belle jamais réalisée de toute l’histoire des Etats-Unis ».
La Chambre des Représentants s’y est pris à deux fois mais a finalement réussi à voter une nouvelle loi. Suite à une initiative assez bizarre avait célébré l’événement par une petite sauterie dans les jardins de la Maison Blanche. Et puis rien… En fait, un petit groupe de sénateurs travaillaient dans le secret pour pondre une nouvelle version qui a été révélée jeudi dernier. Le procédé n’est pas vraiment nouveau, les démocrates avaient fait pareil pour préparer l’Obamacare. La différence est qu’il voudrait précipiter le vote avec la fin de session du 4 juillet.
Techniquement, les Républicains ne peuvent pas perdre plus de 2 voix (52-48), en cas d’égalité, il pourrait compter sur le vote de Mike Pence pour emporter le vote. Ensuite, il faut séparer les sénateurs en deux catégories ; ceux qui vont passer devant les électeurs en novembre 2018 (un tiers des sénateurs) et les autres. Les premiers sont beaucoup plus conscients des enjeux et savent que les électeurs se rappelleront à leurs bons souvenirs. Pour les autres, l’échéance est plus lointaine.
Coming up with a health care bill in the Senate that could be passed by a simple majority through the budget-reconciliation process usually would be easy with a 52-48 vote edge and a vice president in place to break a tie. But this time, it will be hard.
Charlie Cook – No Easy Wins for GOP Lawmakers Under Trump
Par rapport à la loi, ils peuvent être classés en trois catégories. La grande majorité qui veut seulement se défaire de l’Obamacare, quoi qu’il en coûte aux Américains, notamment les 23 millions qui devraient perdre une couverture de santé. Le clan des extrémistes qui pensent que la loi ne va pas assez loin et qu’elle n’est pas assez radicale parmi ceux-ci, on peut citer Rand Paul, Ted Cruz, Mike Lee. Et puis il y a les modérés, une petite poignée, qui avaient part de leurs préoccupations sur les conséquences d’une telle loi. Et puis, il y aussi Ren Johnson, le sénateur du Winconsin qui trouve qu’on ne lui donne pas assez de temps pour étudier la loi.
Pour résumer, la loi est loin d’être votée, un peu comme un match de tennis, il faudra attendre le dernier point pour connaître le gagnant du match.
Si elle ne l’est pas, Donald Trump aura toujours la possibilité de mettre ça sur le dos des démocrates qui font de l’obstruction. NICE !
Si elle l’est, le processus dit de réconciliation selon lequel les représentants et les sénateurs devront voter sur le même texte issu des deux textes devra être mis en œuvre. Bref, ce n’est pas encore joué. D’autant que l’affaire russe gronde et que l’enquête commence à avancer et pourrait bien reprendre le dessus de l’agenda.