Certes on est loin des 8 à 10 % de l’économie chinoise, mais la croissance de l’économie américaine devrait atteindre 1,9 % en 2013 et 2,5 % en 2014. On est aussi loin des -0,3 % pour les pays de la zone euro. Et cette reprise serait solide selon Olivier Blanchard, économiste en chef du FMI dans un article publié il y a quelques jours.
Pour le magazine Challenges qui publie un dossier sur les Etats-Unis intitulé « America is Back », cette croissance repose sur 5 piliers :
1. La planche à billet tourne à plein régime
La Fed peut imprimer autant de billets que nécessaire. Elle injecte quelque 85 milliards tous les mois et entend continue ainsi jusqu’à ce que taux de chômage tombe au-dessous de 6,5 %. C’est là une des grandes différences entre la Fed et la BCE : la première s’intéresse à l’inflation et à l’emploi alors que la seconde se concentre sur la seule inflation.
2. L’immigration est dynamique
Les Etats-Unis se sont fondés sur l’immigration qui fait partie de son ADN. Elle a toujours été une composante de la dynamique de ce pays sauf à certaines période entre 1920 et 1965 par exemple où elle s’est relativement refermée. Aujourd’hui, Obama pousse une réforme majeure visant à régulariser, sous certaines conditions, les 11 millions (s’il est possible de donner un chiffre). Les Républicains ne sont pas en reste sur cette réforme car ils ont bien compris que sans un soutien plus important des Latinos, ils sont condamnés à perdre les prochaines élections.
3. Les bas salaires font le made in America
Un peu comme en Allemagne après les réformes Schröeder, les Etats-Unis ont « profité » de la crise pour procéder à une thérapie de choc : l’industrie automobile en a été un exemple marquant. L’effet pervers est que les inégalités n’ont jamais été aussi importantes et continuent de croître.
4. L’énergie est bon marché
C’est la grande bonne nouvelle. Le sol Américain regorgent de pétrole et de gaz de schiste est désormais exploitable. Les Etats-Unis devraient devenir dans la décennie 2020 le premier producteur d’hydrocarbures et excédentaire. Une situation inédite qui change tout.
5. Les déficits se résorbent
Sous la pression des Républicains qui restent intraitables au-delà de toute raison, Obama a effectué des coupes claires dans les dépenses publiques. Et le vote de la Séquestration par le Congrès en 2011 s’est appliqué sans discernement fin 2012.