“We are all afraid” confesse la sénatrice républicaine Lisa Murkowski lors d’une conférence qui s’est tenue à Anchorage en début de semaine. Après une pause de cinq longues secondes, elle poursuit : “It’s quite a statement. But we are in a time and a place where I certainly have not been here before. I’ll tell you, I’m oftentimes very anxious myself about using my voice, because retaliation is real. And that’s not right.”
Une déclaration surprenante qui intervient à peine trois mois après l’entrée de Donald Trump dans le bureau ovale.
La sénatrice Lisa Murkowski parle de l’écoute des préoccupations des gens face aux actions de l’administration Trump, reconnaissant les peurs et les anxiétés ressenties par beaucoup. Elle souligne l’importance d’utiliser sa voix pour aider malgré les risques de représailles, tout en cherchant des moyens de faire des changements positifs. Murkowski partage des expériences personnelles de discussions avec des personnes affectées, soulignant la nécessité de reconnaître et de répondre à ces craintes réelles.
Lors de cette conférence, elle parle de la nécessité de comprendre comment aider ceux qui sont anxieux et effrayés par la situation actuelle et partage des expériences personnelles où des gens lui ont confié leurs inquiétudes dans divers contextes. Des employés se retrouvent en larmes, craignant pour leur avenir professionnel après des licenciements inattendus. Ils expriment leur peur de discuter de leur situation avec leurs collègues, redoutant d’être perçus comme remettant en question leur engagement. Ces émotions authentiques sont partagées de manière spontanée, affirme-t-elle, révélant des craintes réelles qui méritent d’être entendues.
Nous sommes bien aux États-Unis, pas en Russie ou en Corée du Nord.
Une confirmation concrète d’un article publié il y a quelques jours par l’historien Timothy Snider dans un article intitulé State Terror, A brief guide for Americans (Entre Network State et State Terror).
Peur de quoi pourrait-on demander ? Lisa Murkowski a été élue à la Chambre des représentants en 1998 avant de devenir sénatrice de l’Alaska en 2002. Cela fait donc 22 ans qu’elle est au Congrès. Elle n’est pas une radical left, mais bien une républicaine qui sous la présidence de Barack Obama a voté contre le plan de relance, contre l’Obamacare et contre la nomination des deux juges progressistes à la Cour Suprême, Sonia Sotomayor et Elena Kagan. Elle a souvent affirmé son opposition à Donald Trump ey a été la première sénatrice républicaine à appeler publiquement à la démission de Donald Trump à la suite de l’assaut du Capitole par ses partisans. Elle était parmi les 7 sénateurs républicains ayant voté avec le 50 sénateurs démocrates pour la condamnation de Donald Trump lors du second procès en destitution de ce dernier devant le Sénat, qui se termine par l’acquittement de l’ex-président, prononcé le 13 février 2021 par le Sénat, la majorité des deux tiers n’ayant pas été atteinte.