Contrairement à George W. Bush qui n’a pas hésité à faire un mensonge d’état pour vendre une intervention militaire en Irak, Barack Obama a préféré passer par le Congrès pour engager des frappes sur la Syrie pour « punir » l’ignoble Bachar al-Assad. Les atermoiements d’aujourd’hui ne sont sans doute pas étrangers aux manipulations d’hier de d’administration Bush. D’ailleurs, de manière surprenante, les pays comme les partis sont un peu à front renversé.
François Hollande est parti un peu vite sans trop se soucier du soutien de l’Assemblée nationale alors que les Anglais et les Américains, eux, veulent l’aval de leur parlement. De même, le Parti socialiste est plutôt favorable et François Hollande était prêt à prendre seul cette décision dans le respect de la Constitution récemment amendée sous Nicolas Sarkozy alors que la plupart des représentants de l’UMP, eux, demandent le vote du parlement de manière contraire à l’esprit de la 5e République. Sans l’appui des Etats-Unis, on peut d’ailleurs douter fortement des capacités de la force de frappe française dans cette opération. La Syrie n’est pas Libye ni le Mali.
Pour l’heure, le Congrès américain devrait se prononcer dans la semaine et les derniers comptages montrent (publiés par le New York Times) que l’issue est très incertaine. Et la ligne de partage ne passe pas par les partis. On imagine assez bien l’activisme de la Maison Blanche pour convaincre ceux, nombreux, qui sont indécis. Les Républicains sont plus hostiles à une opération militaire – de manière paradoxale – que les démocrates. Mais il s’agit plutôt d’une position contre Barack Obama que contre l’opération elle-même.