On a beaucoup parlé de Chinamérique, un couple désormais inséparable dans lequel les Etats-Unis constituent un débouché indispensable pour les produits chinois et où la Chine est désormais le premier créancier de l’Amérique. Mais on devrait parler tout autant de l’Europamérique, une zone dans laquelle chaque membre est tout autant indispensable à l’autre. D’ailleurs, on a bien vu l’intérêt porté par les Etats-Unis depuis la zone de l’euro car une Europe en crise a des répercutions très importantes sur le dynamisme de l’économie américaine.
Aucune zone dans le monde n’est aussi intégrée. Les deux zones économies génèrent près de 5 000 milliards de dollars d’échanges commerciaux par an et emploient 15 millions de salariés sur les deux rives de l’Atlantique.
Alors qu’elle ne compte que 12 % de la population mondiale, la zone Europamérique représente près de 50 % du PIB mondial. L’économie de chacune des deux zones pèse deux fois plus lourd que l’économie chinoise.
L’économie transatlantique des deux pays représente les deux tiers des actifs financiers des banques mondiales, les trois-quarts des services financiers.
Le Center for Transatlantic Relations de l’Université John Hopkins vient de publier son rapport annuel sur les échanges entre les deux zones économiques.
Les Etats-Unis en Europe
L’Europe représente 56 % des investissements directs des Etats-Unis (la Chine est en 12e position derrière la Belgique) ; En 2011, ces investissements représentent quelque 200 milliards de dollars. D’ailleurs la fracture n’est pas ici entre l’Europe du Nord et du Sud : les investissements ont largement augmenté en Allemagne, mais aussi en Espagne alors qu’ils ont considérablement baissé en Italie, en Belgique et en Royaume-Uni. Depuis 2000, Les investissements directs dans les BRIC sont inférieurs à ceux en Irlande et de représentent que 7 % des investissements en Europe Depuis 2000, les firmes américaines ont investi plus en Hollande qu’en Amérique centrale et du Sud, au Moyen-Orient et en Afrique. 58 % des actifs des entreprises américaines sont en Europe Les ventes des filiales américaines en Europe représentent 52 % de l’ensemble des filiales américaines. |
L’Europe aux Etats-Unis
Les Etats-Unis représentent 72 % des investissements directs de l’Europe ; De nombreuses entreprises européennes ont réduit leur présence aux Etats-Unis suite à la crise des dettes souveraines forçant les banques à augmenter leur capital sur leur marché intérieur en vendant des actifs à l’étranger : les chiffres sont sans appel : Norvège (-299%), UK (-135%), France et Irlande -86 %), Suède (-59%) et même Allemagne (-20%) ; En 2011, ces investissements représentent 120 milliards de dollars à comparer aux 173 milliards en 2010 (92 mds$ en 2009) ; En novembre 2011, certes la Chine détenait 24 % de la dette étrangère en bons du Trésor US, mais le Japon et l’Europe en détiennent 22 % chacun ; Les filiales étrangères présentes aux Etats-Unis ont réalisé un chiffre d’affaires de 633 milliards de dollars ; les filiales européennes en représentent les deux tiers. A elles seules, les filiales britanniques pèsent un quart et allemandes, un cinquième. |
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