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RFK Jr, allié des antivax ?

L’article R412-6 du Code de la route stipule que « les conducteurs doivent se placer sur la droite de la chaussée, à moins que cela ne soit impossible en raison de la configuration de la route ou d’une signalisation spécifique ». L’automobiliste se pose-t-il la question de savoir si le code de la route le prive de liberté parce qu’il l’oblige à rouler sur le côté droit de la route ? Pas encore, à moins qu’un mouvement Free the road apparaisse et revendique pour chaque automobiliste de rouler où bon lui semble sur la chaussée. C’est, de manière simplifiée j’en conviens, le droit que revendiquent les antivax de décider s’ils doivent ou non se faire vacciner.

Leur principale raison est que les effets secondaires du vaccin sont plus importants que ceux de la maladie qu’il est censé prévenir ou d’en modérer les effets. Protection individuelle, immunité collective, réduction de la morbidité et de la mortalité, prévention des épidémies, réduction des coûts de santé, protection des groupes à risque tels sont, à grands traits, les objectifs de toute politique de vaccination.

Pendant longtemps, les vaccins étaient perçus par la population comme une avancée de la science. Mais des mouvements antivax sont nés en même temps que les vaccins eux-mêmes, La Ligue anti-vaccination a été fondée au milieu du 19e siècle en Angleterre pour s’opposer à la vaccination obligatoire. Plus récemment, l’affaire Wakefield a redonné du carburant à ce mouvement. Dans un article publié par The Lancet, le docteur Andrew Wakefield a faussement établi un lien entre le vaccin MMR (Rougeole, oreillons et Rubéole) et l’autisme.

Alors qu’il a été rayé de l’ordre des médecins et interdit de pratiquer la médecine, le mal a été fait. Le lien entre vaccin et autisme et plus généralement les effets négatifs de la vaccination s’est installé durablement dans les esprits. Un mélange de remises en cause de la médecine et de la science en général, de pseudo-défense de la liberté individuelle et de critique du big pharma. Il n’en fallait pas plus pour que ce mouvement se réactive pendant le Covid avec des porte-voix bénéficiant d’une certaine notoriété comme RFK Jr, l’un des fils de Robert Kennedy qui vient d’être nommé Secretary of the Department of Health and Human Services (DHHS). Un peu comme si on nomme un climatosceptique à la tête de l’EPA ou un anarchiste à la direction du FBI.

Cette nomination a pour le moins surpris et suscité une réaction de la communauté scientifique. Quelque 77 prix Nobel ont écrit une lettre aux membres du Congrès pour s’opposer à cette nomination (Read the Letter From Nobel Laureates Urging That Mr. Kennedy Not Be Confirmed). Et les raisons de cette prise de position ne sont pas futiles en raison des prises de position sur des questions médicales pour lesquelles il n’a aucune compétence particulière.

Avant même d’être confirmé par le Sénat, RFK Jr ne semble pas mettre toutes les chances de son côté. Il vient d’annoncer qu’il demandait à la FDA (Federal Drug Administration) de mettre une pause sur la diffusion de 13 vaccins, dont celui contre la polio. Son entourage n’est pas plus rassurant. Aaron Siri, un avocat qui dirige un cabinet spécialisé dans les actions en justice impliquant les vaccins, est pressenti pour être son conseiller juridique du DHHS. Il est également à l’origine de la création du groupement Informed Consent Action Network (ICAN) qui fait la promotion de « liberté médicale » (medical freedom).

Aaron Siri aurait la charge de la sélection des candidats pour remplir les postes à responsabilité du ministère. Alors que le test pour faire partie de l’équipe Trump est de valider l’idée que les vaccins doivent être remis en question (un peu à l’image des candidats à des postes de l’administration Trump qui doivent être d’accord sur le fait que les élections de 2020 ont été frauduleuses et que Joe Biden n’était pas légitime). Dans son interview par Time Magazine, Donald Trump utilise la méthode habituelle des complotistes : la terre n’est pas plate, mais on peut néanmoins poser la question et chacun a droit à son opinion. La liste des initiatives d’Aaron Siri et de l’ICAN pour remettre en cause le pouvoir médical est pour le moins problématique (Kennedy’s Lawyer Has Asked the F.D.A. to Revoke Approval of the Polio Vaccine). Pour terminer sur une note inquiétante est la mise en garde d’Aaron Siri lorsqu’il écrit : “Note that we will contact the Department of Justice and the Inspector General if there is any evidence that any records are destroyed, deleted, modified in any manner before January 21, 2025.”

RFK Jr sera-t-il confirmé par le Sénat ? La question est posée, la réponse incertaine.

Le magazine History rappelle l’efficacité des vaccins à éradiquer ou quasiment faire disparaître quatre maladies qui ont pris et détruit des millions de vies (4 Diseases You’ve Probably Forgotten About Because of Vaccines)

1. Variole

La variole est la seule maladie humaine qui a été éradiquée à l’échelle mondiale grâce aux vaccins. Elle est également à l’origine du premier vaccin connu, créé par le médecin anglais Edward Jenner en 1796. La variole pouvait tuer jusqu’à 30 % des personnes qui l’attrapaient, et avait déjà tué un grand nombre d’Amérindiens en Amérique du Nord et du Sud après que les colons européens aient apporté la variole et d’autres nouvelles maladies sur les continents. Peu de temps après que Jenner ait développé le vaccin, l’Espagne a commencé à l’utiliser pour vacciner les gens à travers son empire. Les Britanniques ont rapidement suivi et, dans les années 1850, le Massachusetts est devenu le premier État américain à rendre obligatoire la vaccination contre la variole. Cet effort mondial a conduit à l’éradication de la variole en 1979.

2. Rage

La rage, qui provoque un comportement erratique, n’est plus une menace majeure aux États-Unis à cause des vaccins. Bien que la rage soit toujours une menace dans certaines parties du monde, de nombreux pays ont mis en place de solides programmes de vaccination et de suivi.  

3. Poliomyélite

La poliomyélite était autrefois l’une des maladies infantiles les plus redoutées aux États-Unis. L’infection virale peut provoquer une paralysie temporaire ou permanente, comme ce fut le cas pour l’utilisateur d’un fauteuil roulant Franklin Roosevelt. Cette paralysie pouvait empêcher le corps d’une personne de respirer par lui-même, c’est pourquoi tant de personnes infectées ont dû être placées dans un « poumon d’acier ». À la fin des années 1940, il invalidait plus de 35 000 Américains chaque année. Le nombre de cas de poliomyélite aux États-Unis a atteint un pic en 1952, lorsqu’elle a causé 57 879 infections et 3 145 décès.

Lors des essais de 1954 pour le  vaccin contre la polio de Jonas Salk, les parents ont afflué pour inscrire leurs enfants à se faire vacciner. En conséquence, 623 972 enfants ont reçu le vaccin ou un placebo. Les essais ont montré que le vaccin était efficace de 80 à 90 % pour prévenir la poliomyélite. Grâce à la vaccination continue des enfants jusqu’à aujourd’hui, aucun cas de poliomyélite n’est apparu aux États-Unis depuis 1979. Cependant, la poliomyélite n’a pas été éradiquée et reste une menace pour la santé en Afghanistan et au Pakistan.

4. La grippe

La grippe reste une maladie mortelle qui a causé des pandémies précédentes et qui pourrait également en provoquer de futures. Les Centers for Disease Control and Prevention estiment que la grippe a causé entre 12 000 et 61 000 décès par an aux États-Unis entre 2010 et 2020. À l’échelle mondiale, il tue entre 291 000 et 646 000 personnes chaque année. L’épidémie la plus meurtrière jamais enregistrée a eu lieu en 1918 et 1919. Cette pandémie de grippe dite espagnole a tué environ 675 000 personnes aux États-Unis et jusqu’à 50 millions de personnes dans le monde.  

Extrait de l’interview de Donald Trump par Time Magazine

One of them who is controversial, who I just want to ask you a quick question about, is RFK Jr, who is a noted vaccine skeptic. If he moves to end childhood vaccination programs, would you sign off on that?

We’re going to have a big discussion. The autism rate is at a level that nobody ever believed possible. If you look at things that are happening, there’s something causing it.

Do you think it’s linked to vaccines? 

No, I’m going to be listening to Bobby, who I’ve really gotten along with great and I have a lot of respect for having to do with food, having to do with vaccinations. He does not disagree with vaccinations, all vaccinations. He disagrees probably with some. But we’ll have it. We’re going to do what’s good for the country. 

So that could include getting rid of some vaccinations? 

It could if I think it’s dangerous, if I think they are not beneficial, but I don’t think it’s going to be very controversial in the end. 

Do you agree with him about the connection between vaccines and autism? 

I want to see the numbers. It’s going to be the numbers. We will be able to do – I think you’re going to feel very good about it at the end. We’re going to be able to do very serious testing, and we’ll see the numbers. A lot of people think a lot of different things. And at the end of the studies that we’re doing, and we’re going all out, we’re going to know what’s good and what’s not good. We will know for sure what’s good and what’s not good. 

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