L’agence Standard and Poors qui s’est assez largement trompée dans ses estimations et notations, vient de dégrader à nouveau la notre de la France de AA+ à AA (on se demande qui a défini les systèmes de notations des agence qui sont totalement incompréhensibles). La France avait perdu son triple A en janvier 2012. La comparaison à front renversée des majorités et oppositions à l’occasion de ces deux dégradations est d’ailleurs assez amusante. Mais passons ! Lors de cette nouvelle dégradation, les voix des hommes politiques français sont suspectes car convenues et formatées : celles issues de la majorité s’inscrivent en faux contre la décision d’une agence, celles issues de l’opposition qui y voient la sanction d’une politique totalement inadaptée à la situation.
Eh bien, Paul Krugman, prix Nobeml d’économie, dans sa derière tribune du New York Times prend la défense de la France contre l’avis général et celui particulier de Standard and Poors. Et à l’appui de son argumentation, il compare la situation de la France par rapport à celle du Royaume Uni. Nous avons un PIB par habitant supérieur (base 100 en 2007) et un endettement inférieur (base 100 en 2007).
Et de toute façon, point besoin d’argumentation trop sophistiquée. De quelles informations dispose l’agence de notation pour tirer ses conclusions : « Que savons-nous vraiment des réformes économiques qui engendreront la croissance, et du volume de la croissance en question ? La réponse est : pas grand-chose ! » considère Paul Krugman. « Je suis désolé, mais je pense que quand l’agence S&P se plaint de l’absence de réformes, ce qu’elle dénonce en réalité, c’est le fait que le président français augmente la fiscalité sur les riches, au lieu de l’alléger, et que plus généralement, il ne se montre pas assez orienté vers l’économie de marché pour plaire à la bande de Davos. »
Je pense qu’on va avoir droit à des citations de Paul Krugman par les responsables politiques dans les semaines à venir.