Donald Trump serait-il atteint d’Attention deficit hyperactivity disorder (ADHD)[1] ou trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité ? A défaut de réalisations concrètes et aucune loi passée au Congrès où pourtant il aurait la majorité dans les deux chambres, Donald Trump et sa famille ont réussi au moins une chose : saturer l’espace médiatique. Plutôt de manière négative mais peu importe c’est là un exploit qui doit satisfaire son égo et sa personnalité narcissique. Dans leurs présentations respectives, David Cay Johnston (The Making of Donald Trump) et Tony Schwartz (le « nègre » du best-seller The Art of the Deal) ont tous deux mis l’accent sur la difficulté de Donald Trump à centrer son attention sur un sujet très longtemps.
L’observation des dernières semaines montre clairement une succession d’initiatives fortes mais le plus souvent sans lendemain lancées parfois de manière impromptue et imprévue. Après l’échec du Trumpcare qui devait remplacer l’Obamacare dès la première semaine de présidence, Donald Trump a porté son attention sur la Syrie en ordonnant le lancement de 59 missiles Tomahawk sur le gouvernement de Bachar Al-Assad. Alors qu’ici, l’ennemi principal ennemi était ISIS (Daesh). Une frappe sans lendemain dont l’objectif stratégique n’a jamais était clairement exposé mais qui était seulement destiné à punir le gouvernement syrien d’avoir utilisé des armes chimiques. Quatre ans plus tôt, dans des circonstances comparables mais bien plus lourdes (on ne rentrera pas dans la comptabilité macabre du nombre des victimes), Donald Trump avait intimé son prédécesseur de ne surtout pas intervenir en Syrie.
En même temps, Donald Trump reçoit son alter ego chinois dans son club privé de Mar-a-Lago et changé à 180° sa perception de la Chine, devenu un partenaire fréquentable qui ne manipule plus sa monnaie et qui peut aider dans la crise Nord-Coréenne. C’est d’ailleurs pendant le dîner que Donald Trump a annoncé à son hôte de l’attaque sur la Syrie. Puis, l’OTAN qui était obsolète ne l’est plus.
Quelques jours plus tard, ce fut la crise Nord-Coréenne avec des déclarations directes et un peu va-t-en guerre face au fou dictateur, à moins que ce soit l’inverse, de Pyongyang. Déclarations appuyées par le lancement de la bombe conventionnelle la plus forte jamais larguée sur un cache terroriste en Afghanistan comme preuve de sa détermination ou de sa folie (une déclination de l’idée du madman théorisée par Nixon[2]) à appuyer sur la gâchette. Un épisode resté sans lendemain d’autant que le jour du 105e anniversaire du grand-père du dictateur fou qui devait être l’occasion de faire un nouveau test nucléaire ne s’est pas réalisé. Il ne fait nul doute que la Corée du Nord ne l’a pas repoussé aux calendes grecques.
Ce fut à nouveau le repeal and replace de l’Obamacare qui tel le Phoenix devait renaître de ses cendres. Opération de communication sans lendemain. Entre temps, à la surprise générale, même de ses proches collaborateurs dont le ministre des finances, Donald Trump nous annonce qu’il va annoncer sa réforme fiscale le mercredi 26 avril. Peu avant Steve Mnuchin avait déclaré : « Tax reform is way too complicated ».
Entre temps, Donald Trump a relancé l’idée de son mur pour éviter que les violeurs Mexicains ne déferlent sur les Etats-Unis en demandant cette fois au Congrès de trouver le financement. Alors qu’il avait répété à l’envi que les Mexicains paieraient pour le mur. Hors de questions pour ceux parmi les républicains qui se veulent les gardiens de la rigueur budgétaire. Bon, on reparlera du mur en septembre.
Après avoir été stoppé dans sa deuxième version de son Muslim Ban, Donald Trump vient de subir un nouvel affront d’un juge qui bloque cette fois le décret sur les sanctuary cities.
Sur cette période, Donald Trump a signé 25 Executive Orders, plus qu’aucun président depuis la deuxième Guerre mondiale. Quelle est la raison de cette frénésie d’initiatives désordonnées ? Cette semaine sera celle de tous les dangers et se ponctuera par la fin de la période des 100 premiers jours, une échéance qui n’a aucune existence officielle mais qui revient à chaque premier mandat de chaque présidence depuis Franklin Roosevelt. Celle-ci constituant le marqueur avec lequel les médias comparent les présidents. Et donc les présidents veulent s’en sortir au mieux. Avec la date qui se rapproche, Donald Trump a pris ses précautions en tweetant que c’était là une idée très arbitraire, qui n’avait pas grand sens (il a plutôt raison car s’il accomplissait quelque chose de grand au 102e jour, cela ne changerait rien) d’autant que quel que soit le résultat les failing medias ne manqueraient pas de dire que les 100 premiers jours de Trump sont un échec. Il a encore raison. Mais comment dire autrement !
https://youtu.be/esWj02RYw00
[1] Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité est un trouble neurobiologique caractérisé par des difficultés de concentration qui peut s’accompagner ou non d’hyperactivité ou d’impulsivité. Il en existe des manifestations mixtes, certaines où l’impulsivité et l’instabilité sont dominantes, d’autres où les troubles avec inattention dominent.
[2] The madman theory was a feature of Richard Nixon’s foreign policy. He and his administration tried to make the leaders of hostile Communist Bloc nations think Nixon was irrational and volatile. According to the theory, those leaders would then avoid provoking the United States, fearing an unpredictable American response (source : Wikipedia)