Traditionnellement les Américains votaient le mardi, une tradition qui remonte aussi loin que les élections existent aux États-Unis. Le choix du mardi était un choix par défaut. Il n’était pas envisageable d’aller voter le dimanche, jour du Seigneur. À cette époque, de nombreux Américains devaient parcourir de longues distances pour se rendre au bureau de vote, parfois une journée était nécessaire. Le lundi n’était donc pas une option. Le mercredi était le jour où les agriculteurs venaient au marché pour vendre leur produit. Le mardi était plus approprié. Ils pouvaient donc aussi voter. En 1845, le Congrès a adopté une loi fédérale désignant le premier mardi après le premier lundi de novembre comme jour des élections nationales. Cette règle garantit que le jour du scrutin tombe toujours entre le 2 et le 8 novembre et évite qu’il se tienne le 1er novembre, le jour de la Toussaint. Cela a aussi été fait pour définir une date unique pour les élections à travers le pays.
Quant au choix du mois de novembre, il tenait du fait que la saison des récoltes était quasiment finie et les récoltes stockées, les agriculteurs avaient donc plus de temps de libre. Le mois de novembre était un mois encore relativement clément permettant de voyager sans trop de difficultés.
Aujourd’hui, la situation a bien changé et trois options principales (Early voting en Floride) sont proposées aux électeurs pour déposer leur bulletin : le vote par correspondance, le vote anticipé en personne et le vote en personne le jour de l’élection. On peut aussi ajouter le vote par procuration et le vote provisoire. Cette dernière possibilité correspond au cas d’un électeur qui se présente à un bureau de vote et que son nom n’apparaît pas sur la liste des électeurs inscrits. Il peut alors demander un bulletin de vote provisoire. Ce bulletin est compté une fois que l’éligibilité de l’électeur est vérifiée.
Au 31 octobre, environ 63 millions d’électeurs ont déjà voté (un chiffre qui évolue d’heure en heure), 30 millions ont envoyé leur bulletin par la Poste et 33 millions se sont rendus dans les bureaux de vote, soit près de 40 % des votants (aux élections de 2020, 158 millions d’Américains avaient voté). Les instituts de sondage continuent leurs enquêtes, mais essayent aussi de faire parler les votes déjà effectués pour affiner leurs pronostics qui sont toujours très serrés et au résultat incertain.
More than 60 million people have voted early in 2024 race so far
Évidemment, les analystes politiques se concentrent sur les battleground states, ceux qui détermineront le résultat final, notamment la Pennsylvanie. On le sait, le Keystone State sera une des clés de cette élection présidentielle 2024. Plus de 1,6 million d’électeurs y ont déjà voté, principalement des femmes puisque 56 % d’entre elles ont fait leur devoir de citoyenne. Ce pourrait être analysé comme un signe positif pour les démocrates. En fait, c’est une proposition comparable à 2020 où les résultats avaient été très serrés.
Autre indice qui pourrait être favorable aux démocrates, sur la moitié des électeurs de plus de 65 ans qui ont déjà voté, les démocrates comptent pour 58 % contre 35 % pour les républicains. Cela, alors que démocrates et républicains représentent chacun la moitié des électeurs de plus de 65 ans. Selon Fox News poll of Pennsylvania, Donald Trump est 5 points derrière Kamala Harris dans le groupe des électeurs de plus de 65 ans alors qu’il était à égalité avec la candidate démocrate il y a un mois. C’est une évolution notable par rapport à 2020 où Donald Trump avait obtenu 53 % du vote senior.
Le candidat MAGA a bien vu le danger et a commencé sa campagne de désinformations sur les fraudes en cours en Pennsylvanie. Fraudes dont il n’a évidemment aucun début de commencement de preuve.