Poutine est le leader de la nation des échecs et ce n’est pas pour rien. Son dernier coup fut un coup de maître. Au jeu d’échecs, le pat désigne une position dans laquelle le camp ayant le trait et n’étant pas sous le coup d’un échec, ne peut plus jouer de coup légal sans mettre son propre roi en échec (Source : Wikipedia).
En proposant que la Syrie mette ses armes chimiques (1000 tonnes dit-on couramment ce qui est énorme et demandera de longues années à être démantelé) sous contrôle international a atteint un triple objectif : se présenter comme un défenseur de la paix – si c’était vrai ça se saurait -, geler la situation (l’échec des discussions entre John Kerry et Sergueï Lavrov à Genève le montre avec éclat) et empêcher Obama de poursuivre son dessein de « punir » la Syrie tout en venant à son secours en lui évitant le camouflet d’un vote négatif du Congrès. Bien entendu, ce dernier ne pourra pas admettre ce point mais développer l’idée selon laquelle les pressions exercées par les Etats-Unis et la France sur la Syrie a fait évoluer la situation.
Aujourd’hui, cette question est entrée dans les méandres des discussions dans les couloirs du Conseil de Sécurité de l’ONU. Et les Russes menaces toujours de leur veto pour toute résolution qui indiquerait une quelconque riposte militaire.
Pendant ce temps, le sentiment antiguerre à tendance à monter les esprits des Américains. En une semaine, la proportion des Américains qui déclarent être opposés à la guerre est passée de 51 à 62 % avec une diminution comparable de ceux qui y sont favorables, les sans opinions restant relativement stables.
Mais de là à penser que la Syrie devient un problème de premier plan (comme le fut l’Irak en son temps au plus fort de la guerre), il y a un pas à ne pas franchir. Certes la question de la Syrie émerge mais elle est 5e position, très loin derrière les questions économiques (économie et emploi), l’insatisfaction avec le gouvernement (un problème récurrent qui fortement les sentiments anti-Obama) et la réforme de la santé qui entre en application et face à la laquelle les opposants ne désarment pas.