Aller au contenu Skip to footer

Visa or not Visa, that is the question

Donald Trump n’a pas fait beaucoup d’efforts pour élargir son audience, c’est plutôt une nouvelle frange qui s’est ralliée à lui, pensant sans doute qu’il mettrait en œuvre leurs desiderata. Une fracture béante est apparue entre les MAGA traditionnels emmenés par Steve Bannon et Laura Loomer, et les détenteurs de la pensée DOGE, soutenue par Elon Musk et Vivek Ramaswamy, les deux co-responsables du dit-ministère.

La question de ce déchirement qui se transforme en guerre totale entre les deux factions porte sur le sujet de l’immigration et se décline sur la question des visas H-1B : faut-il stopper, maintenir ou élargir l’attribution de visas H-1B.

Une lutte à mort entre deux leaders de chaque faction est en train de se dessiner. Dans une interview au quotidien italien Corriere Della Sierre, Steve Bannon n’a pas maché ses mots et a violemment critiqué Musk, le qualifiant de « mauvais » et jurant de l’exclure du mouvement MAGA avant le jour de l’investiture. Ce qui est évidemment très improbable.

“He is a truly evil guy, a very bad guy. I made it my personal thing to take this guy down. Before, because he put money in, I was prepared to tolerate it; I’m not prepared to tolerate it anymore.” Questionné à propos du fait qu’Elon Musk soit impliqué dans la politique américaine alors qu’il n’est pas né dans le pays : “He should go back to South Africa (…) Why do we have white South Africans, the most racist people on earth, making any comments at all on what goes on in the United States.”

Concernant les visas, Elon Musk soutient l’augmentation des visas pour les travailleurs qualifiés dans le secteur de la technologie, tandis que Steve Bannon et Stephen Miller s’y opposent radicalement, considérant les grandes entreprises technologiques comme faisant partie d’un complot mondialiste visant à remplacer les travailleurs américains. Nationalistes contre globalistes : deux points de vue irréconciliables.

Qu’en est-il de cette question des visas H-1B ? Instrument pour exercer une pression à la baisse des salaires ou pour pallier un manque de main-d’œuvre qualifiée ?

Une note du Think Tank Economic Policy Institute (Tech and outsourcing companies continue to exploit the H-1B visa program at a time of mass layoffs) datant d’avril penchait plutôt pour la première hypothèse. Les entreprises technologiques et d’externalisation continuent d’exploiter le programme de visa H-1B à une époque de licenciements massifs. Les 30 principaux employeurs H-1B ont embauché 34 000 nouveaux travailleurs H-1B en 2022 et licencié au moins 85 000 travailleurs en 2022 et au début de 2023. En clair, il a été créé pour la seconde, mais a été détourné pour la première.

Le programme de visa H-1B a été créé pour combler les pénuries de main-d’œuvre dans les domaines professionnels, mais de nouvelles données montrent qu’il est subverti par des employeurs qui ne sont pas confrontés à des pénuries de main-d’œuvre et par des entreprises d’externalisation.

L’utilisation du H-1B est trop concentrée chez un petit nombre d’employeurs. En 2022, les 30 principaux employeurs H-1B ont embauché plus de 34 000 nouveaux travailleurs H-1B, ce qui représente 40 % du plafond annuel total de 85 000. En parallèle, les 30 plus grandes entreprises ont également mis à pied, ou mettront à pied de façon imminente, au moins 85 000 travailleurs en 2022 et au premier trimestre de 2023.

13 des 30 principaux employeurs H-1B étaient alors des entreprises d’externalisation qui sous-paient les travailleurs migrants et les emplois délocalisés aux États-Unis vers des pays où les coûts de main-d’œuvre sont beaucoup plus bas. Les travailleurs H-1B licenciés, qui se comptent probablement par milliers, doivent trouver un nouvel employeur pour parrainer leur visa dans les 60 jours suivant leur licenciement, sinon ils pourraient être forcés de quitter les États-Unis.

Le programme H-1B est le plus grand programme de visa de travail temporaire des États-Unis, avec un total d’environ 600 000 travailleurs employés par 50 000 employeurs. L’intention du programme est de permettre aux employeurs de combler les pénuries de main-d’œuvre pour les emplois nécessitant un diplôme universitaire, en fournissant une autorisation de travail aux travailleurs migrants dans des domaines tels que la comptabilité, le journalisme, la santé et la médecine, et l’enseignement. La plupart des travailleurs H-1B, cependant, sont employés dans des professions telles que l’analyse de systèmes informatiques et le développement de logiciels.

Les visas pour les nouveaux travailleurs sont plafonnés à 85 000 par an, mais de nombreux employeurs sont exemptés de ce plafond annuel, y compris les universités et leurs entités à but non lucratif affiliées, les organismes de recherche à but non lucratif et les organismes de recherche gouvernementaux. Environ 130 000 travailleurs migrants temporaires recevront de nouveaux visas H-1B chaque année fiscale pour commencer un nouvel emploi pour des employeurs plafonnés et exemptés du plafond, et 300 000 autres  recevront des renouvellements (qui ne sont pas soumis au plafond). Chaque 1er avril, le gouvernement décide, par tirage au sort, quels employeurs recevront les 85 000 nouveaux visas soumis au plafond.

Le programme H-1B présente de nombreuses failles qui sont devenues particulièrement évidentes à la lumière des récentes mises à pied massives dans le secteur de la technologie. Au lieu d’être utilisé pour combler de véritables pénuries de main-d’œuvre dans des professions qualifiées sans avoir d’impact négatif sur les salaires et les conditions de travail des travailleurs américains, les dernières données montrent que les plus grands utilisateurs du H-1B sont les entreprises qui ont licencié des dizaines de milliers de travailleurs en 2022 et au premier trimestre de 2023. Le reste des entreprises qui dominent le programme ont un modèle d’affaires d’externalisation qui détourne le programme en sous-payant les  travailleurs migrants qualifiés et en délocalisant les emplois américains.

Alors que tous les travailleurs H-1B ont peu de pouvoir pour négocier avec les employeurs en raison de leur statut de visa temporaire, les travailleurs licenciés sont dans une position de négociation extraordinairement faible.

Les travailleurs H-1B qui restent employés sont confrontés à des pressions importantes. Pour ces travailleurs, la menace très réelle d’un futur licenciement les rendra moins susceptibles de se plaindre de l’allongement des heures de travail, des réductions des avantages sociaux et des salaires, et d’autres formes d’exploitation sur le lieu de travail, ce qui dégradera les normes du travail pour tous les travailleurs dans une situation similaire. Et leurs perspectives de devenir des résidents permanents ont maintenant diminué, car certaines entreprises technologiques comme Google ont décidé de suspendre leurs efforts pour obtenir des cartes vertes pour leurs travailleurs H-1B.

Alors que le programme de visa H-1B est devenu une voie courante pour attirer des migrants qualifiés sur le marché du travail américain, il a été usurpé par des employeurs qui ne sont pas confrontés à de véritables pénuries de main-d’œuvre et par des entreprises d’externalisation, et tous les employeurs restent autorisés à payer les travailleurs H-1B moins que le taux local pour les emplois qu’ils occupent. Ces problèmes sont bien connus et bien documentés, mais la plupart des membres du Congrès et des présidents des deux partis n’ont pris aucune mesure durable pour y remédier.

Joe Biden devait mettre en œuvre des réformes essentielles pour rétablir l’intégrité et l’équité du programme H-1B. Les débats explosifs qui se sont faits jour entre MAGA traditionnels et tech ploutocrates montrent que le problème est loin d’être réglé, d’autant qu’il s’inscrit dans un sujet encore plus large : l’immigration. Pour l’heure, Donald Trump aurait plutôt penché pour les seconds, mais la partie n’est pas jouée.  









































































Joe Biden devait mettre en œuvre des réformes
essentielles pour rétablir l’intégrité et l’équité du programme H-1B. Les
débats explosifs qui se sont faits jour entre MAGA traditionnels et tech ploutocrates
montrent que le problème est loin d’être réglé, d’autant qu’il s’inscrit dans
un sujet encore plus large : l’immigration. Pour l’heure, Donald Trump
aurait plutôt penché pour les seconds, mais la partie n’est pas jouée.

Donald Trump n’a pas fait beaucoup d’efforts pour élargir
son audience, c’est plutôt une nouvelle frange qui s’est ralliée à lui, pensant
sans doute qu’il mettrait en œuvre leurs desiderata. Une fracture béante est
apparue entre les MAGA traditionnels emmenés par Steve Bannon et Laura Loomer,
et les détenteurs de la pensée DOGE, soutenue par Elon Musk et Vivek Ramaswamy,
les deux co-responsables du dit-ministère.  La question de ce déchirement qui se transforme en guerre
totale entre les deux factions porte sur le sujet de l’immigration et se
décline sur la question des visas H-1B : faut-il stopper, maintenir ou
élargir l’attribution de visas H-1B.  Une lutte à mort entre deux leaders de chaque faction est en
train de se dessiner. Dans une interview au quotidien italien Corriere Della
Sierre, Steve Bannon n’a pas maché ses mots et a violemment critiqué Musk, le
qualifiant de « mauvais » et jurant de l’exclure du mouvement MAGA
avant le jour de l’investiture. Ce qui est évidemment très improbable.  “He is a
truly evil guy, a very bad guy. I made it my personal thing to take this guy
down. Before, because he put money in, I was prepared to tolerate it; I’m not
prepared to tolerate it anymore.” 
Questionné à propos du fait qu’Elon
Musk soit impliqué dans la politique américaine alors qu’il n’est pas né dans
le pays : “He should go back to South Africa (…) Why do we have white South Africans, the most
racist people on earth, making any comments at all on what goes on in the
United States.”  https://youtu.be/AZ1_3pC-kvY?si=3NQkE4O7OtQeY8wZ&t=287 https://youtu.be/XJBIT6ygyJc?si=b4ubyBKXBUgZWLpV 
Concernant les visas, Elon Musk soutient l’augmentation des
visas pour les travailleurs qualifiés dans le secteur de la technologie, tandis
que Steve Bannon et Stephen Miller s’y opposent radicalement, considérant les
grandes entreprises technologiques comme faisant partie d’un complot
mondialiste visant à remplacer les travailleurs américains. Nationalistes
contre globalistes : deux points de vue irréconciliables.  Qu’en est-il de cette question des visas H-1B ? Instrument
pour exercer une pression à la baisse des salaires ou pour pallier un manque de
main-d’œuvre qualifiée ?  Une note du Think Tank Economic Policy Institute (Tech
and outsourcing companies continue to exploit the H-1B visa program at a time
of mass layoffs
) datant d’avril penchait plutôt pour la première hypothèse.
Les entreprises technologiques et d’externalisation continuent d’exploiter le
programme de visa H-1B à une époque de licenciements massifs. Les 30 principaux
employeurs H-1B ont embauché 34 000 nouveaux travailleurs H-1B en 2022 et
licencié au moins 85 000 travailleurs en 2022 et au début de 2023. En clair, il
a été créé pour la seconde, mais a été détourné pour la première.  Le programme de visa H-1B a été créé pour combler les
pénuries de main-d’œuvre dans les domaines professionnels, mais de nouvelles
données montrent qu’il est subverti par des employeurs qui ne sont pas
confrontés à des pénuries de main-d’œuvre et par des entreprises
d’externalisation. L’utilisation du H-1B est trop concentrée chez un petit
nombre d’employeurs. En 2022, les 30 principaux employeurs H-1B ont embauché
plus de 34 000 nouveaux travailleurs H-1B, ce qui représente 40 % du plafond
annuel total de 85 000. En parallèle, les 30 plus grandes entreprises ont
également mis à pied, ou mettront à pied de façon imminente, au moins 85 000
travailleurs en 2022 et au premier trimestre de 2023. 13 des 30 principaux employeurs H-1B étaient alors des
entreprises d’externalisation qui sous-paient les travailleurs migrants et les
emplois délocalisés aux États-Unis vers des pays où les coûts de main-d’œuvre
sont beaucoup plus bas. Les travailleurs H-1B licenciés, qui se comptent
probablement par milliers, doivent trouver un nouvel employeur pour parrainer
leur visa dans les 60 jours suivant leur licenciement, sinon ils pourraient
être forcés de quitter les États-Unis. Le programme
H-1B
est le plus grand programme de visa de travail temporaire des
États-Unis, avec un total d’environ 600
000
travailleurs employés par 50
000
employeurs. L’intention du programme est de permettre aux employeurs de
combler les pénuries de main-d’œuvre pour les emplois nécessitant un diplôme
universitaire, en fournissant une autorisation de travail aux travailleurs
migrants dans des domaines tels que la comptabilité, le journalisme, la santé
et la médecine, et l’enseignement. La plupart des travailleurs H-1B, cependant,
sont employés dans des professions telles que l’analyse de systèmes
informatiques et le développement de logiciels. Les visas pour les nouveaux travailleurs sont plafonnés à 85
000 par an, mais de nombreux employeurs sont exemptés de ce plafond annuel, y
compris les universités et leurs entités à but non lucratif affiliées, les
organismes de recherche à but non lucratif et les organismes de recherche
gouvernementaux. Environ 130
000
travailleurs migrants temporaires recevront de nouveaux visas H-1B
chaque année fiscale pour commencer un nouvel emploi pour des employeurs
plafonnés et exemptés du plafond, et 300
000 autres
 recevront des
renouvellements (qui ne sont pas soumis au plafond). Chaque 1er avril, le
gouvernement décide, par tirage au sort, quels employeurs recevront les 85 000
nouveaux visas soumis au plafond. Le programme H-1B présente de nombreuses failles qui sont
devenues particulièrement évidentes à la lumière des récentes mises à pied
massives dans le secteur de la technologie. Au lieu d’être utilisé pour combler
de véritables pénuries de main-d’œuvre dans des professions qualifiées sans
avoir d’impact négatif sur les salaires et les conditions de travail des
travailleurs américains, les dernières données montrent que les plus grands
utilisateurs du H-1B sont les entreprises qui ont licencié des dizaines de
milliers de travailleurs en 2022 et au premier trimestre de 2023. Le reste des
entreprises qui dominent le programme ont un modèle d’affaires
d’externalisation
qui détourne
le programme en sous-payant
les
 travailleurs migrants qualifiés
et en délocalisant les emplois américains.  Alors que tous les travailleurs H-1B ont peu de pouvoir pour
négocier avec les employeurs en raison de
leur statut de visa temporaire
, les travailleurs licenciés sont dans une
position de négociation extraordinairement faible.  Les travailleurs H-1B qui restent employés sont confrontés à
des pressions importantes. Pour ces travailleurs, la menace très réelle d’un
futur licenciement les rendra moins susceptibles de se plaindre de
l’allongement des heures de travail, des réductions des avantages sociaux et
des salaires, et d’autres formes d’exploitation sur le lieu de travail, ce qui
dégradera les normes du travail pour tous les travailleurs dans une situation
similaire. Et leurs perspectives de devenir des résidents permanents ont
maintenant diminué, car certaines entreprises technologiques comme Google ont
décidé de suspendre
leurs efforts pour obtenir des cartes vertes
pour leurs travailleurs H-1B. Alors que le programme de visa H-1B est devenu une voie
courante pour attirer des migrants qualifiés sur le marché du travail
américain, il a été usurpé par des employeurs qui ne sont pas confrontés à de
véritables pénuries de main-d’œuvre et par des entreprises d’externalisation,
et tous les employeurs restent autorisés à payer les travailleurs
H-1B moins
que le taux local pour les emplois qu’ils occupent. Ces
problèmes sont bien connus et bien documentés, mais la plupart des membres du
Congrès et des présidents des deux partis n’ont pris aucune mesure durable pour
y remédier. 

Leave a comment

Recevez les derniers articles directement dans votre boîte mail !

Un Jour en Amérique © 2025. Tous droits réservés. 
Consentement des cookies