A chaque élection, les analystes politiques essayent de faire des comparaisons avec des crus précédents. Mais il faut reconnaître que les présentes primaires républicaines sont très particulières avec un nombre de candidats particulièrement important, mais surtout des évolutions surprenantes, semaine après semaine.
L’institut Gallup qui sonde les esprits depuis plusieurs mois indique que le leader des sondages a changé sept fois depuis le mois de mai, parfois au terme de péripéties dignes d’un Vaudeville. On se souvient du trou de mémoire de Rick Perry qui ne se souvenait pas des trois ministères ou agences publiques qu’il voulait supprimer sans se souvenir de la 3e. Cela est tout à fait excusable, mais s’ajoutait à de très nombreuses gaffes lors des très nombreux et inutiles débats républicains. Accusé de comportements sexistes, Hermain Cain a fait preuve d’une grande méconnaissance de la politique internationale – l’épisode de la Lybie – ce qui ne l’a pas empêché de déclarer qu’il était contre les décisions prises par le président Obama. Quant à Newt Gingrich, sa maîtrise des débats et la sûreté de son jugement n’a pas effacé les dissentiments des collègues du Congrès et les actions très discutables comme ses activités de conseil pour Freddie Mac qui lui aurait rapporté quelque 2 millions de dollars. Cela même alors qu’il ne se cache pas qu’il faut supprimer l’institut de prêts hypothécaires.
Bref, à la veille du premier vote au Caucus de l’Iowa qui marque une nouvelle phase de la campagne, c’est Mitt Romney qui semble durablement en position d’être le futur candidat républicain. Mais la route va être longue, d’autant plus longue que les Républicains ont adopté la règle de la proportionnelle pour la répartition des grands électeurs.
Cette primaire est comparable à celle de 1964, à la différence près que les changements permanents du leader étaient intervenus à partir des votes des primaires et pendant la période précédente.
Si l’on devait la comparer à une primaire démocrate, il faudrait choisir avec celle de 2004 où le même phénomène s’était produit.
Et dans les deux cas, l’opposant au président en place , Goldwater contre Johnson en 1964 et Kerry contre George W. Bush en 2004, a perdu.