Une des attributions du Sénat est d’approuver des centaines de nominations faites par le président. Un des moyens pour le président d’accélérer le mouvement est soit de demander aux sénateurs de lui donner une sorte de blanc-seing, quels que soient les candidats qu’il aura choisis, soit de nommer des personnalités sans avoir besoin qu’ils soient confirmés. Par exemple, nommé un acting Attorney General qui pourra faire le même travail que l’Attorney General, mais n’aura pas besoin d’être confirmé. Ou encore nommer ce que l’on a coutume d’appeler un tsar, une appellation curieuse, c’est-à-dire personne qui a les responsabilités d’un domaine, mais de manière informelle ou officielle-officieuse.
C’est ainsi que Donald Trump vient d’annoncer sur le fil de son réseau social (on est reparti sur un gouvernement par le tweet !) qu’il nommait Thomas D. Homan, un haut responsable de l’immigration dans sa dernière administration, au poste de « tsar des frontières » en charge des frontières du pays et de sa sécurité maritime et aérienne. Donald Trump va-t-il mettre à exécution son plan d’expulsion en masse des millions d’immigrants illégaux ? Thomas Homan avait déclaré le mois dernier à l’émission « 60 Minutes » de CBS que de telles « descentes », qui n’ont pas été menées sous le président Biden, reprendraient sous la nouvelle administration. Donald Trump prendra ses fonctions le 20 janvier.
L’autre moyen de confirmer rapidement les personnes qui ont été nommées est tout simplement que le Sénat les confirme rapidement (Monsieur de La Palisse n’aurait pas dit mieux). C’est ce qu’il a gentiment demandé aux sénateurs.
Les trois Sénateurs en lice pour remplacer Mitch McConnell – Rick Scott, John Thune, John Cornyn – comme leader du Sénat ont fait preuve d’un zèle qui ne surprendra personne. Ils se sont empressés de répondre aux sollicitations de leur maître en répondant par un tweet qu’ils feraient tout ce qui sera en leur pouvoir pour s’exécuter.
L’ère Mitch McConnell qui opposait une certaine résistance à Donald Trump est donc bien finie. Bienvenue à Trumpland.