La conférence de presse donnée par Donald Trump ce mercredi 11 janvier – initialement prévue le 15 décembre – était censée apporter des réponses sur les conflits d’intérêt auxquels Donald Trump est confronté. Mais le nombre de sujets à traiter lui a permis de les survoler et de les traiter de manière allusive sans apporter de réponse au fond.
La question du conflit d’intérêt a bien été scénarisée avec l’intervention de son avocate Sheri Dillon du cabinet Morgan Lewis and Bockius pour donner quelques informations du plan que Donald Trump lui-même a défini dans des termes simples et compréhensibles par tous :
« I’m going to be doing is my two sons, who are right here, Don and Eric, are going to be running the company. They are going to be running it in a very professional manner. They’re not going to discuss it with me. Again, I don’t have to do this. They’re not going to discuss it with me ».
En un mot, je transfère mes affaires à mes deux fils et nous n’en parlerons pas en rappelant que « I have a no conflict of interest provision as president (…) I could actually run my business, I could actually run my business and run government at the same time (…) But as president, I could run the Trump organization, great, great company, and I could run the company — the country. I’d do a very good job, but I don’t want to do that ».
Donc son plan est censé clore le problème. Sauf que peu après sa conférence de presse, Walter Shaub, Director of U.S. Office of Government Ethics (OGE), une institution créée en 1978 à la suite du Ethics of Government Act suite au scandale du Watergate, a écrit un document de quatre pages dans lequel il explique que ce plan ne répond pas à la question posée : « The plan the President-elect has announced doesn’t meet the standards than (…) every president in than past for decades has met ».
Dans son document, Walter Shaub se félicite de la manière avec laquelle Rex Tillerson, le futur Secretary of State a traité ses affaires par opposition à la façon défaillante de Donald Trump. Il rappelle que l’OGE n’est pas une institution visant à contrôler et éventuellement réprimer mais plutôt à prévenir les problèmes liés aux conflits d’intérêt. « We can’t risk the perception that government leaders would use their official positions for profit ».
La solution choisie n’apporte donc pas la réponse d’autant que comme l’a déclaré sa propre avocate, « Il ne peut pas oublier ce qu’il sait comme par exemple qu’il possible la Trump Tower comme le reste de ses actifs ».
La seule solution acceptable aux yeux du patron de l’OGE serait que Donald Trump vente ses biens : « Nothing short of divestiture will resolve these conflicts ».
Quant à l’idée que le président ne peut pas avoir de conflits d’intérêt, Walter Shaub ne partage pas cette idée. Le sens commun nous le dicte. Et de rappeler le principe biblique : « un homme ne peut pas servir deux maîtres ». Par ailleurs, un président ne peut pas être soumis à des règles moins strictes que ses subordonnées.
Mais toutes ces considérations sont peut-être totalement étrangères à Donald Trump qui doit certainement avoir un système de principes très élastique et une règle de vie pour viatique : mon intérêt d’abord (peut-être même : “seul mon intérêt compte”).