Bon appétit, messieurs !
Ô ministres intègres !
Conseillers vertueux ! Voilà votre façon
De servir, serviteurs qui pillez la maison !
Donc vous n’avez pas honte et vous choisissez l’heure,
L’heure sombre où l’Espagne agonisante pleure !
Donc vous n’avez ici pas d’autres intérêts
Que remplir votre poche et vous enfuir après !
Les problèmes de conflits d’intérêt semblent donc devenir le scotch qui va coller à la peau de l’Exécutif et des membres du Congrès. Donald avait annoncé une conférence de presse le 15 décembre qui fut annulée. Il faudra attendre le 11 janvier pour savoir ce que le président élu a décidé concernant ses affaires. Mais il avait déjà indiqué lors de sa rencontre avec le New York que le président ne pouvait pas avoir de conflit d’intérêt. Pourquoi ? Tout simplement parce que ce n’était pas possible. Evidemment, il reste l’Emolument Clause (Conflits d’intérêt ? Quels conflits d’intérêt ?) qui le menace dès qu’il aura prêté serment le 20 janvier prochain.
Dès leur première journée de session que pensez-vous que le 115e congrès fit ? Ils ont réélu Paul Ryan comme leur nouveau Speaker. C’est normal même si certains avaient émis quelques doutes sur sa réélection. N’avait-il pas été affaibli en ne soutenant pas le président élu ? Mais tout cela s’est depuis normalisé et Paul Ryan semble s’être rallié avec le futur homme de Washington. Et ensuite ? Ils ont tant à faire et se sont préparer tout 2016 pour ce moment : Supprimer l’Obamacare (Le « Replace » on verra après et tant pis pour les 20 nouveaux millions d’assurés dont on ne sait pas trop ce qu’il va leur advenir), faire des coupes sombres dans le programme Medicaid (l’assurance santé pour ceux qui n’ont pas de ressources), Supprimer le Consumer Bureau, l’agence de défense des consommations mis en place par Barack Obama, Supprimer la loi Dodd-Frank, votée après la crise de financière de 2008 pour apporter un peu de régulation (que les banques n’aiment pas), privatiser le programme des Vétérans et aussi réduire la pression fiscale… Bref, un programme conséquent qui ne sera sans doute aussi simple à réaliser même s’il s’agit principalement d’effacer les traces du mandat d’Obama.
https://youtu.be/o36gHGBEkUs?t=16m57s
Le premier jour de cette session, les représentants ont quasiment anéanti l’Office of Congressional Committee (OCE), une commission indépendante composée de six membres, dotée de sa propre équipe pour conduire les enquêtes, mise en place en 2008 sous la houlette de Nancy Pelosi, la Speaker démocrate de l’époque suite à plusieurs scandales qui avaient des représentants sous les barreaux. Cette commission est désormais placée sous la responsabilité du House Ethics Committee (HEC). Cette nouvelle tutelle de l’OCE lui enlève toute latitude de diriger ses propres affaires d’autant qu’elle ne peut s’appuyer sur des dénonciations anonymes lancer ses propres enquêtes et que le résultat de ces dernières devra passer par le filtre de l’HEC.
C’est un peu comme si les députés en France avaient désintégré les pouvoirs de la Haute autorité de la transparence de la vie publique mise en place suite à l’affaire Cahuzac. Qu’aurait-on dit ?
Evidemment, Donald Trump s’est fendu d’un tweet pour dire qu’il désavouait ce comportement. Normal pour le nouveau drapeau du « Drain the Swamp ». Peut-on en vouloir aux Représentants ? Pas sûr ! Puisque le futur hôte de la Maison Blanche ne se précipite pas pour clarifier ses affaires (Pendant la présidence les travaux continuent !), pourquoi devraient-ils faire preuve d’une éthique sans faille, être plus « président que le président » ?