Alors que l’on vient de commémorer le 150e anniversaire du début de la guerre de Sécession, l’institut Pew Research Center for The People & the Press a demandé aux Américains l’importance que joue cet événement encore aujourd’hui. Plus de la moitié des Américains (56 %) considère que cette guerre civile est encore pertinente pour comprendre la vie politique américaine actuelle contre 39 % qui estime le contraire, même s’ils pensent que la guerre de Sécession reste un événement important.
« Les pertes humaines sont proportionnelles aux dimensions du drame », explique André Kaspi dans son livre Les Américains. Au total, on dénombre 630 000 morts alors que la population des Etats-Unis était alors de 31 millions d’habitants, soit 3 % de la population. C’est presqu’autant que les pertes humaines dans toutes les autres autres guerres qu’ont menées les Etats-Unis. A la date où son livre a été publié (1986), André Kaspi fait état de 680 000 morts. Dans ces statistiques macabres, rappelons par exemple que la guerre du Viet-Nam a occasionné 55 000 morts.
Les raisons de la guerre de la Sécession telles qu’elles sont perçues aujourd’hui ? Un Américain sur deux (48 %) pense le droits des Etats est la principale raison alors que 38 % considère que l’esclavage était la principale cause. Sachant que 9 % estiment que les deux raisons s’ajoutent.
Alors que le problème est au cœur de la société américaine, « les institutions du pays ont été fondées sur l’occultation du problème racial pour ne pas avoir à l’affronter », explique Jacques Portes [Etats-Unis, une histoire à deux visages (Editions Complexe)]. « Les Etats du Nord ont aboli l’esclavage lors de la révolution au nom des principes, mais surtout parce qu’il n’était pas nécessaire économiquement ».
Rappelons aussi l’épisode pendant lequel est créé l’état du Liberia en Afrique en 1947 avec comme capitale Monrovia et dans le but de renvoyer les Noirs sur leur continent d’origine. Inutile de dire que cette solution était d’un seul point de vue pratique et économique irréalisable. Les Etats-Unis comptent à cette époque 4 millions de Noirs.
S’il est opposé, même hostile à l’esclavage, Lincoln est convaincu du « fossé biologique et culturel qui existe Blancs et Noirs, poursuit Jacques Portes (…) De plus le président des Etats-Unis n’a aucun pouvoir légal de déclarer l’abolition de l’esclavage, ni le Congrès de voter une loi à ce sujet, puisque la Constitution, fondée sur des principes universels, ne mentionne jamais comme discriminatoire la race ou le statut infamant (…). Les premiers de la guerre de Sécession ne sont donc pas menés officiellement pour la disparition de l’esclavage, mais pour le maintien d’une Union qui tolériat celui celui-ci ».
25 % des Américains se considèrent comme un Sudistes avec une proportion supérieure chez les Noirs (43 % contre 24 % chez les Blancs). Le sondage ne mentionne évidemment pas les hispaniques qui sont totalement étrangers à cette classification. Bien sûr, la proportion est bien plus élevée chez les habitants des états Conférédés (64 % contre 9%). Selon le Bureau de recensement des Etats-Unis (Source Wikipédia), le Sud contient 16 États (dont la population est de 109 millions d’habitants en 2006): Alabama, Arkansas, Caroline du Nord, Caroline du Sud, Delaware, Floride, Géorgie, Kentucky, Louisiane, Maryland, Mississippi, Oklahoma, Tennessee, Texas, Virginie, Virginie-Occidentale.
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