Cette année, les élections françaises suscitent un intérêt particulier dans les médias américains. D’abord, elles sont plus difficiles à défricher que par le passé où deux grands partis s’affrontaient, souvent comparés aux démocrates et aux républicains, auxquelles s’est durement ajouté l’extrême-droite. Ensuite, elles s’inscrivent dans une série d’élections fondues sous le double signe du nationalisme et du populisme. Il y a d’abord eu le Brexit qui mettait un coin dans la construction européenne et permettait aux Américains de voir dans le Royaume-Uni un allié revenant au bercail de l’alliance historique anglo-américaine. Puis quelque moins, l’élection de Donald Trump contre le souhait et toutes les prédictions de la quasi-totalité des médias américaines. Dans ces conditions, comment lire les élections présidentielles 2017 car les schémas habituelles droite-gauche ne sont plus suffisant pour comprendre les phénomènes ? Les Français vont-ils tomber dans le populisme de Marine Le Pen dont les médias ne se risquent pas affirmer qu’elle ne sera pas élue. Chat échaudé craint l’eau froide !
La candidate de l’extrême-droite Marine Le Pen attire l’attention du New York Times (Attack on Champs-Élysées Injects More Uncertainty Into French Vote ; A Guide to the French Vote (and How It Relates to ‘Brexit’ and Trump) en raison des thèmes défendus par le Front National et qui font écho à certains développés avec subtilité par Donald Trump : « Beaucoup de Mexicains qui viennent illégalement aux Etats-Unis sont des violeurs, il faut donc construire un mur et le faire payer par le Mexique ». Autant dire qu’il n’y aura pas de mur que de toute façon les Mexicains n’auraient pas financé.
Of the candidates, Ms. Le Pen has arguably drawn the most attention from journalists, because of her hard-line stance on immigration, her grim warning that a declining France is losing its identity and her party’s record with Jews and Muslims, among other communities.
Le quotidien ne peut évidemment pas faire l’économie s’interroger sur l’effet possible de l’attaque terroriste de jeudi soir sur les Champs-Elysées citant une déclaration de Marine Le Pen qui reprend un thème cher à Donald Trump :
“For 10 years, under the governments of left and right, everything has been done to make us losers,”
La grille de lecture du très sérieux Foreign Affairs (France’s Election Is Trump vs. Merkel vs. Modi vs. Corbyn ; The French are still undecided – and, increasingly, the rest of the world is, too) ne reprend pas le traditionnel clivage droite-gauche mais utilise un positionnement selon deux critères : l’identité nationale (cosmopolitan identity) et la mondialisation de l’économie (Globalized economy). Sur le quadrant politique à 4 cases qui couvre l’ensemble de l’échiquier politique, il positionne les 4 principaux candidats. Plus de place pour d’autres candidats donc. De fait, l’article ne mentionne pas Benoit Hamon, représentant du parti socialiste qui constitue l’armature de la gauche depuis près d’un demi-siècle. D’ailleurs, le candidat du PS qui représente le parti du président qui ne se représente pas – un première dans la 5e république – et le parti du président en place va peut-être se retrouver au niveau historiquement bas (5 %) de Gaston Deferre et de la SFIO aux élections de 1969.