A douze jours du scrutin (sachant qu’une proportion significative des Américains aura déjà voté dont Obama qui vote à Chicago aujourd’hui), le résultat n’est pas aussi incertain que les indicateurs nationaux ne le laisse apparaître. D’autres entendent se raccrocher à ces indicateurs nationaux (qui sont très partiels ou plutôt trop globaux). C’est le cas de Karl Rove dans un article du Wall Street Journal (Strategies for the Stretch Run to Nov. 6) qui rappelle que :
“More revealing, in the past week’s 40 national surveys, Mr. Romney was at or above 50% in 11, with Mr. Obama at or above 50% in one. Mr. Romney leads 48.9% to 46.7% in an average of these surveys. At this same point in 2004, President George W. Bush led Sen. John Kerry in this composite average, 48.9% to 45.8%”.
Mais on ne connait que trop les limites de ces indicateurs. La situation réelle est assez différente. Comme le rappelait Gregory Wawro, Professeur associé de sciences politiques à Columbia University lors d’une conférence organisée par la French-American Foundation et la CERI intitulé Obama vs Romney : The Final Round : « All politics is local ; national polls just say it is a tie, but they does not tell you much ». De fait, la dernière carte du Washington Post a enlevé l’Ohio de la catégories des toss-up States attribuant les 18 voix de grands électeurs à Barack Obama qui portent désormais à 255 voix quasiment acquis à Barack Obama alors qu’il en faut 270 pour être élu, contre 206 à Mitt Romney.
Les Etats qui sont encore indécis ne représentent plus désormais que 77 voix réparties la manière suivante :
Nevada | 6 |
Iowa | 6 |
Wisconsin | 10 |
Virginia | 13 |
New Hampshire | 4 |
Floride | 29 |
Colorado | 9 |
Donc, il suffirait qu’Obama gagne le Wisconsin et le Nevada par exemple pour emporter l’élection. Et les derniers sondages publiés sur le site RealClearPolitics donne un avantage suffisant plusieurs états indécis pour l’emporter le 6 novembre. « Même si, comme le rappelle Gregory Wawro, les sondages au niveau des Etats ne sont pas aussi précis que les sondages nationaux ».
Mais, on ne le sait que trop, une élection n’est pas gagnée tant qu’elle n’est pas gagnée et le résultat ne sera connu qu’au soir du 6 novembre prochain. Cela n’empêche pas les candidats de jeter toutes leurs forces dans la bataille dans la douzaine de jours qui restent. Barack Obama par exemple a engager un marathon de 48 heures lui permettant de visiter au pas de charge 8 états dont l’Iowa, l’Ohio, la Virginie, la Colorado et le Nevada ainsi que la Californie à Los Angeles pour participer à l’émission Tonight Show de Jay Leno et l’illinois pour aller voter à Chicago.
Un véritable parcours du combattant. Les Etats ne sont évidemment pas choisis au hasard et correspondent à ceux qui restent indécis. Dans ces états, l’Ohio est toujours une plaque très sensible. En 2008, Barack Obama avait gagné de 5 points alors que George W. Bush avait gagné de 2 points en 2004 et 4 points en 2000. Selon le Think Tank Center for American Progress dans The Path to 270 Revisited, l’évolution démographique (des cols bleus moins nombreux, des diplômés blancs plus nombreux et des minorités en légère hausse. Mais l’évolution économique de ces quatre dernières aurait plutôt favorisé Barack Obama. Le taux de chômage a significativement baissé, notamment grâce au sauvetage de l’industrie automobile. Et les sondages donnent depuis de longues semaines, un avantage substantiel à Obama dans cet état. D’où la décision du Washington Post de le retirer des états encore indécis.
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