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Tariffs et manipulation du dollar

« Le dollar c’est notre monnaie et votre problème » avait déclaré en 1971 John Connally, le secrétaire au Trésor de Richard Nixon, devant un cénacle de diplomates européens. Aujourd’hui, Donald Trump, qui pense que la terre entière arnaque les États-Unis, manie de manière ostensible les droits de douane d’un côté (la dernière déclaration en date concerne les droits de douane de 200 % sur les vins et spiritueux) et de l’autre, de manière encore assez discrète, la manipulation du dollar.

La première mesure est destinée à protéger les entreprises américaines face à la concurrence étrangère, la seconde à faciliter les exportations en baissant le coût des produits américains à l’étranger.

On a parlé ces derniers temps, des « accords » de Mar-a-Lago qui ne sont en fait que des discussions engagées avec Donald Trump après son élection. Ces discussions font référence à des mesures visant à réajuster le système monétaire international en affaiblissant le dollar américain pour renforcer la compétitivité des exportations américaines. Le nom s’inspire de la résidence de Mar-a-Lago du président Trump en Floride, suggérant une initiative comparable à l’accord du Plaza de 1985, où les principales économies s’étaient concertées pour dévaluer le dollar.

Les Accords du Plaza, signés le 22 septembre 1985 à l’hôtel Plaza de New York, étaient un accord entre cinq grandes puissances économiques de l’époque : les États-Unis, le Japon, l’Allemagne de l’Ouest, la France et le Royaume-Uni. L’accord visait à faire baisser la valeur du dollar américain qui était alors trop fort, ce qui pénalisait les exportations américaines et creusait le déficit commercial des États-Unis. Les cinq pays ont convenu d’une intervention coordonnée sur les marchés des changes pour faire baisser le dollar par rapport au yen et au mark allemand. Ce qui a été réalisé en vendant des dollars et achetant des yens et des marks. Et en encourageant des politiques économiques favorisant un rééquilibrage des balances commerciales.

Les résultats ont été significatifs avec une baisse rapide du dollar : en deux ans, il a perdu environ 50 % de sa valeur par rapport au yen et au mark. Les exportations américaines sont reparties à la hausse, mais symétriquement le coût des importations a augmenté mécaniquement en raison de la baisse de la valeur du dollar. Cela a occasionné des difficultés pour le Japon et l’Allemagne, dont les monnaies devenaient trop fortes, rendant leurs exportations plus chères. Le résultat est sans doute allé au-delà des objectifs. Le rapport Yen / Dollar était à 242 au moment des accords, un an plus tard, il est tombé à 150. Les entreprises exportatrices japonaises souffrirent très significativement d’un yen fort. Le président de Toyota avait qualifié le premier anniversaire de l’accord Isshuki qui signifie le premier anniversaire du décès d’une personne.

Deux ans plus tard, le 22 février 1987, les accords du Louvre ont été signés pour stabiliser les monnaies après la forte baisse du dollar. Signés par les cinq mêmes pays, l’accord concernant  un engagement pour des politiques budgétaires et monétaires cohérentes afin de maintenir une croissance équilibrée et éviter les déséquilibres monétaires. À court terme, l’accord a limité la chute du dollar et à moyen terme, le Japon et l’Allemagne ont dû adopter des politiques expansionnistes, mais cela a entraîné des bulles financières, notamment au Japon.

L’accord a marqué une tentative importante de coordination économique internationale, mais il a été progressivement abandonné après la crise boursière de 1987.

L’idée discutée à Mar-a-Lago aurait pris sa source dans une publication d’un article en novembre 2024 par Stephen Miran, alors candidat au Conseil des conseillers économiques de la Maison-Blanche. Stephen Miran y proposait des stratégies pour réformer le commerce mondial et contrer les déséquilibres économiques liés à un dollar jugé trop fort.

L’objectif principal de ces accords serait de dévaluer stratégiquement le dollar pour stimuler les exportations américaines, réduire les déficits commerciaux et diminuer les coûts d’emprunt. Les outils envisagés incluent l’imposition de tarifs douaniers pour exercer une pression économique sur d’autres pays, les incitant à ajuster leurs pratiques commerciales.

The Globalist Wall Street Journal has no idea what they are doing or saying. They are owned by the polluted thinking of the European Union, which was formed for the primary purpose of “screwing” the United States of America. Their (WSJ!) thinking is antiquated and weak, and very bad for the USA. But have no fear, we will WIN on everything!!! Egg prices are down, oil is down, interest rates are down, and TARIFF RELATED MONEY IS POURING INTO THE UNITED STATES. “The only thing you have to fear, is fear itself!”
The European Union, one of the most hostile and abusive taxing and tariffing authorities in the World, which was formed for the sole purpose of taking advantage of the United States, has just put a nasty 50% Tariff on Whisky. If this Tariff is not removed immediately, the U.S. will shortly place a 200% Tariff on all WINES, CHAMPAGNES, & ALCOHOLIC PRODUCTS COMING OUT OF FRANCE AND OTHER E.U. REPRESENTED COUNTRIES. This will be great for the Wine and Champagne businesses in the U.S.
Donald Trump – Truth Social

Le rapport intitulé “Assessing the Risks and Costs of the Rising US Federal Debt” analyse les conséquences économiques et financières e l’augmentation continue de la dette fédérale des États-Unis.  Les discussions de Mar-a-Lago” envisagent plusieurs mesures pour réformer le système monétaire international et renforcer la position économique des États-Unis.

La première est l’affaiblissement stratégique du dollar américain. L’objectif serait de dévaluer le dollar pour accroître la compétitivité des exportations américaines et réduire les déficits commerciaux.

Il est ensuite envisagé une restructuration de la dette américaine, environ 34 000 milliards de dollars (près de 100 % du PIB) avec notamment une proposition qui consisterait à convertir les obligations du Trésor à court et moyen terme détenues par des créanciers étrangers en titres à très long terme, tels que des obligations à 100 ans sans coupon. Cette conversion viserait à réduire la pression de la dette en limitant la quantité d’obligations du Trésor disponibles sur le marché libre, ce qui pourrait abaisser les taux d’intérêt. Et à forcer les pays à acheter ces obligations et à opérer ainsi un transfert du fardeau de la dette des États-Unis vers d’autres pays. Il y a également deux autres mesures que Donald Trump a commencé à actionner : menaces et imposition de droits de douane et pression sur les « alliés » (on ne sait plus trop ce que cela veut dire) pour augmenter leurs dépenses militaires, jusqu’à 5 % du PIB en échange de la protection de l’OTAN. On remarquera que les États-Unis eux-mêmes ne dépensent pas ces 5 % et que Donald Trump a assez largement dévalué la notion d’allié. De telle sorte que, quand bien même les pays membres de l’OTAN seraient prêts à atteindre ces 5 %, ils ont assez nettement perdu confiance dans la détermination des États-Unis à les défendre.

Dans le cadre des discussions hypothétiques autour de l’« Accord de Mar-a-Lago », les pays pourraient être classés en différentes catégories en fonction de leur niveau de coopération (on devrait plutôt dire de soumission).

Alliés coopératifs : Certains pays, notamment les membres de l’OTAN, pourraient accepter d’augmenter leurs dépenses de défense pour atteindre les 5 % du PIB suggéré par les États-Unis, contribuant ainsi à absorber une partie de la dette américaine en échange de la protection militaire continue.

Partenaires commerciaux conciliants : Des nations comme la Chine et les pays européens pourraient être amenées à modifier leurs politiques commerciales en réponse aux pressions tarifaires américaines, cherchant à maintenir des relations économiques stables avec les États-Unis.

Opposants ou non-alignés : D’autres pays pourraient résister aux mesures américaines, refusant d’ajuster leurs politiques économiques ou de défense selon les attentes des États-Unis.

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