Donald Trump a été élu avec la majorité des grands électeurs mais avec une minorité des voix populaires : plus de 2,2 millions de voix. L’écart est à ce jour de 1,7 % et pourrait atteindre 2 %. C’est déjà arrivée en 2000 entre George Bush et Al Gore. Mais pour trouver un écart aussi important, il faut remonter à 1876 une dizaine d’années après la guerre de Sécession qui avait divisé le pays. Les Confédérés voulaient faire sécession, les Yankees les en ont empêchés. Après avoir gagné la guerre, les Nordistes déploient des troupes dans les Etats du Sud pour garantir que les droits civiques entre Noirs et Blanc soient respectés. C’est alors que des Noirs de ces Etats accèdent à des fonctions électives, au Sénat ou à la Chambre des représentants.
Les 4 cas de l’histoire des Etats-Unis où les le président élu n’obtient pas la majorité des voix populaires
Elections de 1824
Elections de 1876
Elections de 1888
Elections de 2000
Mais la situation économique du pays est difficile et le pays est entré en récession. Les antagonismes restent forts. C’est dans ce contexte difficile que s’engage une campagne entre les deux candidats, le républicain Rutherford Hayes et le démocrate Samuel Tilden. Il faut se souvenir que le Nord est fortement Républicain depuis Lincoln et le Sud démocrate. Les démocrates du Sud sont baptisés les Dixiecrats.
La campagne est qualifiée de détestable tout comme celle qu’on vient de vivre Les élections sont très serrés. Hayes remporte 185 grands électeurs et Tilden 184 mais il n’obtient que 48 % de voix populaires contre 51 % pour son opposant démocrate.
Le scrutin fait rapidement l’objet de contestation, en particulier dans trois états : la Louisiane, la Caroline du Sud et la Floride. L’équivalent de la Pennsylvanie, du Michigan et du Wisconsin de la présente élection. Chacun des partis clame victoire. Une commission électorale est constituée composée de huit républicains et sept démocrates. Face à un scrutin très serrée, les démocrates refusent d’admettre les résultats dans un premier temps mais acceptent suite à un compromis lourd de conséquences : ils acceptent l’élection de Rutherford Hayes en échange d’un retrait des troupes fédérales implantées dans les Etats du Sud.
Ce retrait met un terme à la reconstruction et permet le retour des pratiques d’avant la guerre de Sécession de la suprématie de la race blanche à l’exclusion de l’esclavage. Mais la période de libération des minorités noires est bel et bien terminée et sera maintenue pendant presque un siècle, jusqu’aux années 60 et aux grandes lois sur les droits civiques de l’administration Johnson.
Il faut donc remonter 140 ans en arrière pour trouver un cas comparable avec les conséquences que l’on vient de voir. L’élection de Trump laisse-t-elle présager une fin aussi funeste ?
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