Un cabinet de milliardaires et de généraux !
Entre deux étapes de son Thank You Tour » qui ressemble furieusement à un « Adoration Tour », Donald Trump a quasiment fini d’assembler son cabinet et la nomination des principaux hauts responsables de son administration. Quasiment tous les postes du cabinet (les 15 Secretaries) ont été pourvu à l’exception du Secretary of State qui est le plus élevé dans l’ordre hiérarchique après le Vice President. Malgré son discours ravageur prononcé à Salt Lake City, Mitt Romney semble être toujours dans la course aux côtés de l’ex maire de New York Rudy Giuliani (qui serait définitivement out), le sénateur du Tennessee Bob Corker et l’ex directeur de la CIA David Petraeus. Il y a également le CEO d’ExxonMobil Rex Tillerson (quel rapport avec le poste) et l’amiral à la retraite James Stavridis. Apparamment, Donald Trump hésite beaucoup pour ce poste qui embarque la politique étrangère des Etats-Unis et est celui qui a le plus de visibilité.
Ce qui est frappant dans toutes ces nominations, c’est le nombre de milliardaires et de généraux qui le composent. Côtés milliardaires, c’est le cabinet le plus galonné au niveau du compte en banque. Dans un ordre décroissant du nombre de zéros, c’est Tood Ricket, Deputy Secretary of Commerce et co-owner du Chicago Cubs qui est au premier rang avec 5,3 milliards de dollars, devant Betsy Devos, Secretary of Education ($5,1Mds), Wilbur Ross, Secretary of Commerce ($2,9Mds) et Linda McMahon ($1,16Mds) via son mari. Cette dernière est la co-fondatrice de la pro-wrestling company World Wrestling Entertainment (WWE). Peut-être organisera-t-elle des matches de catch à la Maison Blanche. On sait que Donald Trump est un amateur de ce type de joutes physiques.
Sans faire de l’ostracisme anti-riche, cette épaisseur du compte en banque est-elle une garantie de l’expérience et de la compétence ? Rien n’est moins sûr pour le commun des mortels, rien ne l’est plus pour Donald Trump qui jauge la qualité des individus à leur patrimoine. « I want people that made a fortune » a-t-il affirmé lors de l’étape à Des Moines (Iowa) de son Thank You Tour en ajoutant « qu’il était en train de constituer l’un des plus grands cabinets assemblés dans l’histoire de notre nation ». Etonnant cette constante obligation de Donald Trump de dire en permanence que tout ce qu’il fait est le mieux, le plus ceci et le plus cela. Fatigant aussi d’entendre en permanence des expressions du style « are some of the most successful people in the world ».
L’autre caractéristique de ce cabinet est le nombre de militaires galonnés qui y participent (généraux ou amiraux). Et pourtant, Donald Trump n’avait-il pas clamé haut et fort que sur ISIS il en savait plus que tous les généraux réunis. Il faut croire qu’il a besoin d’eux malgré tout. Parmi les élus : James Mattis, Secretary of defense, John Kelly, Homeland Security Secretary et Mike Flynn, National Security Advisor. Il ne manquerait donc plus que Petraeus au poste de Secretary of State pour avoir les quatre Mousquetaires de Donald Trump.
Dans ces nominations, on ne peut qu’être étonné de certaines nominations. Où sont-ce là des provocations dont est coutumier Donald Trump car on voit mal le lien entre le discours de défense des classes moyennes et le profil des membres de ce cabinet ? Un banquier de Goldman Sachs qui a fait fortune en procédant à des saisies lors de la crise des subprimes ; une ministre de l’éducation qui pousse pour l’école libre et la religion dans l’éducation ; un attorney général connu pour ses antécédents racistes ; un ministre du travail opposé à l’augmentation du salaire minimal et connu pour son opposition farouche aux syndicats ; un directeur de l’agence de l’environnement (EPA) issu de l’énergie fossile et 100 % favorable au pétrole.
Donald Trump continue à utiliser son compte Twitter pour régler directement ses comptes sur les institutions (le New York Times en a fait les frais) mais aussi les individus. Chuck Jones, le patron de l’Union Steelworkers 1999), a fait l’objet d’un tweet incendiaire parce qu’il avait commis le crime de lèse-majesté de critiquer l’accord conclut à coût de cadeaux fiscaux avec la société Carrier pour qu’elle maintienne quelques centaines d’emplois dans l’Indiana. Donald Trump pense que comme tout citoyen il peut se permettre de dire n’importe quoi, n’importe quand, n’importe où… A force de ne pas vouloir être politiquement correct, on devient totalement politiquement incorrect. Sauf qu’il n’a pas encore compris qu’il était président des Etats-Unis. Et par exemple, qu’un seul tweet peut faire dévisser le cours de l’action d’une entreprise ou ruiner la réputation d’un individu. C’est l’argument de Robert Reich, ex Labor Secretary. Pour Jeffrey Lord, ancien membre de l’administration Reagan, défenseur inconditionnel de Trump et auteur du livre What America Needs: The Case for Trump, ce n’est là que le début d’un changement majeur et d’une présidence totalement non conventionnelle.
https://youtu.be/L5FeRuZvO_U?t=8m
Mais c’est peut-être le début d’un pouvoir autoritaire sans précédent où le président décide à coup de tweets, inclut sa famille dans le cercle du pouvoir, défend les riches, insultes ceux qui ne pensent pas comme lui…
La réaction de Bernie Sanders à l’attaque de Donald Trump contre Chuck Jones
https://www.youtube.com/watch?v=NPeJuqtu8qQ
Bref, peu à peu, les Américains qui ont voté pour Donald Trump en espérant qu’il sera à leurs côtés vont découvrir qu’il est en fait contre eux.
Tweeter pour laisser court à ses impulsions (Source : Donald J. Trump’s Gangster Capitalism)
This week’s tweet war against Boeing came just 20 minutes after the aviation giant’s CEO Dennis Muilenburg was quoted expressing mild concern over the impending trade-war disaster Trump has promised. You couldn’t miss the president-elect’s repsonse:
Tweeter pour des attaques personnelles
L’équipe de Trump semble inspirée par le maître. Pour preuve, l’histoire du Pizzagate impliquant Michael Flynn, le conseiller à la sécurité nationale retweetant des informations sans vérifier leur véracité et son fils qui, lui, s’ingéniait à en diffuser de fausses et en publiant le tweet le plus stupide et dangereux selon lequel tant qu’une information n’est pas prouvée fausse, elle est vraie.
En fin de semaine, Barack Obama a commandé un rapport complet aux agences d’intelligence sur les activités des Russes pour orienter le résultat des élections. Avec une publication avant le 20 janvier. C’est plus prudent car on peut supposer qu’un rapport peu favorable publié après la prise de fonction de Donald Trump serait rapidement classer dans les affaires sans suite. L’objectif officiel est de tirer les leçons de ce qui s’est produit afin que cela ne se reproduise. Mais on imagine assez facilement que si ce rapport mettait en évidence des actes caractérisés affaiblissant la position d’Hillary Clinton, cela serait un élément de plus pour délégitimer la position de Donald Trump qui seulement un mois après l’élection a déjà largement fait la preuve de son comportement non présidentiel. Et les premières conclusions de ce rapport ont été présenté de manière confidentielle à des membres du Congrès.
« Les responsables du CIA ont indiqué qu’il était « quite clear » que favoriser l’élection de Donald Trump était l’objectif de la Russie après avoir indiqué qu’il était seulement d’instiller le doute sur les élections, fondements de la démocratie. Selon le Washington Post, la CIA a identifié des individus ayant des liens avec la Russie qui ont fourni des milliers de mails issus notamment du parti démocrate. A ce jour, elle a par ailleurs des preuves sur des actions directes dans les élections de deux Etats. L’équipe de transition de Donald Trump a balayé d’un revers de main ces assertions en affirmant que « these are the same people that said that Saddam Hussein had weapons of mass destruction ». Oubliant de préciser que cette affirmation venait en fait de l’Exécutif, de George W. Bush qui voulait légitimer la guerre en Irak. Et de poursuivre selon les mensonges habituels « The election ended a long time ago in a of the biggest Electoral College victory in history. It is now time to move on and Make America Great again ».
Pendant ce temps, on s’approche du 19 décembre, date à laquelle les grands électeurs devront (ou pas) confirmer le vote populaire. Christopher Suprun, un grand électeur républicain du Texas, a écrit un article publié dans le in the New York Times indiquant qu’il ne voterait pas pour Donald Trump et hésitait encore pour voter en faveur du gouverneur de l’Ohio John Kasich. Ce dernier a tweeté qu’il ne sollicitait pas de vote.
La semaine prochaine, le 15 décembre, il doit rendre public sa décision sur l’organisation de ses affaires et les conflits qu’elles génèrent. En attendant, il va continuer à être coproducteur de l’émission The Apprentice. Pendant la présidence, le Show continue !
Donald Trump a peut-être été élu mais il commence bien mal en termes de popularité. L’institut avait publié à la mi-novembre un sondage montrant que le président élu avait le niveau de popularité le plus faible des quatre derniers président. Le Pew Research Center enfonce le clou début décembre avec le niveau favorable de l’équipe de transition le plus faible des quatre derniers présidents.
François Hollande avait théorisé l’idée du président normal. Donald Trump expérimente celle du président anormal.
Le cabinet de Donald Trump
Postes | Nom | Commentaires/Fonctions |
VPOTUS | Mike Pence | Pense que la théorie de l’évolution n’est qu’une théorie et qu’elle doit être enseigner à ce titre comme le créationnisme. |
Secretary of State | ?? | |
Secretary of The Treasury | Steven Mnuchin | He began his career at Goldman Sachs, where he became a partner, before creating his own hedge fund, moving / entering the first rank of movie financiers by bankrolling hits like the “X-Men” franchise and “Avatar.” |
Secretary of Defense | James N. Mattis | |
Attorney General | Jeff Sessions | Sénateur républicain de l’Alabama |
Secretary of the interior | ||
Secretary of Agriculture | ||
Secretary of Commerce | Wilbur Ross | A billionaire investor who became known as the “king of bankruptcy” |
Secretary of Labor | Andy Puzder | CEO des restaurants CKE |
Secretary of Health and Human Services | Tom Price | Chirurgien orthopédique, député, contre Obamacare |
Secretary of Housing and Urban Development | Ben Carson | Neurochirurgien |
Secretary of Transportation | Elaine Chao | Former labor secretary and the wife of Senator Mitch McConnell |
Secretary of Energy | ||
Secretary of Education | Betsy DeVos, | Prominent Republican fund-raiser
Milliardaire |
Secretary of Veterans Affairs | ||
Secretary of Homeland Security | John Kelly | Former US Southern Command Chief |
The following positions have the status of Cabinet-rank | ||
White House Chief of Staff | Reince Priebus | Ex président du parti Républicain |
Environmental Protection Agency | Scott Pruitt | |
Office of Management & Budget | ||
United States Trade Representative | ||
United States Mission to the United Nations | Nikki R. Haley | Gouverneur de Caroline du Sud |
Council of Economic Advisers | ||
Small Business Administration | Linda McMahon | o-fondatrice de la pro-wrestling company World Wrestling Entertainment |