Les Etats-Unis consacrent près de 20 % de leur PIB pour leurs dépenses de santé, un taux largement supérieur à celui de tous les autres pays comparables. Ont-ils pour autant des résultats significativement supérieurs ? Non si l’on en croit les différents utilisateurs utilisés couramment. Et pourtant, Barack Obama a rencontré une opposition radicale de la part des Républicains dans sa réforme de l’assurance maladie qui poursuivait plusieurs objectifs :
– Offrir une couverture maladie à toute une frange de la population jusqu’ici exclue et évaluée à une trentaine de millions de personnes ;
– Empêcher les compagnies d’assurances de refuser un contrat sous prétexte de conditions préalables (preexisting conditions)
– Réduire les frais de santé.
Les Républicains n’ont rien voulu savoir, rejetant cette réforme en bloc sur laquelle de nombreux présidents avaient échoué. Le dernier en date étant Bill Clinton qui avait mis Hillary en charge de ce dossier (on se souvient de Billary : you get two for the price of one).
Les motifs de refus ?
– Parce que cette étaient proposée par Barack Obama ;
– Parce qu’elle donnait de pouvoir au gouvernement et qu’elle mettait les citoyens dans un état de soumission et de dépendance, là où les républicains prônent avant tout la liberté individuelle ;
– Parce qu’elle constituait une voie vers le socialisme.
Des raisons plus idéologiques qu’argumentées.
Et pourtant la version de la loi qui a été votée a été allégée d’éléments jugés trop « révolutionnaires » par les conservateurs. En particulier l’option qui aurait pu entrer en concurrence avec les compagnies privées.
Mais à aucun moment les opposants à ce projet ont posé la question du coût de la santé et des moyens pour la réduire. Ils se sont contentés d’affirmer que l’Obamacare ne ferait que l’augmenter.
Un article en couverture du Time Magazine « Biller Pill : Why Medical Bills are Killing Us ? » a reposé la question en apportant la réponse : la mauvaise gestion des compagnies d’assurances.
Et le problème devient très sérieux : trois cinquièmes des faillites sont liées à des dépenses médicales. Le traitement d’une pneumonie d’un mois dans un hôpital de Dallas a coûté 474 000 dollars dont moins de 20% couvert par l’assurance.
Mais le problème n’est pas nouveau. En 2003, trois spécialistes des questions de santé ont publié un article dans le fameux New England Journal of Medecine montrant que la question ne fait que s’aggraver. Les auteurs établissent une comparaison saisissante avec le système canadien.
En 1999, les coûts de gestion de santé s’établissaient à 294 milliards de dollars aux Etats-Unis soit 1059 par assurés contre 307 dollars au Canada. Les coûts de gestion de la santé représentaient 36 % des dépenses totales de santé contre 16,7 % au Canada. Entre 1969 et 1999, le proportion des emplois administratifs est passée de 18,2 à 27,3% dans les compagnies d’assurances. Au Canada, de 16 à 19,1%.