Même s’il avait singulièrement durci son discours depuis qu’il était gouverneur du Massachusetts pour satisfaire les durs du parti républicain de plus en plus nombreux et son électorat, Mitt Romney avait sans doute besoin d’un « pitbull idéologique » : il l’a clairement trouvé avec Paul Ryan (lire l’article de The Progress Report). L’auteur d’un budget qui avait suscité la controverse n’a pas mâché ses mots pour attaquer Barack Obama. Il est d’ailleurs possible qu’il y ait eu une répartition des rôles (le gentil et le méchant policier) entre lui et Mitt Romney : à lui d’attaquer et de détruire son opposant, à Mitt de développer son projet pour l’Amérique.
Et côté critique, Paul Ryan a fait fort à commencer avec le stimulus de plus de « 800 milliards de dollars pour des entreprises comme Solyndra ». Un raccourci qui s’apparente à de la mauvaise foi. Le candidat rappelle que son état du Wisconsin avait voté pour Barack Obama fondant de nombreux espoirs sur le changement promis par le candidat d’alors. Fort de son soutien à GM, Barack Obama avait déclaré que l’usine de Janesville de l’état de Wisconsin pouvait ainsi « vivre 100 ans ». L’année d’après, elle était fermée, rappelle Paul Ryan qui fait l’impasse sur le fait majeur que GM, elle, n’a pas disparu (1). Même si l’avenir du numéro un mondial de l’automobile n’est pas rose. Que n’aurait-on pas dit si le gouvernement avait laissé GM faire faillite et déversé des centaines de milliers de salariés dans les rangs des chômeurs ?
Paul Ryan ne pouvait pas ne pas parler du plan de réforme de l’assurance maladie. Au lieu de s’occuper de la création d’emplois, estime le candidat à la Vice-Présidence, Barack Obama a gaspillé son temps pour mettre en place ce plan que « nous abolirons ». Obama est un danger pour les programmes sociaux tels que Medicare : « le plus grand danger de Medicare est Obamacare » critiquant ainsi le fait qu’Obama avait proposé une réduction du programme Medicare mais oubliant de dire qu’il avait proposé un plan de réduction tout aussi drastique.
« Obama est un bateau qui essaye de naviguer sur le vent d’hier » lance-t-il dans une formule assez poétique mais qui ne laisse pas de place aux sentiments. « Pourquoi les quatre prochaines années seraient-elles différentes des quatre dernières ? » interroge-t-il. Le fait de poser la question est déjà en soi une réponse.
(1) Petit correctif : cette usine a été fermée en décembre 2008 alors que George W. Bush était toujours en fonction.