L’Amérique a de tous temps – sauf pendant quelques périodes de son histoire comme par exemple entre 1920 et 1965, date à laquelle Lyndon Johnson a modifié les conditions d’immigration – été une terre d’immigration. Elle a su attirer vers elle des cerveaux en très grand nombre, tout particulièrement dans les domaines scientifiques. Il serait intéressant de faire le compte des prix Nobel américains qui sont en fait des immigrants. Les universités, y compris les plus prestigieuses, ont largement ouvert leurs portes aux talents du monde entier. De telle sorte que beaucoup d’entre elles sont connues mondiales et considérées – à tort ou à raison – comme les meilleures du monde. Le classement de Shanghai – très contesté mais que l’on cite à chaque fois que l’on aborde ce type de questions – place 17 universités américaines dans les 20 premières mondiales, avec comme trio de tête Harvard, Stanford et Berkeley.
Aujourd’hui, il semblerait qu’assiste à u certain reflux. C’est en tous cas ce que révèle une étude intitulée « America’s loss is the World’s gain » réalisée par Vivek Waddha, un ancien entrepreneur dans le domaine des technologies et professeur à Duke University (32e au classement de Shanghai).
Sur les deux dernières décennies, 50 000 immigrants dont 90% ayant un master ou un PhD (doctorat) seraient retournés en Chine et en Inde. Et cette vague serait en train de grossir puisque dans les 5 prochaines années ce nombre pourrait être porté à 100 000. Il est vraisemblable que la crise actuelle joue un rôle d’accélérateur et d’amplificateur.
Pourquoi ? D’abord en raison de la forte de demande de compétences et des opportunités de carrière que ces pays offrent désormais. Il faut bien voir que les pays dits émergents vont de plus en plus être attractif et offrir des opportunités de carrières intéressantes. Egalement pour se rapprocher de leur famille et amis. A l’heure où l’on parle de globalisation et de mondialisation, on voit aussi que le local joue toujours un rôle aussi important. Et que, toutes choses égales par ailleurs, les gens préfèrent en général vivre dans l’environnement d’origine.
Les difficultés actuelles pour recevoir le fameux visa H-1B ne serait pas un facteur déterminant dans ce retour au pays.
Les immigrants ont joué un rôle très important dans le domaine des technologies de l’information. Ils ont créé ou ont une position de responsable technique dans une société sur quatre créées entre 1995 et 2005 et dans 52 % des startups de la Silicon Valley. Ces immigrants ont créé 450 000 emplois et généré un chiffre d’affaires représentant un total de 52 milliards de dollars. On voit donc l’importance qu’ils peuvent jouer dans l’économie américaine.