Les préférences des Américains en matière de politique étrangère aux États-Unis au début du deuxième mandat de Donald Trump sont en grande partie les mêmes que celles constatées par Gallup lorsqu’il a pris ses fonctions en 2017 (Americans’ Foreign Policy Priorities, NATO Support Unchanged). Un des problèmes est que Donald Trump semble s’en être radicalement éloigné ou plutôt, ayant les coudées franches lors de ce second mandat, il fait ce qui lui passe par la tête.
Le sondage demandait si chacun des 11 objectifs de politique étrangère devrait être un objectif de politique étrangère très important des États-Unis, un objectif assez important, pas trop important ou pas important du tout. Comme Gallup l’a constaté depuis au moins une décennie, les Américains privilégient la sécurité nationale dans leur politique étrangère, accordant moins d’importance au soutien politique ou économique d’autres pays.
Assez curieusement, il semblerait que les événements aillent plus vite que les capacités d’adaptation des Américains. Pour preuve, mettre en priorité la prévention des actes de terrorisme à l’heure des guerres en Ukraine et à Gaza indique un retard dans la prise en compte de l’actualité qui va très vite.
Travailler avec des organisations multinationales comme l’OTAN et aider à réduire la pauvreté et la maladie dans le monde sont nouveaux sur la liste cette année, tandis que la promotion du développement économique dans d’autres pays a été incluse une fois auparavant, en 2013. Les opinions à ce sujet sont restées stables, avec moins d’un tiers dans les deux lectures, estimant que cette diplomatie économique était très importante. Ce qui montre aussi le décalage avec la réalité à l’heure où l’administration Trump ne fait pas grand cas de l’OTAN et supprime l’agence USAID.

Les républicains et les démocrates s’accordent généralement à dire que la prévention du terrorisme et la prévention de la prolifération des armes nucléaires devraient être des objectifs clés des États-Unis. La majorité des républicains et des démocrates s’accordent également à dire qu’il est très important d’assurer un approvisionnement énergétique adéquat, de promouvoir des politiques commerciales favorables aux États-Unis et de défendre la sécurité des alliés des États-Unis.
Les partisans sont également quelque peu d’accord pour dire qu’aider à construire des démocraties et promouvoir le développement économique ailleurs sont des objectifs moins importants de la politique étrangère des États-Unis. Les trois groupes politiques les placent au bas de la liste, bien que plus de démocrates que de républicains les considèrent comme très importants.
Dans le même temps, il existe d’importantes différences partisanes dans les perceptions de l’importance de travailler avec les organisations multinationales, d’aider à réduire la pauvreté et la maladie dans le monde, et de promouvoir et défendre les droits de la personne à l’étranger. Les démocrates accordent une meilleure opinion à chacun d’entre eux que les indépendants et les républicains.
Depuis 2008, l’écart entre les priorités des démocrates et des républicains en matière de promotion des droits humains à l’étranger s’est considérablement creusé. Près de la moitié de chaque groupe politique l’a jugé très important de 2001 à 2008, mais les républicains sont depuis devenus moins susceptibles de le considérer comme très important, tandis que les démocrates sont devenus plus probables. L’opinion des indépendants sur la question n’a pas changé de manière significative.
Bien qu’ils n’accordent pas autant d’importance que les démocrates à la collaboration avec l’OTAN comme un objectif important de politique étrangère, la majorité des républicains (64 %) se joignent à la plupart des démocrates (92 %) et des indépendants (75 %) pour penser que l’alliance de l’OTAN devrait être maintenue. En conséquence, les trois quarts des Américains continuent de soutenir l’alliance, tandis que 19 % dis-les qu’elle n’est pas nécessaire.

Lorsqu’ils accordent de l’importance à divers objectifs de la politique étrangère des États-Unis, les Américains mettent le plus l’accent sur la sécurité nationale des États-Unis, l’approvisionnement en énergie et les politiques commerciales favorables. La majorité des républicains et des démocrates s’accordent à dire qu’il s’agit là de priorités de politique étrangère.
Près de neuf démocrates sur 10, contre environ quatre républicains sur 10, disent que travailler avec des organisations comme celles-ci devraient être un objectif très important de la politique étrangère américaine. De plus, alors que l’administration Trump gèle la plupart de l’aide étrangère administrée par le biais du programme USAID au cours du premier mois de son mandat, les démocrates mettent beaucoup plus l’accent que les républicains sur les efforts humanitaires à l’étranger.