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Les Américains face à la montée en puissance de la Chine

Il y a d’abord eu le Japon dans les années 70 dont tous les experts saluaient les prouesses économiques extraordinaires. On ne tarissait pas d’éloges sur le pays du soleil levant.

Puis ce fut l’essor tout aussi spectaculaire des quatre Dragons – Singapour, Corée du Sud, Hong Kong et Taïwan – qui frappaient aux portes du développement et signifiaient aux pays industrialisés qu’il faudrait désormais compter avec eux. On remarquera que les deux derniers des quatre sont quasiment absorbés par la Chine.

20-fevrier1Aujourd’hui, on parle beaucoup des BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) qui sont en train de modifier la donne mondiale en profondeur. Mais autant les dragons étaient petits, autant les quatre pays de la zone BRIC sont grands, ce sont chacun des pays-continents. Certes la Russie n’est pas l’URSS, mais elle garde certains acquis. L’Inde et la Chine représentent à elles deux près de 40% de la population mondiale. Enfin, le Brésil entend bien aller au-delà de son statut de puissance régionale. Et ce quatre pays sont dotés d’immenses ressources naturelles.

Déclin absolu contre déclin relatif

Depuis ce monde en plein bouleversement, la notion de déclin est devenu un thème récurrent. N’a-t-on pas l’impression que c’est une idée fixe depuis l’apogée de la puissance française depuis Napoléon ? De Gaulle avait réussi ce tour de force à donner à la France un place et un prestige dépassant sa position réelle dans le concert des Nations. Le succès du livre de Nicolas Baverez (La France qui tombe) en 2003 est à cet égard très significatif. Certes, la France ne représente que 1% de la population mondiale, mais c’est malgré tout la 5e puissance économique mondiale.

Le thème du déclin aurait plus de quoi surprendre aux Etats-Unis, cette « hyperpuissance » qui représente encore 25% du PIB mondial et dont la puissance militaire surpasse celle de n’importe quel autre pays et de très loin.

« L’Amérique est à l’évidence le seul Etat de la planète qui mérite aujourd’hui l’appellation de « superpuissance » (…) Mais sans qu’il soit besoin de reprendre le débat sur le « déclin » américain (une expression convenue et malheureuse) (…) il est vrai que la puissance relative de la patrie de Washington a diminué depuis la Seconde Guerre mondiale. Sur le plan économique, la puissance maximum fut atteinte au début des années cinquante » (Thierry de Montbrial – Vingt ans qui bouleversèrent le monde ; de Berlin à Pékin)

Les Américains partagent donc cette idée du déclin et semblent pleinement conscients de la montée en puissance de la Chine.  37 % des Américains seulement pensent que les Etats-Unis constituent la première puissance économique mondiale contre 39% la Chine et seulement l’Union Européenne (Gallup – 16 février). Alors qu’ils étaient 65% en 2000.

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Et dans 20 ans ? La confiance semble être assez largement revenue depuis l’année dernière, mais sur le long terme, on ne peut que constater un effritement. 45% des Américains voient les Etats-Unis comme la première puissance économique dans 20 ans contre 34% la Chine (les chiffres étaient respectivement de 31% et 44% il y a seulement un an). Est-ce là l’effet Obama qui, malgré la crise, semble avoir dopé le moral des américains ?  Néanmoins, sur une période un peu plus longue, on voit la place importante prise par la Chine. En 2000, seulement 15% des Américains la voyaient être la première puissance du monde à horizon de 20 ans.

Un des points constants, de ces enquêtes, qui n’est pas très réconfortant est le peu de place que tient l’Europe dans l’esprit des Américains. Il y a encore du travail à faire.

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