Le gouvernement américain considère que des hackers basés en Russie ou éventuellement dans d’autres pays essaient de manipuler les élections présidentielles de 2016 et ont consenti un effort sans précédent pour influer sur leur résultat. C’est ce qu’indiquait la chaîne NBC. La contre-offensive de cet effort est coordonnée par la Maison Blanche et le Department of Homeland Security et implique la CIA, la NSA et d’autres unités du département de la Défense.
Selon Michael McFaul, ancien ambassadeur des Etats-Unis en Russie, cité par la New York Times, « les Russes sont en mode offensif et les Etats-Unis se sont mobilisés pour répondre et arrêter d’éventuelles attaques ». Certains voient dans l’attaque de type DDoS lancé le vendredi 21 octobre contre la société DYN. De nombreux sites majeurs (Twitter, Netflix, Spotify, Airbnb, Reddit, Etsy, SoundCloud et The New York Times, Box, CNN, Imgur, PayPal, Github, Airbnb…) étaient inaccessibles.
Les menaces potentielles se situent soient dans la capacité des hackers à manipuler les élections en faisant circuler de fausses informations ou en attaquant directement les systèmes de votes électroniques. Le premier type vise à semer la confusion et à saper le moral des électeurs et leur foi en la démocratie dont une des piliers est la capacité à organiser des élections libres et non truquées. Les experts craignent la diffusion en dernière minute d’un faux document relatant un pseudo scandale impliquant l’un des deux candidats qui soit relayé par les médias sans qu’ils prennent le temps de vérifier l’information. Jusqu’ici les informations qui ont été diffusées par les hackers dont tout laisse à penser qu’il travaille pour la Russie auraient été plutôt favorable à Donald Trump. Dans ce domaine, on est plutôt dans la version Bad Brother que dans celle du Big Brother !
Le second type concerne des attaques sur les différents systèmes de vote, directement ou indirectement via Internet ou le réseau électrique. Ce dernier scénario est relativement improbable car les systèmes électroniques de vote sont largement décentralisés et fonctionnent de manière indépendante. Par ailleurs, les Etats s’assurent que les machines à voter ne sont pas connectés à Internet.
Au-delà de ces menaces externes, Il y a aussi les menaces internes. Plusieurs Etats, principalement des Etats du Sud ainsi que l’Arizona ont réduit de manière très significative le nombre de bureau de votes depuis 2012. C’est là le résultat de l’arrêt Shelby County v. Holder voté par la Cour Suprême en 2013 qui a permis de réduire le nombre de Comtés dans des Etats ayant une longue histoire de discriminations. Cet arrêt a détourné l’objectif du Voting Rights Act voté en 165 et destiné à permettre à tout citoyen d’exercer son droit de voter de manière équitable. Dans un article intitulé There Are 868 Fewer Places to Vote in 2016 Because the Supreme Court Gutted the Voting Rights Act, le magazine liberal The Nation dénonce les agissements de nombre de comtés pour rendre difficile le vote. Disabilit
Parmi les Etats qui ont tout simplement supprimé des bureaux de vote, on peut citer l’Arizona, le Texas, la Louisiane, le Mississipi, l’Alabama, et les deux Carolines. Les raisons avancées censées justifier de telles décisions, certains comtés mentionnent les réductions budgétaires. Pour d’autres c’est l’incapacité à ce que les bureaux de vote soient conformes au Disabilities Act. Certains Etats comme l’Arizona et le Texas sont passés à ce qu’ils appellent des « centres de vote » interchangeables où tous les habitants de l’Etat peuvent voter par rapport aux bureaux de vote où les électeurs sont enregistrés et doivent voter.
Tout ceci sans parler des Etats qui ont mis en place des restrictions sur les pièces d’identité à présenter pour voter et les réductions des possibilités pour le vote par anticipation. Il faut enfin mentionner les milices d’intimidation dans certains quartiers à forte population appartenant aux minorités.
Certains commentateurs considèrent que l’élection de 2016 sera la première en 50 ans à ne pas offrir un respect total du Voting Rights Act.